Lyon, 1 avril, 14h-15h.

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On retrouva les jeunes femmes durant l'après-midi. Leurs amis ne s'étaient pas aperçus de leur absence, probablement trop occupés à se remettre de leur soirée. Des promeneurs qui passaient non loin avaient remarqué des traces de glissade qui longeaient la route, puis qui s'enfonçaient dans le bas-côté. Pourtant personne ne prenait ces chemins, l'autoroute étant non loin. Ces promeneurs avaient découverts une carcasse de voiture, dans un pitoyable état, ainsi que trois filles à l'intérieur. Ils avaient immédiatement appelé trois ambulances, espérant qu'il ne serait pas trop tard. Quand enfin ces dernières arrivèrent, elles firent ce constat : les 3 jeunes femmes avaient survécus. Ils les transportèrent rapidement jusqu'à l'hôpital le plus proche.

Dans une de ces ambulances se trouvait Marie.

Elle tenta en vain de survivre, son âme essayant de ne pas s'envoler et sa tête, de ne pas se vider. Ses vêtements n'étaient plus que des lambeaux, sa peau lacérée par des éclats de vitre. Une infirmière lui répétait une litanie qu'elle devait probablement connaitre par cœur. Elle lui demandait de rester. Rester pour sa famille, ses amis, son petit ami si elle en avait un... Le cœur de Marie lâcha dans le véhicule, environ un quart d'heure plus tard. Les ambulanciers tentèrent de la ranimer à l'aide d'un défibrillateur, mais n'y parvinrent pas. Son corps resta inerte sur le brancard.

Victoire avait une large entaille au niveau de la tête et des coupures sur les bras. Lana était dans un meilleur état : quelques coupures légères sur les avant-bras mais elle ne se réveillait pas. Et puis il y avait Marie : une balafre courait le long de sa joue gauche et des éclats de vitre avaient lacérés sa peau sur les avants bras et les cuisses. Les médecins n'avaient pas encore effectué d'examens et par conséquent, ils ne savaient pas encore si les jeunes femmes avaient des complications internes.

Les accidents font souffrir tout le monde. Et souvent, on trouve un bouc émissaire responsable. Alors il endure la pire des souffrances malgré qu'il soit sûrement innocent. La douleur nous fait perdre la tête parfois... La logique et la raison s'envolent et partent loin de notre cœur et de nous. Mais pour cet accident, personne n'était à blâmer. Ou alors, il y en aurait trop. Et puis, le destin est ainsi tracé. Il ne peut pas s'échanger contre un autre, cela serait beaucoup trop simple. La vie est faite pour être dure, pour être compliquée.

Lors des accidents il y a toujours des victimes, qu'elles soient blessées ou mortes. Il y a toujours leurs familles derrière eux. Il y a toujours des gens que cela fait souffrir. Des gens qui pleurent et s'en veulent. Des gens qui se reprochent des choses alors qu'ils ne sont pas responsables. La seule responsable c'est la Faucheuse. Celle qui accomplit son boulot à la perfection. Et vous savez quoi ? Elle adore son job. Elle adore voir la douleur sur les visages et dans le regard. Elle adore faire souffrir tous ceux qui l'entoure.

C'est une personne qu'il vaut mieux éviter d'énerver. Enfaite, qu'il faut éviter tout court. Ou alors,vous risquez de le regretter amèrement.

Ceux qui la connaissent savent que c'est une très bonne amie du Diable en personne. Leurs deux noms font frissonner, se glacer d'effroi. Et les avoir en face de soi ? Ce n'est pas bien mieux.

Un voeu, un sourire.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant