Chapitre VIII

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Elle avait une vue prenante sur mon échine dénué de peau, écorché et à travers le miroir en face de moi sur la longue ligne qui traversait mon abdomen dans la longueur. Ses yeux s'emplir d'effroi et je l'a senti défaillir face à mon aspect. Sur l'arrière de mes jambes, je savais qu'il y avait un trou sur le mollet gauche, un muscle tout simplement coupé et arraché pour me soutirer des informations.

Juliette fit volte face et claqua la porte derrière elle. Je m'habillais le plus rapidement possible et l'entendis rejeter de la bile dans la cuvette des toilettes. Une odeur âcre arriva jusqu'à mes narines confirmant qu'il s'agissait bien de bile. Mettant des chaussettes pour terminer, je sortis lui tenir les cheveux. De magnifique cheveux bruns qui plus est. Quand elle eut fini, je l'aidais à se redresser. La sentant chanceler, prête à tomber je la serrais contre moi, lui caressant le dos. Elle s'abandonna à mon étreinte. Je la pris dans mes bras comme une princesse, en dépit de la douleur qui assaillait chaque parcelle de mon être, et allai la poser délicatement sur son canapé. Je lui devais des explications au moins pour son courage et en guise de remerciement pour son accueil.

- Juliette. Je ne voulais pas que tu vois ça ... Je sais que s'est inimaginable que quelqu'un puisse supporter une chose pareil...
- Comment est ce arrivé ?
- Et bien je travaille avec l'état et l'armée... Il me font faire des missions que personne d'autre ne peut faire et en sortir vivant. J'ai mon sang qui a coulé plus d'une fois mais j'ai aussi fait coulé beaucoup de sang. Je les mains sales et rougis par le sang et les vies que j'ai pu prendre.

Je la sentis se tendre et mes mots. Je la mettais face à des révélations macabres.

- Pourquoi tu es en vie encore ?
- Et bien comme je te l'ai dit je suis un lycanthrope, alors j'ai quelques avantages.
- Tu ne peux pas mourir alors ?
- Si bien-sûr que si même si je n'ai pas encore trouvé comment, en dehors du fait de me faire décapiter évidemment.
- Alors pourquoi tu fais ça ? Pourquoi tu prends des vies ?
- Et bien déjà, je ne prends pas la vie d'innocent. Je me fais torturer pour obtenir des informations pour le compte de l'armée et ainsi sauver plusieurs centaines de vie. Et après il faut bien que je me libères et ne laisse aucune traces. Saches juste que ce que les personnes m'ont fait ils l'ont fait à d'autres et eux n'ont pas eut la chance de survivre et étaient innocents.

Je la laissais digérer les confessions que je venais de lui faire. Jamais je ne mettais confier comme ceci, à personne. J'entendis son ventre émettre quelque gargouillis.

- Comment se fait-il que tu n'ais pas peur de moi ? Lui demandais je timidement en me levant.
- Et bien au fond de moi, je suis morte de peur mais je ne pense pas que tu ais demandé quelque chose à ta condition.
- Non c'est vrai... Ne bouge pas je vais faire à manger tu as faim et moi il me faut des protéines pour que je puisses me régénérer plus rapidement. Je vais te préparer quelque chose de bon si tu es un peu patiente.

Malgré la douleur, la fatigue et la lassitude je me mis en route pour lui préparer quelque chose de bon. J'ouvris son frigo et vis de la poitrine de porc, et à en juger par l'odeur salé, des tomate, de la viande, oignons, carotte. Je fouillais dans un placard, me fiant à mon odorat pour trouver des pâtes. Des spaghettis mais pas de sauce tomate à l'horizon, par ailleurs un pot de concentré de tomate et un bouquet aromatique.

- Tu sais tu peux parler même un chuchotant je t'entends...
- Dis moi ce que tu peux faire d'autre ... Tu ne souffre pas trop avec tes blessures ?
- Tu sais j'en ai vu d'autre, alors oui ça fait un mal de chien mais c'est comme ça.
- Super le jeu de mot, me taquina-t-elle.

En plus elle a de l'humour. Tout en parlant j'avais sorti une casserole où j'avais mis 50g de beurre à fondre. 50g de farine et 50g de concentré de tomate était sorti. Tout en découpant deux carottes et un oignon ainsi qu'un navet et demi en brunoise avec une vitesse à couper le souffle. 100g de poitrine salé en gros lardon. Je les fis blanchir dans de l'eau froide. Le temps que les lardons blanchissent je rajoutais la farine dans le beurre fondu et remuais jusqu'à épaississement formant un roux. Une fois cela fais j'ajoutais le concentré de tomate et remuais afin d'obtenir un mélange homogène et laissais de côté à refroidir. L'eau a ébullition je comptais 4 minutes avant de les égoutter.

- T'as vu ça ? Lui répondis je un sourire moqueur au lèvres.
- Oui je vois ça ! Rigola-t-elle. Sinon plus sérieusement ça sent bon ce que tu fais.
- Et bien merci ! Attends de goûter !

La cuisine une de mes passions. Je plongeais ma brunoise, le bouquet aromatique, ainsi que mes lardons dans de l'eau et fit bouillir une dizaine de minute pour réaliser un bouillon. Je rajoutais alors mon roux au bouillon. Tout en remuant j'ajoutais trois belle tomate mûres à point coupées en dés assez gros. Voyant la sauce bien trop épaisse je rajoutais de l'eau. Enlevant le bouquet aromatique, je passais le tout au mixeur. Je mis les pâtes à cuire, après avoir lavé la casserole aillant servi au à la préparation du roux. Dans une poêle je dis revenir la viande haché, ajoutais la sauce tomate maison.

Pendant que je faisais la vaisselle je continuais.

- Tu as des questions Juliette ?
- Une montagne oui...
- Et bien poses les je te répondrais du mieux possible.
- Tu peux faire quoi d'autre à part survivre à des blessures telles qu'aucun humain ne survivrait pas à un dixième de ce que tu as subit.
- Et bien je me déplace vite, très, très vite même.
- Quoi d'autre ? Et puis vite comment ?
- Vite comme je peux traverser plusieurs pays en dix minutes à peine.

Instincts bestiauxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant