Chapitre IX

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Nous nous attablons elle devant des pâtes à la bolognaise et moi devant le steak que j'avais acheté. Aucune cuisson parfait. La vaisselle de cuisine était réalisée. J'appréhendais le reste de la conversation, me demandant jusqu'à quel point je pouvais me confier à elle.
C'est en silence que le repas se termina. Débarrassant et faisant la vaisselle, elle me donna un léger coup de main. Je laissais les assiettes s'égoutter. Je sentais mes cellules se régénérer, laissant une sensation d'apaisement au fur et à mesure. J'appréhendais de devoir retourner au lycée le lendemain. J'étais une paria et par dessus tout au monde je ne voulais pas que Juliette en subisse les conséquences. Moi June jurais solennellement que jamais je ne mêlerai Juliette à mes histoires.
- Tu pense à quoi ?
- Demain fais comme eux, fais comme si j'existe pas d'accord ?
- Pourquoi tu me demande de faire ça ?
- C'est mieux pour toi. C'est pour sûreté. Fais ce que je te dis où il t'arrivera malheur.
- Mmh je ne suis pas trop pour mais bon tu sais je peux me défendre seule.
- Fais ce que je te dis s'il te plaît...
- D'accord, capitula-t-elle devant mon regard glacial. Tu n'as pas fini de répondre à mes questions d'ailleurs.
Oh non elle n'a pas oublié, me déplorais-je intérieurement. L'espace d'un bref instant j'y avais cru, qu'elle avait oublié. Mais non c'était reparti pour une série de question.

- Vas y pose tes questions.
- Vous êtes beaucoup ?

En voilà une bonne question. Mes yeux se perdirent dans le vague à l'énoncé de cette question. Mon esprit reparti dans les méandres de ces souvenirs, ou plutôt cauchemars, douloureux. J'étais seule face à lui, seule face à un enfant, ils me poussaient à faire un choix. Le choix de vie ou de mort sur ce tout petit être âgé d'au plus trois ans. Un choix impossible à faire. Ils voulaient que je fauches une vie pour montrer ma soumission. Jusque là j'avais fait profil bas, passant inaperçu parmi les quelques réussites à leur expérimentation. Ne pouvant me résoudre à sacrifier la vie d'un être innocent, je fis la chose la plus insensé qui soit. Je fondis sur l'alpha. Laissant toute ma puissance l'effleurer, l'asticoter. Je lui laisser prendre en compte l'ampleur de ma force, de ma puissance. Il lâcha lui aussi son aura et je pus sentir sa domination arpenter chaque parcelle de ma peau. Beaucoup étaient mort durant le processus de transformation. Beaucoup avaient été réduit à néant en s'affrontant a l'alpha. Même si la faucheuse venait me chercher je partirai sans l'ombre d'un regret. Je me serai battu pour une cause qui m'était cher. L'alpha se jeta sur moi, commençant à se transformer. Il était prévisible, bien trop prévisible. Je m'écartais, néanmoins une de ses mains griffu m'écorcha l'avant bras. Je répliquai lui assénant un violent coup dans le dos, profitant de son déséquilibre. Touchant le sol il se retourna, attrapât ma cheville et de sa force surhumaine la brisa. La douleur aiguë me transcenda, remonta dans chaque parcelle de mon corps. J'essayai d'en faire abstraction. Je laissai Loup transformer mes mains de façon à ce qu'elle se recourbe. Et forme des griffes acérées. Mes yeux avait pris une teinte dorée. Une fureur que je n'avais jamais ressenti forma une boule dans mon ventre ne demandant qu'à sortir. J'inspirai profondément, tout en répliquant à son attaque précédente. Me baissant je lui saisis fortement le poignet qui tenait ma jambe, lui brisant au passage. Un grognement de douleur s'échappa de sa gorge. Pour un alpha montrer le moindre signe de faiblesse, signait son arrêt de mort. Sans plus attendre je l'achevais, saisissant sa tête et lui arrachant tout simplement. Des gardes armés arrivèrent sans plus attendre. Faisant feux sur ma personne. Alors ne pouvant plus contenir cette boule de fureur destructrice, qui menaçait d'exploser, je lui laissais libre cours. Mon aura augmenta à tel point, qu'ils lâchèrent leur armes, tremblant comme des fillettes et paralysés par la peur.

- Retourne toi petite et bouche toi les oreilles s'il te plait.

La petite fille obtempéra et je ne sais pour quelle raison elle semblait épargnée par mon aura destructrice. Le père du mensonge n'a qu'à bien se tenir, s'assoir et prendre une leçon de cruauté. Je massacrais tout ce qui se trouvais en travers de mon chemin. Des morceaux de cervelles et de sang maculaient mes mains. Des membres arrachés de leur corps parsemaient le sol. D'autres loups se jetèrent sur moi. Mon poing traversa une boîte crânienne, qui explosa éclaboussant mon visage au passage. J'empoignais les mâchoires d'un loup transformé et les séparaient en deux. Son encéphale de retrouvait sur la partie inférieur. Incapable de ressentir la moindre émotion, je détruisais tout sur mon passage. Le Maudit n'avait qu'à bien se tenir et accueillir ces âmes dans son monde de ténèbres. C'était un véritable carnage, digne d'une fin du monde ou d'un film d'horreur. Une fois le ménage terminait, j'admirais avec un certain sadisme l'épanouissement dû champs de coquelicots que j'avais fait naître.

Je sentis une main se poser sur mon épaule. Sursautant, je plaquais mon adversaire contre le sol, l'immobilisant de tout mon poids contre le sol.

- June tu me fais mal !

Cette voix qui perçait les ténèbres de mon subconscient. À qui appartenait cette douce voix mélodieuse ?

- June s'il te plaît lâche moi, tu me fais peur !

Comment ça ? Juliette... Mais oui comment avais-je pu l'oublier ?

Je la lâchais et reculais comme si je m'étais brûlée.

Instincts bestiauxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant