Chapitre III

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Une très charmante demoiselle même. Elle s'approcha de moi lentement. Loup fit un bond à l'intérieur de moi. Son odeur envoûtante, sa présence juste derrière mon dos alors que j'avais eut du mal à retrouver le contrôle. C'était une véritable torture pour cacher mon secret.

- Est ce que ça va ? Me demande la plus belle voix que je n'ai jamais entendu.
- Ça va très bien. Répondis-je sèchement.

Je sentais Loup vouloir reprendre le dessus pour renifler cette odeur jusqu'à en perdre la raison. Je me tournais vers le mur du fond.

Elle fit un pas vers moi et ses douces effluves me firent perdre la tête.

- Ne t'approche pas de moi, grondais-je avec une voix plus roque qu'à l'ordinaire.

Surprise elle s'arrêta dans son élan, fit un pas en arrière.
Comment perdre le contrôle en très peu de temps après l'avoir recouvré. Regardant mon reflet dans le miroir et voyant par la même occasion le choc sur le visage de Juliette. Mes prunelles changeant une fois de plus de couleur, passant du vert à l'ambré. Une douleur fulgurante s'empara de mon corps et n'alla qu'en s'intensifiant.
- Sors d'ici, grognais-je sur Juliette, ma voix devenue plus grave sous l'effet de la douleur et du changement.
Elle restait la à me fixer, sans bouger, dans le miroir. Me retournant vers elle et serrant les dents, je me dirigeais sur elle, lui saisissant le bras d'une poigne de fer et la dirigeant vers la porte. J'ouvris celle-ci et éjecta Juliette des toilettes sans ménagement. M'appuyant contre la porte close, je posais mon regard sur mes mains. La douleur s'intensifiait. Mes os se brisent un à un. Ma peau se détache pour laisser mes muscles prendre leur forme lupine. Je m'écroule de douleur tentant vainement de garder ma forme humaine. Son odeur flottait encore dans l'air, ne m'aidant absolument pas à me concentrer. Me résignant face à cette fin inéluctable, j'abdiquais et regardais impuissante mes doigts se briser, se recourber, se ressouder laissant place à des énormes pattes de loup. Des griffes ayant remplacées mes ongles. Mon échine se courba. Une septième lombaire pris place ainsi que deux excroissances épineuses où vinrent se fixer mes muscles dorsaux. Mes membres s'allongèrent. Depuis que j'avais accepté la transformation la douleur s'était atténuée quelque peu, cela résultait du fait qu'il n'y ait plus de dualité dans mon corps. Toujours présente mais acceptable à force de transformation. Dès craquement sourds se faisait entendre et je n'avais pas eut le temps de retirer mes vêtements, me recouvrant de simple lambeaux.
Ma peau céda la place à une fourrure de jais. Faisant dans les un mètre cinquante au garrot et à peu près dans les deux mètres, deux mètres cinquante en taille, pour faire plus simple pour vous j'avais la taille d'un gros poney. Je me secouais de façon à disperser le cadavre de mes vêtements au sol. Les poussant du bout de mon museau je les regroupai en un t'as plus facilement saisissable avec ma gueule. Je les jetais ensuite à la poubelle ne laissant aucune preuve de ce qu'il venait de se passer puisque personne n'allait fouiller dans la poubelle. J'entrouvris légèrement la gueule pour saisir la poignée avec mes cros pour la tirer en l'abaissant.

La porte s'ouvrit sans résistance. Juliette se trouvait à la même place que je l'avais laissé. Ses yeux bleu-gris écarquillés, la bouche ouverte de stupéfaction. Ce n'est pas tout les jours qu'on se retrouve fasse à un énorme loup sortant des toilettes où vous ne l'aviez pas vu dedans.

Je sortis lentement, ne faisant aucun mouvement brusque. J'en profitais pour assimiler une profonde inspiration, savourant l'odeur qu'elle dégageait.

Elle recula tétanisée par la peur. J'entendais le rythme saccadé et rapide de son cœur et dans l'air flottait l'odeur de la peur. Baissant la tête je reculais dans le couloir. Je n'osais plus relever les yeux. Elle n'avait pas hurlé, n'avait pas pris ses jambes à son cou, au lieu de ça j'entendis des pas s'approcher lentement de moi. Je m'arrêtais un instant, levant pour la première fois les yeux vers cette fille. Malgré le fait qu'elle respirait la peur elle s'approchait de moi.

Sa main se leva et s'approcha comme au ralenti.

Instincts bestiauxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant