Chapitre 13

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- J'ai quelqu'un à te présenter ...

Je m'emparai d'une canette de soda et en aspirai une gorgée, quand soudain la suite me fit l'effet d'une bombe :

- Une femme que j'ai rencontré...

Je sentis ma gorge se bloquer et refuser le passage du liquide. Je plaquai donc une main contre mes lèvres le temps que ça descende, avant de lâcher d'une voix étranglée :

- Sérieusement ?!

- Cela te déplaît visiblement ...

- Bien sûr que non ! Je suis ravie pour toi, c'est juste que je trouve ça ... surprenant. C'est la première fois que tu me parles de quelqu'un...

Je marquai une pause, totalement abasourdie par la nouvelle.

- Dis-m'en plus, je veux tout savoir !

- Elle s'appelle Meredith. C'est une amie de mon supérieur. Nous nous sommes rencontrés lors d'un apéro et avons sympathisé. C'est une femme passionnante, cultivée, honnête. Et elle a une fille à peine plus âgée que toi.

- Ca fait longtemps que tu la connais ? demandai-je, intriguée.

- Depuis notre arrivée, mais nous nous voyons presque tous les jours. Et j'ai déjà vu sa fille, elle sera présente la semaine prochaine. Je pense que vous devriez bien vous entendre.

- Tu aurais pu me dire que tu voyais quelqu'un, objectai-je tout de même.

Il claqua doucement sa main contre sa jambe en enchaînant :

- Tu aurais pu me dire que tu n'aimais pas Paris. Tu vois, on a tous nos petits secrets.

Effectivement, il n'avait aucun compte à me rendre quant à ses fréquentations personnelles, mais c'était si inattendu. Je stressais presque à l'idée de rencontrer cette Meredith qui allumait tant d'éclat dans son regard. Pour l'heure, je comptais esquiver ce sujet et me rendre à l'évidence : mon père refaisait sa vie ici, là où tout avait commencé pour lui. J'osais simplement espérer que l'histoire de ne reproduirait pas une seconde fois...

______

« Dans une semaine mon chéri sera là » songeai-je avec un grand sourire.

Je décomptais les jours qui me séparaient de sa venue, mais aussi de cette rencontre avec celle que je nommerais peut-être un jour : ma belle-mère. Je redoutais cet instant, angoissée à l'idée qu'elle me déplaise et que mes relations avec mon père se détériorent.

En ce samedi après-midi, je regardai les minuscules flocons qui tombaient encore dans les rues parisiennes depuis mon bureau. Les cours éparpillés devant moi ne m'intéressaient guère, même si je savais que je devrais m'avancer pour ne pas être submergée la semaine prochaine et gâcher mon week-end avec Thomas. L'écran de mon téléphone s'alluma et j'y jetai un coup d'œil furtif.

1 nouveau message : Gwen

# Ca ne va pas fort. On peut se voir s'il te plait Lu' ? #

Il n'en fallut pas plus pour me décider à quitter l'appartement. Si Gwen n'allait pas bien je n'allais pas la laisser seule.

________

Une heure plus tard, je la retrouvais assise tristement à la table d'un fast-food, son mobile à la main. Je lui adressai un petit signe de la main et la rejoignis en quelques enjambées.

- Je t'ai commandé ce que tu voulais, m'annonça t-elle en approchant le plateau.

- C'est gentil. Bon dis-moi ce que tu as.

RevirementOù les histoires vivent. Découvrez maintenant