Chapitre XXX

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Suite à ma déclaration un long silence s'ensuivit. Silence qui fut briser par la sonnerie de mon téléphone. Je décrochais en voyant le numéro de ma mère. Si elle m'appelait c'est qu'il y avait un problème.
- Allo maman ?
- June ? C'est toi ?
Elle était complètement paniquée à l'autre bout du combiné. Je penses que même les filles avaient pu entendre. En bruit de fond des coups de feux retentirent.
- Oui maman qu'est-ce qui se passe ?
- Des gens sont venus. Ils essayent de rentrer. Ton père les maintient à distance pour le moment avec le fusil. Il est bientôt à cours de munitions. Il faut que tu viennes June.
- Maman calme toi. Vous êtes où là ?
- Dans le salon. Pourquoi ?
- Tire le tiroir du meuble de la télé.
Je l'entendis faire ce que je lui disais.
- Maintenant enlève tout les jouets de mon petit frère. Regarde au fond tu dois avoir une languette tire dessus pour enlever le double fond. Tu vas trouver un 9mm prends le et donne le à papa. Il y a 13 balles dans le chargeur et une dans la chambre. J'arrive tout de suite.
Je raccrochais ne lui laissant pas le temps de me demander quoique ce soit. Sous le regard incrédule des filles je me dirigeais vers la porte de sortie.
- Où tu vas ?
La voix de Lauren parvint à mes oreilles.
- Sauver mes parents.
- On vient avec toi, ajouta Dinah.
- À moins que vous soyez capable d'être au alentours de Seattle dans cinq minutes vous restez là.
Je ne me retournais pas et parti dans la seconde qui suivit. Je courrais bloquant mon esprit pour éviter les questions des filles. Je n'avais jamais été aussi rapide. L'air filait, les paysages défilaient. J'étais libre durant mes courses, sauf celle-ci, la vie de mes parents en dépendaient. Au bout de quelques minutes j'arrivais devant l'endroit qui avait été ma maison durant des années. Sans précipitation je laissais un froid hivernal envahir chaque partie de mon être. J'étais un tueur. Chaque déplacement était mesuré. Rien n'était laisse au hasard. J'inspirai profondément laissant les odeurs me parvenir. Mon ouïe détectait les pas des assaillants. Plus aucuns coup de feu. Un souffle saccadé à l'étage. Un autre au rez-de-chaussée. Huit odeurs différentes, parmi elles celle de mes parents. Deux personnes en bas à en juger le bruit des pas. J'en distinguais un devant la porte sûrement pour monter la garde. Les pièces du hauts se faisaient saccager. Bientôt ils entreraient dans celle où se trouvait ma mère. Je décidais d'agir. Caché derrière un arbre je sifflais. Le garde se dirigea vers moi alerté par le bruit. Il passa à côté et je le saisis à la gorge l'entraînant à l'abri des regards. Sa gorge au creux de mon coude je serrais, mettant une main sur sa bouche pour étouffer ses cris. Bientôt le corps tomba inerte dans mes bras. Je le déposais contre l'arbre. J'avançais rapidement ne me faisant pas remarquer. J'entrais et me plaçais dissimulé derrière le chambranle de la porte menant au salon.
- Eh Enzo tu fous quoi ?
Pas de réponse. Et bientôt il parti rejoindre son complice dans les bras de Morphée. Deux en moins. Bien. Un bruit fracassant se fit entendre. J'en déduisit que l'homme avait renversé mon père de son fauteuil. Une rage sourde s'insinua en moi. Un vent glacial s'acharnait dans une bataille sans fin. Dans un silence absolu je me glissais derrière lui, mettant un doigt sur ma bouche, indiquant à mon père de ne faire aucun bruit. Contrairement au autres je plaçais une main à l'avant de son crâne, l'autre à l'arrière. Dans un geste vif je réalisais un 360 degrés avec celui-ci. Un bruit sec brisa le silence qui régnait en maître. Le manque de respect ne passait pas. Je redressais mon père comme s'il ne pesait rien.
- Ne bouge pas d'ici.
- Où veux-tu que j'aille de toute manière ? me répondît-il sarcastiquement.
Je ne répondis pas et me dirigeais vers l'escalier quand un cri retentit. Sans plus prêter attention à quoique ce soit je me ruais dans la cage d'escalier. Un coup de feu retentit. La balle m'atteignit à l'épaule. Si il croyait me ralentir dans ma course se fut peine perdu. Je l'envoyais dans un mur où il tomba inerte. Alertés par les bruits, un deuxième accouru sur moi. Si tu veux jouer on va jouer petit. Je le désarmais d'un mouvement sec et rapide lui brisant le poignet au passage. Une femme sorti de la pièce où se trouvait ma mère. Le canon d'un magnum 357 collé sur la tempe de cette dernière.
- Alors June, ça fait quoi d'inverser les rôles ? Aujourd'hui c'est à ton tour de perdre les personnes qui te sont cher.
- J'arrive pas à te remettre. T'es qui enfaite ?
- La sœur de Juliette.
- Oh d'accord ça me revient ! m'exclamai-je.
- Tu l'as tué de sang froid.
- Ah oui c'est vrai d'ailleurs, elle était pathétique sa copine, à geindre quand je lui ai arraché le bras. Mais ce que j'ai le plus aimé c'est de sentir le sang de Juliette sur mes mains quand je lui arrachais la tête. 

Ses yeux s'écarquillèrent. Je profitais de cet instant d'inattention pour saisir son arme. Elle réussi à la retourner contre moi et fit apparaître un trou béant de la taille d'une balle de tenis dans mon épaule gauche. Sans plus attendre je lui brisais la nuque en retenant un râle de douleur.

- Je suis désolé maman. Vas voir papa il a besoin de toi je vais m'occuper de tout nettoyer.

- Qu'est-ce qui vient de se passer ?
- Tu ne viens pas réellement de tuer 3 personnes de sang froid ?
- Comment c'est possible d'être aussi vide intérieurement ?
- Tu n'as pas trop mal ?

Un flot continu de questions passait dans mon esprit. Je croyais pourtant avoir bien scellé celui-ci. Il faut croire qu'avec ce qu'il venait de se passer je n'avais pas vraiment fait attention.

- Du calme s'il vous plaît vous me donnez mal au crâne les filles. Pour commencer il vient de se passer qu'on a attaqué mes parents. Oui je viens vraiment de tuer 3 personnes de sang froid. J'espère que vous n'avez pas eut les détails. Comment c'est possible Dinah ? Et bien quand tu es comme moi tu perds ton humanité. Tuer devient comme une seconde peau et tu ne peux pas te permettre d'éprouver des sentiments quand tu es Dead. Pour terminer non Lauren j'ai pas mal.
- Enfin tu nous réponds ! S'exclama Allyson.
- Je suis désolé j'avais quelque problème à régler. Bon j'ai pas tout à fait terminé les filles faut je nettoie le sol maintenant.

Tout en leur parlant, j'en avais profité pour faire disparaître les corps. Les trois survivants ne pourraient plus parler de ce qui venait de se passer. Je rejoignis ensuite mes parents en état de choc dans le salon.

- Tout va bien ?
- Euh oui, oui, me répondis ma mère.

Mon père quand à lui évitait mon regard.

- Tu sais papa, je suis peut-être un monstre, mais jamais je ne vous laisserai tomber.
- Oh ça oui tu es un monstre, une putain d'erreur de la nature ! Tu ne devrais même pas être en vie !

Instincts bestiauxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant