Chapitre 39

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- Je ne le vois pas, se lamenta Gwen en s'accrochant désespérément à mon bras. Je le savais que j'avais merdé...

-  Mais tu es juste ici bécasse ! rétorqua Cécile en lui désignant une ligne du doigt.

Je n'écoutais pas leurs jérémiades, trop occupée à parcourir la liste des yeux la boule au ventre, quand soudain...

- Je l'ai ! m'écriai-je soulagée.

Une seconde vérification ne faisait pas de mal. J'étais bien capable de me mélanger entre deux noms.

- Mention bien. Oh putain... J'ai mon Bac ! répétai-je sautillant presque sur place.

- C'est un sans-faute les meufs, remarqua Taïna euphorique. Pas de rattrapage !

- On fête ça chez moi ce soir, décida Gwendoline. Un petit truc tranquille, juste entre fille, un peu de bouffe et un bon film.

- Je ne pourrai pas être là tôt par contre, expliquai-je.

- Pourquoi ?

-  Mon père a promis un restau avec Meredith si je l'avais. Il va être tellement fier d'apprendre que j'ai une mention.

- Tu m'étonnes toi qui n'y croyais pas ! C'est pas grave, ramène une bouteille et on te pardonnera ton retard, me taquina Cécile.

Avant que nous ne quittions le tableau d'affichage devant le lycée, je consultai ce dernier à nouveau avant d'esquisser un sourire. Je sortis mon téléphone et tapai en toute hâte un message :

Destinataire : Mon amour <3

# Félicitations ! Hâte d'être à demain... #

Jules était resté ces deux derniers jours chez ses grands-parents avec le reste de sa famille. Il avait certainement déjà pris connaissance de ses résultats d'examen en ligne. Il rentrait le soir même et allait passer le reste de la semaine chez moi.

J'avais rapidement mis mon père au courant de notre relation, presque deux mois plus tôt, et il était toujours aussi agréable avec le blondinet malgré ses nombreux passages chez nous. Un changement de comportement des plus appréciables.

Evidemment cela mettait légèrement mal à l'aise quand Adrianna était dans les parages, ce qui devenait rarissime.

Les mois de mai et juin avaient défilé à une vitesse folle. J'avais d'abord été récompensée pour mon projet cinéma d'un dix-sept sur vingt et d'un sourire complice de M.Mancini au détour d'un couloir.

Ce prof avait décidément bien réussi son coup. Il avait su me guider dans mes choix d'avenir tout en me manipulant et uniquement pour mon propre bien. Rien que pour cela, il avait gagné tout mon respect et j'envisageais de rester en contact avec lui par le biais de mails.

Par la suite, la plupart des élèves des classes de Terminale s'étaient plongés dans des révisions de dernière minute, beaucoup étaient devenus désagréables au passage, submergés par le stress.

J'avais, pour ma part, travaillé quelques après-midi avec Taïna à la bibliothèque. Je m'accordais ainsi le droit de passer mes week-end en compagnie de Jules, quand ce dernier n'était pas retenus par ses compétitions sportives, plutôt que de bachoter comme une acharnée.

Mon père s'était montré un peu tendu également à l'approche des épreuves écrites, me mettant une nouvelle fois la pression. Meredith m'avait conseillé de ne pas y prêter attention et d'y aller au feeling. Conseil que j'avais finalement suivi.

Enfin ma mère m'avait envoyé un message d'encouragement la veille de ces dernières.
Je n'avais que peu de contact avec elle depuis notre précédente rencontre. Cela se résumait à quelques sms échangés au sujet des cours ou de mes projets de vacances. Elle espérait me voir passer une semaine en leur compagnie, mais j'hésitais encore à accepter.

RevirementOù les histoires vivent. Découvrez maintenant