Chapitre 27

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Je cherchai le contact dans mon répertoire en espérant que Taïna décroche au plus vite.

- Allô ?

- J'avais peur que tu ne sois pas disponible, avouai-je avec soulagement. Tu fais quelque chose ce soir ?

- Hmm posée devant ma série, pourquoi ?

- J'ai envie de... respirer !

A mon ton, elle comprit immédiatement que quelque chose clochait.

- Fais-toi belle. Je passe te prendre dans une heure. On sort en boîte.

Je n'étais pas encore majeure et la perspective d'entrer malgré cela dans un club me ravissait. Si elle me le suggérait, c'est qu'il était possible de ne pas être contrôlées, elle devait être habituée.

Après tout, qu'avais-je de mieux à faire un vendredi soir si ce n'est profiter de la vie ?

Je laissai un message sur le bar pour que papa sache que je passerai la nuit chez mon amie, il n'avait pas besoin de plus de détails, et gagnai ma chambre pour me préparer.

Je troquai mon survêtement pour une combinaison longue, resserrée à la taille et aux chevilles ainsi qu'une paire d'escarpins. Je rehaussai les traits fins de mon visage avec une touche de rouge à lèvre carmin et du mascara avant de préparer mon sac à main dans lequel je glissai un peu d'argent et mon portable.

Quand Taïna sonna à l'interphone j'étais fin prête et je la rejoignis en bas aussi rapidement que possible. Sur la route, elle me questionna sur les raisons qui m'avaient poussées à la contacter à la dernière minute. Je lui exposais brièvement mes soucis avec Thomas.

- Je n'aurais pas accepté que mon copain me parle comme ça, concéda t-elle quand j'eu terminé. Il ne peut pas te forcer à faire quelque chose que tu ne souhaites pas.

- C'est également ma faute. J'étais censée retourner dans le Sud dès la fin des exam' et là je remets tout en cause.

- Mais c'est pour construire ton avenir ! s'indigna t-elle. Merde est-ce que tu penses sincèrement que tu passeras ta vie avec lui ?

Je ne pouvais pas mentir, pas de manière convaincante.

- Non...

Je marquai une courte pause pour souffler un coup :

- Enfin je ne sais pas. Peut-être, j'aimerai...

- Je ne crois pas au grand amour au lycée si mon opinion t'intéresse.

- A notre époque cela semble invraisemblable mais ça peut arriver. En tout cas je n'ai pas envie que ça se termine.

- Même si un charmant blond se décidait à t'accorder plus d'attention ? fit-elle sarcastique.

- Si tu parles encore de Jules je dois te dire que...

- Qu'il a dormi chez toi le week-end dernier ? opina t-elle. Je suis au courant.

Mon cœur se mit à battre la chamade, et une boule se forma dans mon ventre.

- Comment ?

- Je te l'ai dit Lucie. Tout se sait...

Nous traversâmes la rue et je perçus beaucoup de bruit à l'approche de l'entrée.

- Mais j'aimerai mieux l'apprendre de toi-même la prochaine fois, surtout quand il s'agit de commettre des erreurs.

- Dis-moi qui t'en a parlé. Et de quelles erreurs tu parles ? On a rien fait, je te le jure.

- Ce n'est pas un gars bien et tu le sais au fond de toi. La preuve, il en a parlé à ses potes, qui l'ont racontés et ainsi de suite. Alors je sais qu'il ne s'est rien passé jusqu'à présent, mais ça pourrait arriver.

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