Chapitre XXXVII

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Je pris une longue douche bien chaude. J'enfilais tant bien que mal un caleçon et un t-shirt. Je m'installais sur le canapé ou plutôt me vautrais dessus. Bientôt le sommeil m'emporta. Je fus réveillé en sursaut par la porte qui claquait. Les yeux jaunes, lèvres retroussées, je grognais sur l'arrivant. Ou plutôt l'arrivante. J'avais vraiment du mal à garder le contrôle. La bête reprenait le dessus. Je tombais à terre. La personne se précipita dans ma direction. Je reculais jusqu'à ce que mon dos heurte le mur. Le sous-sol. Il faut que j'aille au sous-sol avant de complètement perdre le contrôle. J'essayais de m'y rendre mais la porte avait disparu.
- C'est pas le moment manoir !
J'avais hurlé ça, d'une voix plus bestiale qu'humaine. Pourquoi l'humaine s'avançait vers moi ? Sa main toucha mon épaule.
- Ne t'approche pas !
- Je peux faire quelque chose pour toi ?
- Pars ! Vas t'enfermer quelque part et ne sors pas !
Pourquoi on m'écoute jamais ? D'un coup elle essaya de déposer ses lèvres sur les miennes, pour me calmer ? Je détournais la tête au même instant où mes mains se brisaient.
- Si tu fais ça pendant la transformation tu seras liée à moi à tout jamais. Tu seras miennes et je serai tienne. Pas de retour en arrière possible. Tu pourras voir personne d'autre.
Je lâchais un hurlement guttural. Mon échine se courba. Mes jambes se brisèrent et pendant que je luttais pour garder mon humanité, repoussant le loup, une paire de lèvres se posèrent sur les miennes. Instantanément le loup se calma et je gardais forme humaine, la transformation régressant.
Les lambeaux de mon t-shirt tombèrent, dévoilant ma poitrine. Je me cachais comme je pouvais. Elle avait rien compris cette humaine ! On était liée maintenant ! Je devais la protéger contre tout et se serait là seule qui pourrait me calmer. C'était un véritable bordel ça. On était dans la merde jusqu'au cou. J'avais pas été clair ? Si vous voulez vous donner une idée, dans Twilight les loups s'imprègnent, et bien c'est à peu près le système mais en pire. Sentiments ou pas on ne pouvait pas voir quelqu'un d'autre. On était prisonnier d'une relation non choisi. Si elle éprouvait des sentiments pour une autre, elle ne pourrait pas être heureuse avec elle. Elle ne devait pas réaliser les engagements que cela provoquait.
La colère me submergea mais le loup ne se manifesta pas.
- Mais tu m'as pas entendu ou quoi ?! Je te connais pas et toi tu m'embrasses ?! Et puis tu fous quoi chez moi ?!
Je balançais le canapé à travers la pièce, cognant dans les murs, laissant des trous. De toute manière tout se réparerait seul.
- Je t'ai entendu, mais il était hors de question que je te laisse faire du mal à ma famille ! Et je suis ici chez moi aussi ! Je payes mon loyer !
Elle hurla ces mots et cela me fit redescendre directement. C'est en prêtant plus attention que j'entendis des bruits de pas se diriger vers l'entrée. Le gravier bruissait sous trois foulées de pas. Par la pensée je demandais au manoir de tout remettre en ordre, ce qu'il fit. Mon inconnue fit comme s'il ne s'était rien passé accueillant une petite fille de neuf ans, en la prenant dans ses bras. Ce visage m'était familier. Je l'avais déjà vu quelque part. Je fouillais dans ma mémoire pour l'identifier. Sofia Cabello . Donc c'était Camila qui m'avait embrassé et à qui j'étais désormais lié. Je me demandai si elles se souvenaient. Je filais m'habiller avant qu'on ne me remarque. En redescendant tout était toujours pareil.
- Excuse-moi mais on est quel jour ? J'avais demandé, brisant le moment familial.
- Le 10 octobre 2017 pourquoi ?
J'en revenais pas j'avais passé plus d'un an loin de tout dont six pendant lesquels j'avais été torturé. Cependant le point positif a tout ça c'était que personne ne semblait se souvenir d'il y a un an. J'avais changé en un an. Déjà je ne sais pas comment cela était possible mais j'avais toujours mes tatouage. Le 666 aussi. Mais lui ne partirait jamais. Passez six mois sans vous couper les cheveux et ils poussent suffisamment. J'avais fait une queue de cheval haute.
- Mais je te connais toi.
Sofia avait brisé le silence. C'était trop beau pour être vrai.
- T'es June pas vrai ?
- Euh... Je préfère qu'on m'appelle Elisha maintenant...
- C'était donc pas un rêve ? Tu as vraiment existé ?
Elle sauta dans mes bras. Un amour cette petite.
- Oui princesse c'était réel.
- C'est donc vous qui avait empêché notre fille et d'anciennes amies à ma fille de devenir des monstres ?
- Je crois bien oui. Mais comment ça ancienne amies ?
- Longue histoire j'ai pas envie d'en parler, coupa court Camila. Allons manger il se fait tard.
Je ne dis rien et me dirigeai vers la cuisine. C'était une cuisine quelconque, basique. Manoir tu te laisses aller. Tu aurais pu faire un effort pour la cuisine quand même. Aussitôt elle se changea en cuisine typiquement américaine.

C'est beaucoup mieux comme ça

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C'est beaucoup mieux comme ça. Plus facile pour cuisiner. Je me mis au fourneaux préparant une salade composée. Je dressais ensuite la table. J'allais laisser la famille seule ce soir. Il me fallait une bonne course.

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