2 - Retrouvailles

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Après une heure, concentrée à lire une fiction sur mon téléphone, je décide de stopper ma lecture et ma musique. En fait, je ne choisis pas vraiment.. mais mon portable me signifie qu'il ne me reste que quinze pauvres pour-cents. La haine.. Et il vaut mieux que j'ai de la batterie quand j'arriverai sur l'île. Il reste environ une heure et demi de route, qu'est ce que je vais faire ? Je soupire en retirant mes écouteurs et les rangeant dans mon sac. Je farfouille dans celui ci, pourquoi aujourd'hui, j'ai oublié d'y mettre mes livres ? Je commence à ranger ce qu'il y a dans mon sac : un foulard vert anis et rose fushia, ma paire de lunettes de soleil, une crème pour les mains, du mascara, le collier de ma grand-mère, une bouteille d'eau, un paquet de mouchoir, une tablette de crunch et mon porte-feuille. Bon, j'ai de quoi m'occuper, je déballe le chocolat et commence à grignoter tranquillement. Ce qui provoque le rire de mon voisin. Il se fout de ma gueule ou quoi ? Je lui jette un regard noir, prête à dégainer. 

- Tu veux écouter ? 

Il me fixe en me tendant un écouteur, son regard est bizarre, j'ai pas du tout confiance en ce type.

- Qui te dit que j'aimerais ce que t'écoutes ? 

- Rien. Mais au moins tu arrêteras de gesticuler dans tous les sens.
- Mais je gesticules si j'ai envie. 

Je répond sèchement, non mais, je fais ce que je veux. Il me regarde agacé. 

- Tu le prends ou pas ? 

Bon, c'est vrai que manger du crunch avec de la musique, c'est plus intéressant que sans musique. J'attrape l'écouteur et le met dans mon oreille. Daft Punk, ça va pour l'instant. Je lui tape sur l'épaule vu qu'il a déjà recollé sa tête sur la fenêtre, d'ailleurs ça m'oblige à avoir la mienne penchée, c'est pas super agréable mais bon, et lui tend un morceau de crunch. J'ai pas envie de passer pour la gouelle égoïste, il prend le morceau me fait un signe de tête pour me remercier et repart dans sa contemplation de l'extérieur. 

Le reste du trajet se passe sans un mot, nous écoutons la musique chacun de notre côté. Quand le chauffeur annonce que nous sommes enfin arrivés, je lui rend son écouteur; le remercie puis me lève pour sortir dans les premières. J'ai un besoin urgent d'air, il fait super chaud et l'odeur de transpiration commence à me donner la nausée, en même temps avec une cinquantaine de personne enfermée pendant aussi longtemps, ce n'est pas étonnant. 
Je suis retenue par mon voisin qui m'attrape le poignet, je vais pour lui crier dessus, mais il me lâche tout de suite. Alors je referme la bouche, attendant de savoir ce qu'il me veut, il se lève à son tour et me tend  un bout de papier. 

- Appelles moi, si tu t'ennuies sur l'île. 
Il me passe devant et se faufile sans s'excuser entre les autres personnes, qui bouchent maintenant le couloir vers la sortie. Le gars, il croit que je vais l'appeler pendant les vacances ? J'hallucine, je jette le papier dans mon sac puis attend que les gens se décident enfin à sortir. 

A peine dehors, j'entend crier ma tante Hortense, elle me fait des grands signes pour que je la vois, tout le monde me regarde, la honte, elle peut pas crier plus fort non plus. Je ramasse mon sac qui a été gentiment poser au sol, ou jeter... puis me dirige vers mon oncle Bertrand et ma tante. Je hais ma mère en ce moment, mais comment elle peut me laisser avec eux... 


- AHHHH ma petite Ellynette chérie !

Ma tante attrape mes épaules et m'embrasse sur les deux joues. Ses cheveux châtains sont tirés en un chignon assez strict, elle a sa tonne de bijoux habituel, qu'elle me passe sous les yeux, histoire que je vois bien qu'ils sont en or et pleins de diamants. Je m'écarte d'elle, un sourire hypocrite aux lèvres pour embrasser mon oncle. Il me salue rapidement, puis me prend mon sac. Evidemment, ma cousine chérie brille par son absence.. Enfin, plus tard je retarde mes retrouvailles avec elle, mieux s'est. 

C'est fou comme Hortense et ma mère se ressemblent, pourtant avec leurs looks différents, on ne dirait pas deux sœurs.

Hortense a réussi dans la vie, elle s'est mariée avec un chef d'entreprise. Voilà ! Sinon, elle passe sa journée à faire des manucures, à décorer ses oui.. ses maisons, à faire du shopping, etc. Rien à voir avec ma vie à moi. Je m'installe dans leur voiture, un 4*4 très chic, je n'ai aucune idée de sa valeur ni de sa marque, mais connaissant mon oncle, ça doit être le plus cher sur le marché. 

L'année dernière ils habitaient dans une superbe villa, mais trop petite à leur goût. Alors ils ont racheté une vieille maison qu'ils ont entièrement refaîte, je les écoute vanter l'immensité de leur nouvelle villa.

- 8 chambres ???? Wahouu ! ça a l'air gigantesque ! répondé-je, en tentant d'être le moins ironique possible. Si mon frère avait été là je crois qu'on serai entrain de rire en ce moment. Mais lui aussi il m'abandonne à mon propre sort.

- Oui ma chérie !! Tu auras même ta salle de bain privative, c'est pas génial ça ?

- Super !

Je suis mais ENCHANTÉE.. Je profite de mon reste de batterie pour envoyer un message à ma mère : "GRRRRRRRR, MAMAN ! POURQUOI ! POURQUOI TU M'AS ABANDONNÉ ??"
Elle me répond aussitôt : ":D Bonnes Vacances ma chérie"
Arg, je la hais !!!!!!!!!! 

Nous finissons par arriver devant un grand portail noir, ne laissant rien voir, il s'ouvre doucement sur une villa en pierre. Ils ont du goût c'est sûr, mais pour une maison secondaire qui ne sert qu'un ou deux mois par an, c'est légèrement un peu trop grand..
Ma tante me fait visiter l'intérieur, toujours aucune trace de Mayeul. Elle n'est peut être pas venue, elle serait restée sur Paris ? Je découvre ma chambre pour le mois, une pièce de 15 mètre carré, aux murs rose. En fait, tout est rose dans la chambre, je reste la regarder les yeux écarquillés de surprise. 

- Elle est belle ein ? Mayeul m'a dit que tu adorais le rose, alors je l'ai décorée spécialement pour toi ma jolie. 

Je déglutis, Mayeul.. La salope, elle sait très bien que je n'aime pas le rose, si ce n'est mélangé à d'autres couleurs, comme dans mon foulard, ou dans mon sac. Pour des accessoires... Je dépose mon sac dans l'armoire, un post it y est collé, je le prend pour le lire : " Une chambre de poupées, puisque tu est blonde et conne.". Bon, apparemment, elle doit être dans le coin. 

C'est qu'une chambre après tout, je n'y serais que la nuit, donc bon. Pas d'énervements inutiles, parce qu'à mon avis, ce n'est que le début. 

Nous terminons la visite par l'extérieur, terrasse en bois entourant une géante piscine, typique de la famille Dubois. Et oui, ça en jette.. 

Voilà enfin celle que je cherchais, ma cousine. Allongée sur son transat entrain de regarder les images de son magasine. 

- Mayeul !!!! Regarde qui est arrivée ? 
- QUI ? demande-t-elle sans même baisser son magasine. Comme si elle ne savait pas que je venais.. 

- Ta cousine ! 

- Quelle cousine ? 

Oh elles m'énervent, entre celle qui fait la conne et l'autre la cruche. 
- Ellyn pardi ! Bon je vous laisse, je vais faire du thé glacé !

Mayeul pose enfin sa revue, puis se lève de son transat, comme d'habitude elle porte un bikini très très très échancré, en fait, c'est une sorte de bout de tissu qui ne cache pas grand chose mais qui a du coûter la peau des fesses. La peau des fesses pour un bikini, je souris. 

- Ah.. Ce n'est que toi. 

- Salut aussi.

- Je pensais que c'était quelqu'un d'important. 

Elle me regarde avec son air hautain, puis me passe devant pour entrer par une des baies vitrées, elle se retourne et baisse ses lunettes avant de me sortir :

- Ah.. Je vois que t'es toujours aussi ringarde. 

Et je vais passer un mois avec elle... Je devrais peut être songer à me noyer dès à présent dans la piscine. Elle est insupportable. 

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J'espère que le chapitre vous a plu, n'hésitez pas à critiquer et voter ! bonne soirée !

HeartBroken On The BeachOù les histoires vivent. Découvrez maintenant