Chapitre XXIX

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Je m'avançais lentement vers elle. Cela ne sert à rien de s'énerver. Le calme est bien plus payant que les coups de pression. La colère, la rage ne mène à rien de bon. On prend des décisions plus ou moins stupide. Les décisions prises prises sur un coup de tête sont le plus souvent irréfléchies. Le temps m'avait appris à le devenir. Cas de force majeur je dois l'avouer, mais d'une grande aide aujourd'hui. Je glissais l'arête nasale du museau sous la paume de la main de Lauren. Avançant le reste de ma tête, sa main vint finir par se perdre dans la vaste fourrure qui recouvrait ma puissante encolure. Sa poigne de resserra autour de ma peau.
De mon côté, la régénération, déjà bien engagée, accéléra d'autant plus. Une chose céda dans mon esprit. Une sorte de porte venait de s'ouvrir. Des pensées étrangères envahir mon esprit. "C'est super cool d'être un loup" " heureusement que Sofia n'a plus à subir ça" "Je ne regretterai jamais le risque que j'ai pris" "Je vais leur faire bouffer leur dents". Cette dernière pensée retint toute mon attention. Un éclair traversa mon esprit embrumé et la réalité me sauta au visage. Loup avait admit dans sa meute sept des personnes ici présente. Les paroles qui raisonnaient à l'intérieur de mon crâne été les leurs. Si je parvenais à percevoir leur réflexion, il semblait logique que je puisse dialoguer avec elles par la pensée. Focalisant ma conscience sur la brune ténébreuse, je tentais :
- Lauren ? Calme toi ne fait pas des choses que tu risquerais de regretter par la suite.
Quasiment instantanément, sa poigne se desserra. L'odeur de sa colère reflua. Peu à peu elle regagna son self-control.
Nous avions un léger soucis, certes j'avais presque entièrement cicatrisé à une vitesse record, mais je ne sais pas ce que s'est d'être un alpha d'une meute. J'ai toujours été un loup solitaire, ayant tué tout les loups du laboratoire. Je me revoyais, ouvrir difficilement les yeux. J'étais sanglé a une table. Un goût métallique imprégnait ma bouche. Dans la position ou je me trouvais je ne pouvais réaliser aucun mouvements. J'entendis des pas se rapprocher dangereusement de l'emplacement où je me tenais. Les pas s'arrêtèrent et je m'apprêtais à souffler de soulagement quand une gueule pleine de cros, dégoulinante de salives mélangée à ce qui ressemblait à du sang, apparaître dans mon champ de vision. Du liquide épais et visqueux s'écrasa sur mon visage. Une sorte de gémissements d'effroi, complètement pitoyable quitta mes lèvres. Les lèvres de la chose se relevèrent en un rictus qui se voulait sûrement être un sourire. Un sourire machiavélique. Une paire d'yeux flamboyant rencontrèrent pour la première fois les miens. On pouvait y lire toute sorte de choses mais la plus poignante fut sûrement le plaisir qu'il prenait à faire ces atrocités. Sans que je ne comprennes quoique ce soit la gueule béante s'enfonça dans ma gorge, déchiquetant tout sur son passage. Des griffes lacérèrent mon abdomen. Petit à petit je sentais la vie me quitter. On ne voit pas comme on peut le penser toute sa vie qui défile. Non ce n'est autre que le néant qui nous accueille. Le noir où se dissimule toute nos peurs, où la grande faucheuse nous attend au coin d'un tournant. Mon esprit semblait s'être vider de toute chose. L'air passait difficilement dans mes poumons. Je suffoquais, crachant du sang en essayant désespérément de récupéré une inspiration qui est si vitale. Mon corps était parcouru de soubresaut tel un épileptique en pleine crise. Je sentis mes yeux se révulser. Mais alors que je m'apprêtais à accueillir la mort à bras ouverts, une douleur digne des feux de l'enfer s'empara de moi. Mon corps s'embrasait de l'intérieur, me faisant ainsi vivre le pire des supplices. Et ce n'était que le commencement.

Je repris peu à peu les esprits regardant autour de moi. Je me retrouvais chez moi entouré de ma meute. Toutes avaient un regard inquiet. Ce fut à ce moment là que je compris qu'elle avaient elles aussi pu voir mon souvenir. Je fermais hermétiquement mon esprit, du moins j'essayais du mieux que je pouvais.
- C'est quoi cette histoire de meute ? Et surtout c'était quoi ça ? La voix d'Allyson retenti dans la pièce.
"C'est quoi cette histoire ? On aurait dit du vécu." Les pensées de Dinah effleurèrent mon esprit. Je n'avais d'autre choix que d'affronter leur questions. Alors lentement je me dirigeais dans la pièce d'à côté pour me changer. Le retour à ma forme humaine se fit plus rapidement. La douleur bien moins présente.
Une fois habillé, je rejoignis les filles dans la pièce principale.
- Euh, je crois que vous avez des questions. Je vais vous répondre du mieux que je peux ok ?
- Oui.
On peut dire qu'elles étaient toute d'accord, au vue de la réponse à l'unisson, qu'elles m'avaient donné.
- Alors pour commencer qui à des questions ?
Oui je sais, elles en ont toute mais il faut bien commencer par quelque chose.
- Qu'est-ce que c'était ?
Question pertinente Normani.
- C'était un souvenir... Un de mes souvenirs... expliquai-je en voyant leur tête perdue.
- Comment c'est possible ?
L'heure fatidique arrivait plus rapidement que prévu. Allyson dans quoi est-ce que tu viens de me mettre ?
- Loupafaitdevoussameute.
J'avais débité cette phrase à une vitesse incroyable.
- Répète plus doucement je crois que j'ai pas bien entendue, demanda Taylor.
- Loup a fait de vous, sa meute.
- Tu veux dire qu'on est relié à toi contre notre grès ?
La voix de Camila montait dans les aigüe, signe d'anxiété.
- Calme toi Camila... J'ai rien demandé non plus dans cette histoire...
- Me calmer ? Comment veux-tu que e me calme alors que je suis relié à toi ?
- Calme toi... Ce n'est rien... Je ne ferai jamais rien qui puisse vous faire du mal...
J'insufflai à Camila un appel silencieux qu'elle seule pouvait entendre pour qu'elle se calme.
- Je n'ai jamais eut de meute... Je sais pas comment ça marche... Tout ce que je sais, c'est que nos esprits sont reliés. Que l'on peut communiquer par la pensée. Je peux prendre votre douleur, vos peurs pour que vous vous sentiez mieux. Je dois vous protéger au péril de ma vie. Du moins c'est comme ça que je le conçois.

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