Chapitre XXXI

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- Je viens de te sauver la vie !
- Sans toi on aurait pas été attaqué ! Tu n'aurais jamais dû venir au monde !
- Il vaut mieux que tu te calme papa.
- Me calmer ? Tu te prends pour qui pour me dire de me calmer ?!
Son fauteuil tapa dans mes tibias. Je ne bougeais pas d'un poil. Sa main saisit ma gorge. Son étreinte se resserra. L'air commencer à manquer. Je ne faisais rien le laissant s'épuiser seul. Le temps passa et quand des étoiles commencèrent à danser devant mes yeux je décidais de réagir. Ma poigne se resserra autour de son poignet jusqu'à ce qu'une grimace de douleur apparaisse sur son visage. Ne ressentant aucune émotions je me penchais vers lui.
- Ne me cherche pas papa tu ne sais pas de quoi je suis capable.
- Tu crois que tu me fais peur ? J'aurais dû te tuer de mes propres mains. Ce soir la quand j'ai découvert ton petit secret tu ne sais pas à quel point j'ai eut honte que tu sois ma fille.
- Ferme la.
- C'est toi qui aurait dû mourir dans cet accident ! Pas ton petit frère ! Lui au moins était humain ! Ta mère aurait mieux fait de fermer les cuisses le soir de ta conception ! T'es qu'une incapable !
- Ferme la, répétai-je en serrant les dents.
- Tout ce que tu sais faire c'est tuer et créer des problèmes ! Au moins ton petit frère était parfait lui ! Il avait un cœur et ne faisait que le bien ! Il aurait eut honte de toi ! Une atrocité pareil !
- Ferme la ! Hurlai-je mes yeux virant à l'ambré. Ne parle plus jamais de lui ! J'envoyais le canapé contre le mur opposé d'un geste vif. Toucher à mon petit frère de la sorte. J'aurais tout donné pour qu'il survive même la vie. Chaque jour je devais vivre avec sa disparition.
- Calme toi June. C'est rien...
- C'est rien Camila ? Comment ose-t-il toucher à Matteo ?
Je n'écoutais pas sa réponse. Faisant volte face je me dirigeais vers la sortie. La porte claqua et je laisser Loup prendre le dessus. Mes mains laissèrent place à des pattes robuste. Mes jambes se recourbèrent en postérieurs puissant. Bientôt je filais à vive allure, mes pattes martelant le sol. J'avançais. Je laissais la rage guider ma cadence. Rien ne pouvait m'arrêter. L'air emplissait mes poumons et à chaque nouvelle inspiration les odeurs des sous-bois me parvenaient. Le chant des oiseaux aux oreilles. Les différentes senteurs se bousculaient et je les différenciai toute. Les coquelicots et leur couleur éclatante. L'herbe m'arrivait à mi poitrail. Quelle sensation de liberté. Mes pensées se calmèrent peu à peu me laissant profiter au maximum de cette folle courses. Les paysages défilaient et à mesure que mes pas me propulsaient un peu plus loin de cet endroit de malheur. Il rejetait l'entière faute sur moi. Et bien soit. Il n'imaginait pas à quel point j'aurais préféré être à la place de Matteo et qu'il soit toujours en vie. Nos moments passés ensemble me revinrent en mémoire. Nos balades dans les bois, les jeux d'enfants qu'on faisait. Vous savez jouer au chat et a la souris. Son rire qui gonflait mon cœur de joie. Ce petit être était vraiment tout pour moi. À ces meilleurs souvenirs se succèdent les pires. Je suis dans la voiture. Mon petit frère de trois ans dans son siège juste à côté de moi. Mes parents sont devant. Mon père conduit tranquillement sur cette route de campagne. Matteo dort paisiblement. Mes parents ne savent pas ce qui s'est passé pendant une certaine nuit. Nuit ou tout à basculé. Une biche déboule de nul part. Mon père donne un coup de volant pour l'éviter. La voiture fait des tonneaux. J'entends Matteo respirer avec difficulté. Je tourne la tête dans sa direction et je vois la ceinture lui rentrer dans la gorge. Du sang coule de cet endroit. Il me regarde et je vois son regard devenir vitreux. Ses yeux perdent de leurs éclats ils perdent l'éclat de vie qui y brillaient quelque instant plus tôt.
Mes poings se sert et je sens mes ongles me rentrer dans les paumes de mes mains. Je sens le sang commencer à couler.
Pour la première fois depuis longtemps des larmes me brouillent la vue. Les paroles de mon père passe en boucle dans ma tête. Peut-être qu'il a raison. Au fond je ne suis qu'un monstre. J'accélère encore. Gueule ouverte et langue pendante, j'inspirai l'air frai chassant mes mauvais souvenirs. Je me stoppais ma courses me rendant compte que j'étais sur les plages de Miami. Je me posais, me laissant aller à pleurer. Des larmes trop longtemps retenu. Six ans de malheur qui refaisait surface. Je me montrais faible pour la première fois depuis ce fichu accident. Souvent trahi, insulté, dénigré, rabaisser et encore tout un tas de choses, mais j'avais toujours gardé la tête haute. Les paroles de mon géniteur avait réveillé des blessures cicatrisées depuis bien longtemps. Si on me voyait ainsi, Dead, pleurant comme une fillette. Il y avait de quoi rigoler. Allongée sur le sol, la tête entre les pattes, les larmes coulaient sans plus s'arrêter. Je sentis une main se glisser dans mon pelage. Je mis ma patte gauche sur mon museau pour cacher mes larmes. D'autres mains vinrent se joindre à la première et une petite masse me grimpa sur le dos. Des bras s'enroulèrent autour de mon cou.
- On à tout vu. Je suis désolé pour ce que j'ai dit... la voix de Camila se brisa sur les derniers mots.
- Ne t'en fais pas tu pouvais pas savoir. Le passé reste le passé. Il faut aller de l'avant.
- Et tu n'es pas un monstre...
Je me figeais à ces mots. Pas un monstre ? J'avais ôté la vie de tellement de personne, j'avais laissé mon petit frère mourrir. Je me transformais en immense loup et je n'étais pas un monstre ? Qu'est-ce que j'étais alors ?

Instincts bestiauxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant