Chapitre XIX

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Un homme s'approcha de moi.

- Bonjour monsieur.

C'est monnaie courante qu'on me prenne pour un homme. Je ne relevais pas. J'ouvris le capot pour vérifier si tout était en ordre.

- Bonjour.
- Elle est magnifique n'est-ce pas ? Mais n'êtes vous pas un peu trop jeune pour vous l'offrir ?
- Le prix s'il vous plaît ?
- 100 000 dollars.
- Je la prends. Par contre vous m'offrez la carte grise.
- Bien. Venez on va faire les papiers.

Je pu voir la bosse au niveau de sa hanche. Quel manque de confiance. Dans un sens moi non plus je ne ferai pas confiance à un jeune qui sort de nul part, un sac sur le dos, qui veut un bijou pareil.
Je savais que le prix pour cette merveille était un peu élevé par rapport au prix du marché mais comme vous le savez j'ai un business plutôt rentable. Je signais tout les papiers. Je tendis ma carte bleue, lui faisant comprendre que je souhaitais utiliser ce moyen de paiement. Je vérifiais le montant avant de saisir mon code. La transaction faite le vendeur me tendis les clefs. J'ouvris la voiture et installais mon sac dans le coffre. Je mis le contact et démarrai mon petit bijou. Je me dirigeais directement vers ma future villa. Heureusement, que sur mes diverses cartes bleues, il n'y a pas de plafond. Après un petit bout de chemin, dans la circulation insupportable de Miami, et sous un soleil de plomb j'arrivais enfin à destination. J'étais en avance. Quelques minutes plus tard une jeune femme arrivait pour me faire visiter la propriété. Une fois la visite terminé je lui fis part de ma décision.
- Je la prends.
Nous nous installons dans la cuisine pour remplir tout les papiers. Je la raccompagnais à la porte après lui avoir fait un virement.
Dans trois jours c'était la pleine lune. L'heure était venue.

June : bonsoir Allyson. Dans trois jours c'est la pleine lune rendez-vous à l'extérieur de Miami. Voici l'adresse et ne songe même pas à me tendre un piège.

Toute cette histoire me paraissait bizarre. Devais-je lui faire un minimum confiance ou alors me tendait elle un piège ? Comment était-elle au courant pour ma condition ? Il faudrait qu'elle répondent à mes questions avant d'entamer quoique ce soit.
Mais revenons à nos moutons. Je m'installais dans la chambre du bas. Je sortis mes affaires et les rangeaient proprement dans l'armoire. Ah oui j'ai oublié de préciser que je l'avais acheté tout entièrement équipé.
Une fois cela fait je sortis faire un tour et repérer le quartier. Je marchais à la recherche de quoi remplir mon frigidaire vide. Bien sûr j'avais du liquide sur moi. J'étais à pieds, quand je vis au loin, une petite fille âgée d'à peine huit ans, soulever une voiture, pour sortir un petit chat coincé dessous. Je jetais un rapide coup d'œil au alentour pour vérifier que personne ne l'avait vu. Je reniflais profondément l'air pour trouver son odeur. Une jeune fille plus grande. Une belle brune au yeux chocolat arriva vers elle et lui saisi la main pour qu'elle lâche la voiture. Elle devait avoir une vingtaine d'années a vu de nez. Je tendis l'oreille pour prêter attention à ce que disait la plus grande.
- Sofia il ne faut pas faire ça tu le sais très bien. Tu dois te comporter comme une petite fille de ton âge !
La plus grande semblait irriter par le comportement de la plus petite. Elle regardait autour d'elle comme si quelqu'un ou quelque chose les traquait.
- Je sais Kaki mais le pauvre petit chat.
Je m'approchai lentement des deux filles. Je me penchais sous la voiture pour attraper le petit chat, qui planta ses griffes dans mes mains. Je le tendis à la petite, qui me fit le plus beau sourire du monde. La grande me jeta un regard assassin. Le chaton sembla tout de suite calmer. C'est vrai que les chiens et les chats ne font pas très bon ménage. Cette petite m'intriguait et il me semblait percevoir une odeur fraîche, une senteur des bois mélangé à un peu de musc. Je souris en retour à la petite fille et adressa un regard à la belle brune. Je ne savais pas quoi dire, cela pouvait paraître étrange, mais je n'étais pas de nature très sociable.
Elles échangèrent quelque mots en espagnol.
- Conoces ella Sofia ?
- No conosco ella Kaki. Pero esta simpática.
- Vous savez je comprends l'espagnol... interviens-je.
Deux regards se levèrent simultanément vers moi. On dirait qu'elles sont surprise. Il n'y a pas de raison de l'être puisque dans le camp où j'étais les langues étrangères faisait parti des premières choses qu'on nous enseigne. Dans quoi est-ce que je m'embarque ? Pensais-je.
Ne sachant vraiment pas comment réagir à autant d'attention d'un seul coup, je me dis qu'il valait mieux que je m'en aille. Je fis demi tour sans un mot. Et juste avant de partir je lâchais en russe cette phrase.
- Ne pozvolyayte nikomu znat', kto ty malen'kiy volk. (Ne laisse personne savoir qui tu es petit loup)
Je ne savais pas si elle comprendrait ce que je venais de lui dire ou non et je n'y prêtais pas attention. Je ne pensais pas que leur méthode avait changé. Cela faisait depuis mes quatorze ans que j'avais une condition surnaturel et j'allais en avoir vingt et un l'année prochaine. Le temps passe si vite. Il faudrait que je garde un œil attentif que cette erreur ne se reproduise pas.
Je partis en direction du magasin. J'achetais de quoi remplir mon frigo. Des fruits, des légumes, de la viande et tout le nécessaire pour nettoyer la villa. J'avais quatre sac bien rempli, de quoi tenir deux ou trois semaines. Je n'aimais pas vraiment les grandes surfaces. Trop de monde.

Instincts bestiauxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant