Chapitre 33

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- Lucie ! On n'aura pas assez d'alcool, s'écria Hilarie depuis la cuisine.

- Tu es es sûre ? répondis-je fortement. Je n'ai pas spécialement envie d'appeler les pompiers parce que les gens sont dans un état déplorable...

Camille vint me rejoindre dans le salon :

- C'est une fêtarde, elle voit toujours grand. On pourrait peut-être aller chercher une ou deux bouteilles de plus pendant que vous finissez les en-cas ?

- Hmm... Il y a une enveloppe dans l'entrée avec un peu de sous. Elle est majeure ?

- T'inquiète, ils ne demanderont pas ma carte d'identité, intervint Hilarie en enfilant ses chaussures. Je vais devoir passer au tabac aussi. On fera au plus vite !

- Ne vous perdez pas, prévins-je avec bienveillance.

Elles quittèrent l'habitacle sans traîner et Thomas en profita pour m'attraper le poignet.

- Puisqu'on a un peu de répit avant l'arrivée de tout le monde, j'aimerai te parler... On va dans ta chambre ?

- Mon père ne cache pas de caméra dans le séjour on peut discuter ici tu sais, le charriai-je. Et je dois prévenir la voisine pour ce soir, je n'ai pas envie qu'elle vienne se plaindre.

Papa m'avait demandé d'aller la voir directement plutôt que laisser un mot sur notre porte. Elle était assez pénible vis à vis des nuisances sonores.

- On ira après...

- Mais enfin pourquoi cet air coupable ? le taquinai-je.

- Fais-moi confiance...

Etait-il nécessaire de préciser qu'un fais-moi confiance inspirait tout sauf la dite confiance ?

Une fois la porte fermée, il m'invita à m'asseoir sur le lit et en fit de même. Il commença à tripoter nerveusement son sac posé sur ce dernier et reprit la parole :

- J'ai ton cadeau !

- Tu sais que mon anniversaire n'est véritablement que dans quelques heures ! rétorquai-je en consultant ma montre. J'aurais pu l'ouvrir avec les autres.

- Oui mais c'est un peu trop personnel.

Je sourcillai, sa nervosité ne contribuant pas à rassurer. Il plongea sa main dans la poche et en extirpa une boîte à bijoux.

- Ne vois pas ça comme une demande concrète hein ! Plutôt comme une promesse.

Et il ouvrit l'écrin où une bague en argent rehaussée d'un petit saphir trônait fièrement.

Une bague de fiançailles ? J'hallucinai, cela ne pouvait pas être réel, je dormais sans doute encore.

- Cela peut paraître un peu fou je sais, mais je t'aime Lucie. Et je n'essaie pas de presser les choses rassure toi. Je voulais simplement t'offrir quelque chose de symbolique.

Je restais sous le choc. Il déposa dans ma paume son présent et m'adressa un timide sourire.

- Elle ne te plait pas ? Je peux la changer si c'est le cas.

- Je ne peux pas...

- Ce n'est pas quelque chose d'officiel. Je ne te met pas la corde au cou, pas la peine de prendre ça autant à cœur, m'expliqua t-il vainement.

J'inspirai à fond, la discussion qui allait suivre n'allait sans doute pas lui plaire :

- C'est bien plus qu'une simple bague et tu le sais très bien. Tu ne m'offres pas ça par hasard et même si elle est réellement somptueuse, je ne peux l'accepter. On est ensemble depuis un an et demi et tu parles déjà d'avenir commun. Ca va trop vite.

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