Chapitre XXVII

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Personne ne bougeait. La moutarde commençait à me monter au nez. Je voulais juste être seule et non pas passé au scanner avec leur yeux de merlan fris. Je levais la main, leur indiquant la porte de sortie. Toujours pas de réaction de leur parts. Je tentais de me lever, mais avec une rotule en moins ce n'était vraiment pas évident. Je parviens tant bien que mal à me mettre sur mes jambes. Je vacillais et manquais de tomber. Je dis manquer puisque sans que je ne comprenne comment, ni pourquoi une paire de mains me maintienne en place. Je retenais un grognement de justesse. Je jetais un regard noir à Lauren. J'avais la chair carbonisée et je faisais un pneumothorax. Il me fallait un tube, n'importe quoi ferait l'affaire. Ce n'est qu'en sentant sa main fraîche que je réalisais qu'elles avaient une vue prenante sur tout mes blessures. Je tanguais maladroitement vers le bureau. J'avais de plus en plus de mal à respirer. Lauren me soutenant toujours un peu. Je manquais plusieurs fois de goûter le sol. Saisissant un plume je le dévissais et sans me poser plus de question je l'enfonçais entre mes côtes. L'air s'expulsa de ma poitrine et je pus respirer un peu mieux. Profitant de ce regain d'oxygène je lançais.
- Vous m'avez entendu ?
Question bête je suppose. De plus parler avec une mâchoire brisée et sans dents ce n'est pas évident.
- Oui...
Se fut Lauren qui me répondit. J'hochais simplement la tête, chose que j'aurais dû m'abstenir de faire. La pièce tournait. Ma vision s'obscurcit et je sombrais dans les profondeurs du néant. Je fus réveillée par une fraîcheur bienvenue. J'ouvris les yeux et tombais sur les filles. L'inquiétude se lisait sur leur visages. Qu'est ce qu'elle faisait la ? De plus je devais remettre tout mes os en place avant qu'ils ne se ressoudent. Il me fallait une lame. Je levais le bras et donnais un coup sec dans mon nez pour le remettre à sa place. Je fis de même avec ma mâchoire. Je ne pouvais plus bouger.
- Merci...
La voix d'Allyson se fraya un chemin à travers le brouillard de mon esprit.
- De rien. C'est normal.
- Pourquoi ne pas nous avoir prévenu que tu allais souffrir autant ?
Le timbre plus aiguë de Camila résonna.
- Vous auriez accepté si vous aviez été au courant ?
- Non.
- C'est pour ça que j'ai rien dit. Je connaissais les risques et les conséquences. Maintenant pourquoi vous êtes toujours là ? Surtout que la petite à pas besoin de voir ça. Mon ton était dur et froid. Eh princesse ça va ? Repris-je plus gentiment.
Sofia me sauta dessus. Elle était adorable cette petite même si ce fut douloureux. Je sentais déjà le processus de régénération se lançait déjà.
- Ça va mieux maintenant que tu es réveillé.
Elle me faisait craqué. C'était une vraie boule d'énergie et de joie.
- Doucement petite je suis pas encore sur pieds.
Toute mon anatomie était en effervescence. Chaque cellule se multipliaient, mes tissus musculaires se reconstitue. Je sens aussi mes dents commencer à pousser. Cela va prendre du temps encore. Deux, trois jours ou plus. Je ne peux pas alimenter mon organisme en nutriments ce qui va réduire la vitesse de cicatrisation. Je me redressais difficilement avec le petit corps sur mon torse. Mes côtes suscitées un vive élancement. J'étais toujours en sous-vêtements, pas que ça me dérange, mais je préférais tout de même prendre une douche et m'habiller. Je me déplaçais douloureusement.
- Bon puisque vous êtes encore là, faites comme chez vous. Je vais prendre une douche, du moins essayer. Après je vous prépare à manger mais je risque d'avoir besoin d'aide.
Je saisis quelques affaires et m'enfermais dans la salle de bain. Je ne voyais pas l'utilité de fermer à clef. On est tous conçu de la même façon. Je réglais l'eau bien froide. Je rentrais sous la douche après avoir lutté avec mes vêtements. Je laissais échapper un jappement de surprise, au moment où l'eau toucha mes orteils. Je me lavais tant bien que mal, le plus dur fut pour me sécher et me rhabiller. Je luttais désespérément pour passer ma brassière de sport. Le t-shirt reposa contre ma peau. La sensation fut quelque peu désagréable. La brûlure qui ornait mon torse s'accentua.
Une fois habillé je rejoignis le salon, où, tout le monde se trouvait.
- Tu vas bien, sa voix grave me fit doucement sourire.
- Très bien et toi ? Lui répondis-je un semblant de sourire au lèvres.
- Ça peut aller. Merci encore pour ce que tu as fait pour nous.
- C'est rien Lauren.
Ses remerciements me mettaient mal à l'aise. Jamais on ne m'avait remercier pour quoique ce soit avant ça. Je me dirigeais directement vers la cuisine en entendant plusieurs estomac crier famine. En temps normal rien de tout ça ne se serait passé. J'avais focalisé la régénération sur ma rotule, pour que je puisses me déplacer convenablement. Je sortis tant bien que mal des fruits que je déposais sur l'îlot central de la cuisine. Je sortis ensuite de quoi faire des pancakes. Je luttais contre les ingrédients quand une main de couleur vint saisir le fouet, pour m'aider. Normani. Allyson se plaça de l'autre côté de mon corps et me regarda, attendant que je lui dise quoi faire. Dinah quand à elle racontait des blagues pour distraire tout le monde. Mon regard croisa celui de Taylor, je pus y lire de la reconnaissance.
Je saisis une grande casserole et y versais un litre et demi de lait. Allyson alluma alors le gaz, le mettant à chauffer. Je saisis une plaquette de chocolat noir pâtissier et lui tendis.
- Tu peux le casser en carré et le mettre dans le lait s'il te plaît ?
Je levais mes mains pour lui faire comprendre que je ne pouvais pas réaliser la tâche. Les pancakes étaient partis à cuire.

Instincts bestiauxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant