Chapitre XXXVIII

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Je ne dis rien à personne et m'éclipsais discrètement. Un peu plus loin dans la forêt qui bordait le jardin. J'enlevais mes vêtements et laisser la transformation m'emporter. Je courrais comme cela c'était produit depuis six mois. A la différence cette fois-ci j'avais mon esprit. Je courrais, laissant l'air s'engouffrer dans mon pelage. Je sentais la mousse des sous-bois grâce à mes coussinets. La nuit tombais et je profitais des derniers son qu'émettent les grillons. Le silence de la nuit m'enveloppa comme du velours. Je sentais chaque muscles travailler, me propulsant toujours en avant. J'étais libre, libre comme l'air. Plus de contrats, plus de tortures, plus d'esprit animal, plus de massacre. Je me sentais légère. J'avais changé d'identité. June était décédée dans un accident de voiture un an auparavant. Cela concordait avec ma disparition. Corps incinéré donc aucune preuve. Il fallait que je peaufine tout cela. Après avoir réfléchis à tout cela je me dirigeais vers l'endroit où j'avais laissé mes vêtements. Je me rhabillais pour me diriger vers ma chambre. Elle se trouvait au fond du couloir à gauche. Toute la famille devait être couché à cette heure là. J'allumais mol ordinateur faisant ce que je faisais de mieux, m'infiltrer dans le système de l'état pour créer ma mort. Une fois cela bouclé je m'allongeais dans mes draps noirs. Fixant le plafond je ne me sentis pas partir dans les bras de Morphée. Cette après-midi je n'avais pas fait de rêves ou de cauchemars. Cette nuit là ce ne fut pas le cas. Je revivais ma première journée de torture.
Il venait de m'enlever toute la peau du dos. Il continua en me sectionnant deux doigts. Il continua en m'arrachant les ongles de chaque orteils. Je hurlais à plein poumon maintenant. Je transpirais et mourrais de chaud. Avec une lame quand il en eut marre de m'entendre hurler, il l'enfonça dans ma gorge. Je m'étouffais dans mon propre sang. Métabolisme de loup, je ne pouvais mourir de mes blessures.
Je me réveillai en sursaut tremblant comme une feuille au vent. J'étais en sueur. Sans que je m'y attende un corps chaud vint se coller contre moi. Par réflexe, je me retournai, les mains autour du cou de la personne, prête à lui arracher la gorge. Mes yeux avaient virés à l'ambré. Quand je réalisai que la personne n'était autre que Camila, je reculai, tombant du lit. Mon dos cogna contre le mur.
- D... désolé...
Je m'étais mise à bégayer. La culpabilité me rongeait. Pourquoi faut-il que je sois un monstre ?
- Je t'ai entendu crier... Tu veux en parler ?
- Non. Je t'ai pas fait de mal ?
- Non tu m'as rien fait. T'as vécu quoi pendant un an ?
- Tu veux pas savoir je t'assure.
- June...
- June est morte il y a un an. Aujourd'hui c'est Elisha...
- Elisha si tu veux... Je sais pas quel est le lien qui nous uni maintenant mais j'ai ressenti ta douleur...
- Tu veux savoir ce qui nous uni ? C'est simple. Quand tu m'as embrassé, tu as scellé entre nous une sorte de promesse. C'est pire que le mariage. On est lié à jamais. Je connais pas exactement tout ce que ça implique. J'ai pas trouvé beaucoup de choses sur le sujet.
- Tu évites le sujet.
- Oui j'ai pas envie d'en parler juste dormir pour l'instant. Je vais dormir au sous-sol.
- Non reste. Je m'en vais. Bonne nuit.
Je savais qu'elle reviendrait à la charge. Elle allait pas lâcher le morceau. Cela se sentait dans l'air. Un mélange fruité entêtant et d'autre chose de plus subtile comme du feu de bois mais tellement léger que les fruits prenaient le dessus. Elle fini par sortir de ma chambre en me lançant un regard plein de sous-entendus. Je me rallongeais, attendant que le sommeil revienne. Ce qu'il venait de se passer était dû à un stress post traumatique. Quand je n'avais plus de conscience cela avait été occulté par le loup, maintenant je revivais certaines scènes. Je commençais à sombrer de nouveau dans un sommeil qui je l'espérais serait sans rêve cette fois-ci, quand un léger coup sur la porte m'en empêcha. Je l'entendis s'ouvrir lentement. Je gardais les yeux fermés. Une odeur que j'avais senti quelques instants auparavant se faufila jusqu'à moi. Je dormais au milieu du lit, sur le dos, donc le corps chaud du se coller contre moi, en se glissant entre les draps. Elle posa sa tête contre mon torse ainsi qu'une main autour de mon ventre. Je grognais légèrement.
- J'arrive pas à trouver le sommeil. Ça te dérange pas si je reste là ?
Sa voix n'était qu'un murmure. Je grognais une nouvelle fois pour lui signaler que non. Elle ne le comprit pas de cette façon, se retirant doucement. Je plaçais alors une main sur la sienne, là retenant. C'était la première fois que je dormais avec quelqu'un. Il ne fallut pas bien longtemps avant que j'entende sa respiration profonde et régulière. Je me laissais aller aussi. Par chance le reste de la nuit se passa calmement.

Bonjour ou bonsoir.
A partir du 11/12/2017 cela va devenir plus compliquer de publier avec les fêtes et tout ça. Donc ne vous inquiétez pas j'essaierai mais je promets rien.

Instincts bestiauxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant