Chapitre 21 : Éclaircissement

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Peter pleure.

Je le regarde, impassible, je ne sais pas quoi dire ni que faire. Je tend mon bras pour le consoler mais me ravise. Qu'est ce que je devrais faire?! Je le regarde donc, sans rien faire.

Il balance la dague et se cache le visage avec ses deux mains. Je ne sais pas s'il a honte où s'il a balancé la dague car il trouve cette dispute nulle et désespérante.

Il a l'air d'un enfant qui a un gros chagrin.

-Peter?
-FERME LÀ!

Il m'a regardé droit dans les yeux. Il a les yeux remplis de larmes et rouge de colère. Puis il re fourre sa tête dans ses mains.

Je tend la main et la pose sur son épaule.

-Peter...

Il est tellement bipolaire.

-Je suis désolée, je n'ai pas fais exprêt, je ne voulais pas te faire de mal.

Il relève la tête mais cette fois il n'y a plus aucunes colère dans ses yeux.

Un enfant perdu. C'est à ça qu'il ressemble, et c'est ce qu'il est. Un pauvre enfant perdu, sans famille et sans ami.

Il me saute au cou et pleure au creux de mon épaule. Je suis assise, adossée à mon lit, Peter sur les genoux.

Ce garçon est en réalité tellement étrange. Il est tantôt charmeur, tantôt manipulateur, tantôt furieux, tantôt en larme. Je pense que je n'arriverais jamais à le cerner.

-Marie, je...
-Calme toi Peter, respire un coup et dis moi tranquillement ce qui se passe.

Je tapote son dos du creux de ma main. Il a sincèrement besoin d'être consolé. Il respire doucement, inspire un bon coup et me regarde droit dans les yeux.

-Je te hais.

Ah. Ça je le savais. Plus ou moins.

-Et je t'aime aussi.

Il prend mon visage entre ses mains et m'embrasse tendrement. Je suis surprise au début mais lui renvoie son baiser.

Je suis totalement perdue. Il m'aime mais me déteste?

Il recule et me regarde, un sourire plaqué sur ses lèvres. J'ai un sourire niais moi aussi.

-Je, Peter, je comprends rien là.
-Hahaha, normal.

Il niche sa tête au creux de mon épaule. Il sourit.

-Tu es la personne que je dois éviter le plus au monde. Mais tu es aussi la personne que je devais rencontrer. C'est paradoxal. C'est le destin. Tout est question de destin dans la vie. Tu es celle que je devais rencontrer, à mes risque et périls. C'était écrit comme ça. Alors la partie rationnelle de mon être te déteste pour des raisons évidentes. Et l'autre partie t'aime plus que tout au monde, car c'est ainsi. On est pareil toi et moi. Tu es à la fois ma hantise et mon bonheur.

Ce qui me dit me chamboule, je n'arrive pas à le suivre.

-Des raisons évidentes?
-Tu comprendras bien assez tôt.

Quelles raisons évidentes? Et quand le comprendrais-je?

-Je n'ai toujours pas compris Peter.

Il se redresse pour me faire face.

-C'est pourtant simple. Je t'aime. Mais je te hais aussi. Et tu ressens la même chose pour moi non?
-Oui.

C'est vrai. J'aime Peter, depuis toujours. Et je le déteste après toutes les trahisons qu'il m'a faites. C'est un amour bipolaire. Imprévisible. Incontrôlable.

Nous sommes pareils.

-Oui Peter. Je t'aime depuis toujours, et je te hais à cause de tout ce que tu m'as fais.

Il fait un sourire en coin et m'embrasse. Aussi tendrement qu'avant. Il est doux, gentil. Rien à voir avec le Peter de tout à l'heure. Il se recule et me regarde droit dans les yeux, bienveillamment.

-Je suis desolé pour ton bras.
-Et moi dont pour ta joue et ton nez.

Je pouffe de rire. Lui aussi.

Il se lève et va chercher la dague. Il la regarde attentivement puis me regarde.

-Tiens.

Il me la tend.

-Tu peux encore la garder pendant une nuit ou deux.

Je prends la dague. Peter s'avance vers moi, esquisse un rapide baiser et s'envole vers le Pays Imaginaire.

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