Chapitre 15

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- Tu ne crois pas que t'exagères ?

- Mais non, il y en aura juste assez !

Thomas leva les yeux au ciel, embarquant avec lui les deux saladiers que je lui tendais.

Je profitai de son absence pour attraper une boîte pleine de cure-dents sur l'étagère avant de le retrouver au salon. Je commençai alors à piquer des petits morceaux de fromage, pendant que mon copain posait des verres sur la table basse. J'avais préparé pas mal de choses à picorer des gâteaux apéritifs, des crudités, des petits feuilletés...

- Je n'imaginais pas que tes copines comme des ogresses ! Je pensais que les parisiennes surveillaient leur poids, se moqua t-il en me voyant m'affairer.

- Gwen et Cécile ont un sérieux appétit, tu verras par toi même !

- Quand je pense qu'on aurait pu rester au lit toute la journée...

- Mais toutes les bonnes choses ont une fin mon grand ! précisai-je en déposant un baiser sur sa joue. Je leur ai beaucoup parlé de toi, ce sera sympa. Et puis on avait rien de mieux à faire.

- Si bien sûr on aurait pu...

- Nan ! Calme tes hormones.

Je lui envoyai un coussin au visage.

- Elles sont adorables. Et je te signale que le reste du temps, quand tu n'es pas là, ce sont elles qui prennent soin de moi.

- La faute à qui ? Je ne suis pas responsable de ton exil ! me fit-il remarquer en se laissant tomber dans le fauteuil le plus proche.

La fatigue et le bruit constant de la circulation rendaient Thomas grincheux. Ce matin, je l'avais laissé dormir assez tard pendant que je prévenais Taïna, Cécile et Gwen que je les invitais à nous rejoindre. Bien sûr, quand je l'avais annoncé à mon amoureux, j'avais perçu une once de déception. Il aurait sans doute préféré que l'on reste tous les deux puisque ce week-end n'avait pas été de tout repos, mais j'avais insisté lourdement. Dans notre couple, j'avais souvent gain de cause.

L'interphone sonna un instant plus tard, et je m'empressai d'aller répondre pour ne pas laisser les filles dehors. Les présentations furent brèves, Thomas fit apparaître son sourire le plus hypocrite quand il les salua. J'étais déçue de son attitude. Il n'avait pourtant pas mauvais fond, la preuve hier durant le dîner, il s'était montré plutôt charmant avec Meredith et sa fille.

Là, face à mes nouvelles amies, j'avais l'impression qu'il jouait un rôle et je n'aimais pas ça.

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- Et du coup vous êtes toutes dans la même classe ? demanda t-il après que Cécile eut fini de me partager son manque de détermination pour la semaine.

- Non, seules Lucie et moi sommes ensembles, expliqua Taïna. Mais les filles ont des cours en commun avec nous, ça dépend des options choisies.

- D'ailleurs j'étais tellement soulagée de savoir que je partais avec toi pour l'Irlande ! lançai-je.

- C'est clair ! La prof m'aurait entendue si elle nous avaient séparées pour l'occasion. Tu repars ce soir Thomas ?

Je percevais toujours la pointe de tristesse qu'avait Taïna ces derniers temps, bien qu'elle entretienne la conversation depuis son arrivée. Cela me tracassait de la voir si sombre.

- Oui, j'aurais préféré partir demain matin mais j'ai un TP que je ne peux absolument pas rater.

- Ca veut dire que notre Lulu va refaire la tête ! lança Cécile en me frottant l'épaule affectueusement.

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