Chapitre XI

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Une pluie de coups commença à s'abattre sur moi. Je ne bronchais pas. Si je le souhaitais ils seraient tous entrain de manger des pissenlits par la racines en moins de cinq minutes. Je fermais les yeux et laissais faire les choses. Au fond je m'en fichais de me faire battre par une bande de gamin amateur, tant que Juliette n'avait rien le reste n'avait pas d'importance.  Un coup dans la lèvre qui éclata sous l'impact. Un autre dans l'estomac, un coup de pied dans les côtes, ce qui m'en fractura une et la brisa. Le morceau de côte racla contre mon poumon, ce qui me fit cracher du sang. Une châtaigne à l'arrière du genou me fit m'écrouler. Un des lycéens qui me tenait un bras me déboîta l'épaule. Cela continuait. J'avais compté les secondes et les minutes qui s'égrenaient. Cinq minutes c'était écoulées. J'entendis un murmure inaudible pour les autres.

- Bats toi s'il te plaît...

Je levais les yeux vers elle. Cette douce voix mélodieuse. Je me levais sur mes deux jambes. Je relevais la tête une lueur meurtrière brûlait dans mes yeux. Ils étaient toujours vert. Je sentais Loup juste dessous prêt à bondir et à tous les déchiqueter.

- Bande de petit joueur, ricanai-je à leur barbes.

Mon épaule gauche était invalide, elle pendouillait mollement dans le vide. Petite douleur comparer à ce que j'ai enduré auparavant. De ma main valide j'arrêtais un poing à quelque centimètres de mon visage. Je relevais la tête pour le regarder dans les yeux. Serrant les doigts je lui broyais tout simplement les phalanges.

- Vous voulez jouer bande de petit joueur ? On va jouer alors.

Un sourire sadique se dessina sur mes lèvres. Un circulaire sur un qui tomba sur un deuxième un peu comme des dominos. Et voilà trois en moins. Le groupe se fractionna peu de temps après.

- Alors les petits on fait dans son froc ?

Plusieurs me tombèrent dessus et j'évitai les coups dans une danse macabre, au fur et à mesure les petits tombaient comme des mouches. Et voilà tous à terre.

- La prochaine fois assurez vous que je ne me relève pas.

Je partis sans me retourner. Tout le monde me dévisageait. Juliette restait sans voix. J'avançais tête haute croisant les autres. Je me dirigeais vers les toilettes. Le bras ballant, je me cognais contre le mur pour remettre en place mon épaule. Un bruit sourd retenti en même temps. Je crachais encore du sang, il fallait que je remette ma côte en place avant de m'étouffer dans mon propre sang. Je cognais dans le miroir mural pour le briser. Saisissant un morceau je remontais mon t-shirt et incisais juste au niveau de la côte en plein milieu de mon abdomen. J'écartais les bords avec ma main gauche et parti à la recherche dans mes entrailles de ce morceau d'os. Je le remis en place et tout de suite je pu respirer mieux sans souffrir. J'entendis la porte s'ouvrir dans mon dos. Une odeur familière parvint à mes narines.

- Juliette... Murmurai-je pour moi même.

Que faisait-elle là ? Je lui avais dit de faire en sorte qu'on ne nous voit pas ensemble. Je pris du papier pour compresser la plaie et ne pas abîmer mon superbe t-shirt. D'une main hésitante Juliette empoigna des serviettes qu'elle humidifia pour l'appliquer délicatement sur ma lèvre.

- T'en fais pas c'est déjà cicatrisé. Mais merci... Il faut que tu partes avant qu'on ne te voit avec moi s'il te plaît...
- Mais tu es blessé ...
- C'est déjà entrain de guérir Juliette c'est rien ne t'en fais pas. Pars s'il te plaît avant qu'ils ne te voient et fasse le rapprochement...
- June je m'en fiche de ce que les autres pensent de toi à un point. D'ailleurs pourquoi tu n'as pas répliqué tout de suite ? Pourquoi tu t'es laissé faire ?
- Ce ne sont que des petites frappes ils ne valent pas la peine que je dépenses mon énergie pour eux. Pourquoi tu as voulu que je me battes ?
- Pour qu'ils voient qui tu es et qu'ils arrêtent de s'en prendre à toi.
- Ah ... Tu sais ça n'en vaut pas la peine... Ils peuvent faire ce qu'ils veulent ça ne m'atteint pas...

Juliette s'approcha de moi comme pour me prendre dans ses bras. J'avais envie de céder de la prendre dans les miens mais je ne pouvais pas. Pas ici, pas maintenant. Son odeur me faisait perdre la tête. Elle sent si bon même sans parfum. Elle est tout simplement incroyable. Je crois bien que je suis tombé sous son charme. Elle est la seule à ne pas me rejeter, à ne pas se servir de moi. Tout du moins c'est ce que je penses.

Perdu dans mes pensées je ne me rendis compte de ses bras autour de ma taille, de son corps contre le mien. J'inspirai une grande bouffée de son odeur tout en refermant mes bras autour de sa taille. Sa bouille de bébé se trouvait dans mon cou logée comme si c'était là la place qui lui était destinée.

Des bruits de pas se dirigeaient vers nous. Ils se rapprochaient rapidement et étaient de plus en plus nombreux.

- Il y a des gens qui arrivent et à en juger par leur odeur c'est pas une visite de courtoisie. Tu veux qu'on aille faire un tour ailleurs ? Lui chuchotai-je à l'oreille.

Elle répondit par la négative en bougeant sa tête dans mon cou, alors je me dégageais de son étreinte à contre cœur.

Instincts bestiauxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant