Chapitre 13 : La troisième nuit

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Il dépose un bisous sur ma joue. C'est doux et chaleureux.

-Marie... Réveille toi.

C'est sa douce voix qui me réveille. Sa voix douce et virile, plein d'affection. De protection. De paternité. Pendant un instant je pense fort à mon père, à la chaleur de ses bras m'enveloppant, à son sourire chaleureux, à sa douce voix... Puis lorsque j'émerge un petit peu et que j'analyse la voix qui m'a parlé, je suis triste. Ce n'est pas la voix de mon père. Je ne l'entendrais plus jamais. Je ne le reverrais plus jamais. C'est fini.

J'ouvre difficilement les yeux pour faire face à Peter. Je suis toujours aussi crevée que ce matin. Je me suis endormie vers 21h. Ça ne fais qu'une heure que je dors.

-Quoi, qu'est ce que tu me veux? lui lançais-je.
-Et bien, ma dague.
-Je ne l'ai pas.

Sur ces mots, je repose la tête sur mon oreiller, me retourne de sorte à être de dos à Peter et tire sur la couverture pour la mettre sur ma tête. Assurément je ne peux pas. Peter est assis sur ma couette. Ainsi je ne peux pas me cacher. Je soupir et le regarde.

-Quoi?! Je n'ai pas ta dague. Tu peux partir maintenant.

Il se penche doucement vers moi. J'écarquille les yeux. Que va t-il tenter?! Son regard est assuré et je sais qu'il ne fera rien. Rien qui me déplaise. Il colle alors ses lèvres à mon oreille droite et me chuchote:

-Marie, tu ne peux pas me mentir. Pas à moi. Donne moi ma dague.

Il se redresse et me fais face, un sourire au coin des lèvres. Il le sait donc. J'ai dû lui laisser percevoir à travers mes pensés que je l'avais. Et merde.

Je me redresse pour lui faire face et le foudroie des yeux. Je ne sais pas quoi faire. Lui donner ou la garder? Et après? Je ferais quoi si je décide de la garder? Je devrais le forcer de sortir? Que vais je devoir faire pour détendre l'atmosphère? Que vais je devoir subir après avoir refusé? Je soupire. Ok. Je m'avoue vaincu. Je vais la lui donner.

Je tend alors le bras pour atteindre mon tiroir. La dague devrait être dans la pochette à élastique. J'ouvre le tiroir. C'est bizarre. La dague devrait être non pas sur mais dans la pochette élastique. Je tâte la pochette: la dague est bien à l'intérieur, ce qui signifie que la dague qui se trouve au dessus est une fausse dague. Mais c'est quoi ce bordel de dague dans ma chambre?! C'est déjà la deuxième dague qui apparait dans ma chambre! Je dois avoir une chambre magique hahaha.

Je sors la dague et la scrute. En arrière plan de la dague, je perçois le regard de Peter s'illuminer à la vue de sa dague. Sauf que ce n'est pas sa dague, du moins je crois. J'ai beau la regarder dans tous les angles, elle est en tous points identique à l'original. Mais c'est surement une fausse. Pourtant elle dégage la même aura que la 1ère. Étrange...

-Tu me la donne ou bien?

Je soupir. Essayons de rester zen et naturel. Faire genre qu'il m'exaspère. Je lui tend sa dague. Finissons en. De toute façon si c'est la vrai, tant pis. Je suis trop crevée ce soir pour débattre sur quoi que ce soit. Je souhaite juste qu'il se casse.

-Magnifique.

Il fait un petit coup dans le vide avec sa dague.

-Toujours aussi habile. Merci Marie.

Il me donne son sourire le plus beau, celui de mille éclat. Ok, je ne perçois rien. Il a gobé le truc. Il pose sa main droite derrière mon crâne et pose ses lèvres sur les miennes. Ce baiser est doux et chaleureux, accueillant même. Comme pour me remercier. Un baiser pour me remercier? Ah oui, ça me revient. Hier il m'a avoué ses sentiments. On est donc, ce qu'on pourrait qualifié "d'un couple". Un frisson me parcourt l'échine. Je suis en couple avec Peter Pan?!

Il s'écarte et me regarde droit dans les yeux.

-Merci Marie. Pour la dague, pour tout. Maintenant je dois te rendre la pareille et je vais te venger de Crochet. Je te jure de le tuer. Je reviendrai demain.
-Tu me le promets?

J'ai envie de le revoir tout de même. En l'espace de 3 jours je me suis attachée à lui comme personne auparavant.

-Je ne sais pas. Mais je te promets de revenir dès que je le peux.

Sur ces mots il m'embrasse le front tendrement, se retourne et s'en va. Dieu soit loué! Il est partit je vais enfin pouvoir dormir! Curieusement l'idée de lui avoir donné une fausse dague me déplait un peu. Ma plus grosse frayeur serais de le perdre. Qu'il meurt par ma faute. C'est en énonçant ces mots que je me rend compte de la connerie que je viens de faire. Peter va mourir.

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