Chapitre XXVIII

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Le chocolat fondit rapidement. Le petit déjeuner fut fin prêt. Je sortis trois steak haché du frigo et me posais autour de la table avec les filles. Des regards plus ou moins choqués me fixaient.
- Besoin de protéines pour récupérer plus vite.
Une explication simple, net et précise.
- T'en as pour combien de temps a guérir ? La voix de Normani brisa le silence.
- Ça dépend. Si je me changes ça cicatrisera plus rapidement, mais j'ai une mission en cours alors je peux pas. Sinon je dois en avoir pour une bonne grosse semaine voir deux.
- Et si tu changes combien de temps ? Dinah reprit la parole.
- Trois ou quatre jours.
- Et tu peux pas mettre ta mission de côté ? Repris Dinah la bouche pleine.
- Je peux pas sortir. Fin pas la journée. En plus pour manger ça va pas être facile.
- Pas bête.
- L'autre nuit, c'était toi ?
Tout les regards se fixèrent sur Lauren. Ils passèrent ensuite à moi et on pouvait clairement lire l'incompréhension.
- Bah... euh... oui ?
- Tu veux dire que la grosse bête noire sur laquelle je suis tombé c'était toi ?

J'évitai son regard. Comment expliquer que oui le gros loup c'était moi ? Qu'en plus de ça j'avais été aimable comme un camion.
- Pourquoi tu te changes pas ? La voix de Sofia était à craquer.
- Tu voudrais toi princessa ?
- Oui !
Ses yeux s'illuminèrent tel le ciel étoilé. Sa bouille d'ange on pouvait rien lui refuser. Un soupçon de curiosité flottait dans l'air. Malgré mon nez brisé je pouvais le sentir et il venait de toute part.
- Vous savez la curiosité peut vous perdre un jour. Mais comme vous êtes toute curieuse. Vous voulez voter ?
- OUI !
Merci Dinah. Un peu trop d'enthousiasme. Qu'est ce que vous voulez que j'y fasse ? On est en démocratie.
- Ok... ok... Pour vous levez la main.
Et bien sûr, jamais je n'avais regretté, plus qu'à ce moment précis d'être en démocratie. Toute les mains se levèrent à l'unisson. Ça en était presque flippant, on aurait dit un seul homme. Le petit diable me sauta dessus avant que je ne puisse prendre la parole. Je me levais dans un mot et parti dans la pièce adjacente. J'enlevais mes vêtements. Je luttais contre mon t-shirt quand je sentis deux mains sur mes flans. Elle souleva mon haut. Je me retournai pour remercier cette personne, qui n'était autre que Lauren.
- Merci.
Un sourire étira ses lèvres. Elle hocha la tête et parti sans un mot. Je laissais Loup m'envahir. Il empli chaque partie de mon être. Des griffes remplacèrent mes ongles. Mon échine se courba, prise d'assaut par la transformation. Ma cage thoracique s'allongea, les scapulums se positionnèrent. Mes jambes se brisèrent, se modifièrent pour se ressouder. Mes pattes lupines furent enfin en place après une multitude de craquement. Chaque os de mon anatomie se brisèrent me faisant grogner de douleur. C'était un mal pour un bien puisque le fait de changer d'une forme à l'autre accélère la régénération des tissus lésés. Des os apparurent dans l'échine. L'appendice caudale se transforma en une belle queue. L'humain quelque instant auparavant laissa place à un magnifique loup, puissant sur ses pattes. Je m'avançais lentement dans l'autre pièce pour faire face à neuf paires d'yeux. Des mouvements lents et une certaine géhenne se faisait toujours ressentir. Elle était tout de même bien moins présente que plus tôt.

Une petite boule d'énergie grimpa sur mes épaules, tandis qu'une masse plus imposante s'affala elle aussi au-dessus de mes membres antérieurs. Avec le pelage elles ne s'était pas rendu compte de la présence des plaies.

- Dinah ! Descends de là !
Allyson jusque là discret se manifesta.
- Sofia !
Camila prit la parole en synchronisation avec la plus âgée.

La situation était plutôt amusante.

- C'était donc bien toi.
Le murmure de Lauren parvint jusqu'à mes oreilles. Cela devenait tout de suite moins amusant pour le coup. Quoique la réaction de Dinah était à mourir de rire.

- Mais c'est une grosse peluche ! Je suis bien où je suis !

On dirait une enfant. Une grande enfant. Allyson semblait être plus la maman du groupe. Le petite sœur de Lauren s'avança prudemment. J'inspirai profondément. L'incompréhension, ainsi qu'un flottement d'appréhension provenait de sa direction. Taylor avança sa main vers ma tête et je la laissais me gratter derrière les oreilles. Quelle douce sensation. Jamais personne ne s'était approché suffisamment près pour pouvoir me toucher. Je me laissais tomber lourdement sur le sol profitant des caresses.
La guérison avançait plus rapidement et je retenais toujours mon aura le plus possible.
Bientôt toute les filles firent courir leur main dans ma fourrure. La situation était étrange. Seule Lauren gardait ses distances.
- Et dire qu'on aurait pu être comme ça... le son plaintif sorti de la bouche de Dinah.
Je me redressais rapidement, plaquant une oreille sur mon crâne et gardant l'autre dressé en signe d'incompréhension.
Lauren pris la parole. Elle qui était resté muette jusque là.
- Vous croyez sérieusement que s'est plaisant ? Vous avez pas entendu les craquements ?
- Oui... Normani qui venait de lui répondre.
- Vous croyez que c'était quoi ? C'était ses os qui se brisaient... chacun de ses os se sont brisés puis modifié et ressoudés...

J'étais comme qui dirait abasourdi par sa connaissance de la chose. À croire qu'elle aurait vu une transformation. Trop prise par la douleur je n'avais pas vérifié qu'elle s'en était bien retourné avec les autres. Il se pouvait donc qu'elle ait assisté à cette triste chose.

- Comment tu sais ça, questionne Allyson.
- Je l'ai vu...

La réponse à ma question muette venait d'être révélée.

- Dinah sérieusement tu croyais que c'était comme ça que ça se passait ? Regarde Sofia comment elle souffrait alors qu'elle s'était même pas transformé...

Bien joué Lauren. Tu marques un point. Et en plus de ça tu viens de leur clouer le bec. La dureté dans sa voix les fit tressaillir. Pas besoin d'être aussi sévère avec elle. Elle ne savent pas, ne connaissent pas. Une odeur familière embauma l'air ambiant. La colère. Elle émanait d'une seule personne.

Instincts bestiauxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant