Chapitre 36

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- Lucie attends moi !

Je me retournai brusquement dans le couloir du métro avant d'apercevoir Taïna se précipiter vers moi, échevelée mais souriante.

- Salut...

- Je sais qu'on a pas beaucoup parlé depuis ma remarque et Cécile se pose pas mal de questions. Elle pense qu'on se fait la gueule... Tu m'en veux pas hein ? énonça t-elle en prenant la sortie avec moi.

Lors de notre virée au café, je m'étais montrée distante. Gwen avait alors suggéré que c'était dû au stress des examens qui approchaient mais Taïna n'avait pas pu s'empêcher de demander si c'était à cause de Thomas. Honteuse à l'idée d'aller retrouver Jules en cachette juste après, j'avais nié avant de les quitter.

Depuis ce jour là, je les évitais non pas parce que leur compagnie me déplaisait mais pour ne pas avoir à me justifier sur mes étranges réactions.

A plusieurs reprises, j'avais également repoussé Jules tentant de me voler un baiser au détour d'un couloir, lui expliquant que je préférais le voir en dehors de l'établissement. Nous nous étions déjà retrouvés deux fois en tête à tête au jardin du Luxembourg où il s'évertuait à m'apprendre à viser ce foutu panier sans grand succès. C'était suffisamment loin du lycée pour que nous n'ayons pas à nous cacher comme des voleurs.

- Bien sûr que non, répondis-je avant de la serrer contre moi.

- Tu avais raison, je n'aurais pas dû m'en mêler, ce sont tes histoires et je n'ai pas à interférer dedans, concéda t-elle.

- Non c'est de ma faute. Si j'arrivais à mettre un peu d'ordre dans mes sentiments ce serait beaucoup plus simple.

- Il sait ?

Mon hochement de tête lui fit esquisser une grimace.

- Au fait, je ne pourrais pas venir travailler chez Cécile ce week-end, expliquai-je par la suite. Ma mère viens me chercher samedi matin.

- Stressée ?

- J'ignore comment ça va se passer, ce qu'ils vont penser de moi, ce que je vais bien pouvoir dire...

- Ce sera peut-être bizarre au début mais ça ira. Tu t'en sors toujours bien !

- Non ça c'est la spécialité de Jules, rétorquai-je en parcourant les derniers mètres qui nous séparaient de l'entrée du lycée.

- Je suppose que tu vas le retrouver ce soir encore ?

- Tu nous espionnes ? lâchai-je, suspicieuse.

Taïna soupira avant de continuer :

- Peu importe comment je le sais. Je vois bien qu'il t'apaise. Mais mérite-t-il que tu te fasses autant souffrir ? Je ne crois pas...

________

- T'es aussi nulle que pour le basket !

Je consultai ma copie une nouvelle fois, à la recherche de mon erreur.

Jules, allongé à mes côtés sur son lit pointait du doigt le résultat de mon exercice de chimie.

- S'il n'y avait pas un élément perturbateur peut-être que je serais plus douée ! rétorquai-je du tac au tac.

- Oh l'autre ! Comme si je te déconcentrais...

- Je ne crois pas que câliner son adversaire fasse partie du règlement.

- Voilà la preuve que c'est toi qui me déconcentre et non l'inverse !

Il repoussa alors livres et classeurs sans ménagement et m'enlaça fermement contre son torse. Charmée par ce nouvel élan d'affection je ne pus résister à l'envie de l'embrasser plus longtemps.

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