Chapitre 18

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- Bah alors je t'attendais !

Tarek se planta à côté de nous, ce qui fit éclater la bulle dans laquelle je m'étais conditionnée. Il fronçait les sourcils. Je le soupçonnais même de nous avoir interrompus volontairement.

Jules retira vivement sa main et la passa dans ses propres cheveux.

- Heu oui pardon, m'excusai-je d'une toute petite voix.

- Je vous dérange peut-être...

- Jules ?!

« Tout mais pas ça... » me dis-je en levant les yeux au ciel.

- Ca fait dix minutes que je t'attends pour déplacer le...

La voix féminine qui venait de s'ajouter se brisa d'un coup, en pleine phrase, avant de reprendre dubitative :

- Je peux savoir ce que vous fabriquez tous les deux ?

Morgane. Je croisais mentalement les doigts pour éviter un nouveau scandale. Dans le cas contraire, je risquais sérieusement de la noyer et je devais admettre que la prison ne me tentait guère.

Je m'apprêtais à bredouiller une excuse quand Jules se montra plus rapide et sans aucun doute, plus habile. Il la saisit par la hanche et l'amena contre lui.

- J'ai bien le droit de discuter tant que je garde le meilleur pour la fin non ?

Et il l'embrassa. Je pris soin de détourner la tête, gênée. Tarek m'adressa un signe de la main pour me suggérer de partir mais je n'en avais pas terminé. Morgane se détacha de Jules brusquement.

- Arrête de trouver des excuses à cette espèce d'allumeuse ! Je te préviens si tu t'approches encore de mon copain je..

- T'as qu'à t'en occuper ! Cela évitera qu'il tourne autour de Lucie, intervient Tarek passablement énervé. Viens, laisse les dans leur délire.

Il saisit mon bras et commença à me tirer vers lui.

- Voilà ! Va faire ta chaudasse je m'en fou. Mais ailleurs ! renchérit Morgane.

- C'est bon, je m'en vais ! m'énervai-je à mon tour.

- Pauvre fille...

Je lançai un regard courroucé à Jules pour m'avoir mise dans l'embarras, ce qui n'échappa guère à l'œil de lynx de sa petite amie, enfin devrais-je plutôt dire, de cette emmerdeuse.

Si Tarek n'était pas arrivé que ce serait-il passé ? Je pensais à ce que Thomas aurait dit en de pareilles circonstances.
Non, il n'aurait rien dit. Il se serait juste jeté sur Jules pour l'étrangler. J'en étais déjà venue aux mains avec Morgane, je n'avais pas la moindre envie de recommencer, surtout pour un malentendu. Parce que ce n'était qu'un simple malentendu...

- Il te voulait quoi au juste ? se permit Tarek pendant que nous étions en route pour retrouver les filles dans les gradins.

- Rien d'important, fis-je blasée.

- Il avait sa main dans tes cheveux quand même !

- Une miette coincée sur une mèche. Il voulait la retirer. Je ne vois pas en quoi ça te concerne, t'es de la police ?

Je ne me rendais même plus compte de la facilité avec laquelle je mentais. Devant les filles, je n'en menais pas large.

- Un truc qui cloche ? demanda Taïna.

- J'aimerai rentrer...

Elles se consultèrent du regard et Gwen s'empara de son téléphone.

- J'appelle ma sœur, elle sera là d'ici un quart d'heure. On a le temps de piquer un dernier plongeon avant d'aller se changer, ça te fera du bien.

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