"Bonjour Fauche. Je suis ravie que tu ais pu te libérer. Je voulais discuter de quelque chose d'important avec toi."
Elle se ronge les ongles puis semble se rendre compte que je lui ai parlé. Elle plonge ses yeux bleus sombres dans les miens et se passe une main dans ses cheveux rouges.
"Je m'en doute. Mais accouche, j'ai pas tout mon temps."
Je ricane silencieusement. Cette fille... C'est le mal incarné. Encore pire que moi. Je ne connais pas son histoire, mais je suis sûr qu'elle n'a aucun remords lorsqu'elle tue les gens. Ça l'amuse même je dirais. Elle me fait pitié, elle a perdue son humanité. Et point positif pour moi : elle déteste Déonys au moins autant que moi. Je ne sais pas pourquoi mais ça m'arrange.
"J'aimerai que tu me rendes service. Il y a une fille... Lara Gamin. Elle était sur mes listes, mais elle a brusquement disparue. Je veux que tu la retrouves et que tu la fauches. J'ai besoin d'elle ici pour l'interroger."
Fauche se tend, visiblement réticente. Je fronce les sourcils : c'est bien la première fois que je la vois hésiter à tuer quelqu'un. Peut-être qu'elle est malade ?
"Et qu'est ce qu'elle a fait cette fille ? Pourquoi tu la veux ?"
Je ris à gorge déployée. Rien de telle qu'une plaisanterie de la part de Fauche pour me détendre. C'est bien la première fois que Fauche ne me dit pas oui immédiatement. On dirait presque qu'elle va me refuser ce service. Mais je l'ai à ma botte, alors je ne me fais pas de souci. Elle fera ce que je lui dis. Elle connait la sentence autrement.
"Cette fille... Elle est une des pièces du puzzle. Elle a des informations sur le pendentif de ma femme."
J'évite de prononcer son nom. Le dire à voix haute me dégoûte. Cela me rappelle trop de souvenirs douloureux. Je vois Fauche qui frissonne, visiblement songeuse. Attend... Songeuse ? Pourquoi réfléchit-elle ? Sa réponse est déjà toute prête non ?
"Je ne veux pas être mêlée à vos affaires. J'ai déjà suffisamment été punie par ta faute. Je refuse de te rendre ce service. Au revoir Stafan."
Elle se lève puis plonge son regard dans le mien et disparait. Abasourdi, je ne réalise qu'au bout de quelques secondes qu'elle m'a faussé compagnie en se téléportant. Je me lève, fou de rage, et me met à crier son nom. Comment a-t-elle osé me refuser quelque chose ? À moi, Satan !?
Mais la Faucheuse ne revint pas. Je me demande où elle est maintenant. Elle s'est sûrement réfugiée dans le monde des mortels pour éviter mon courroux. Mais bon sang ! C'est quoi son problème ? Depuis quand elle refuse de tuer des gens ? Depuis quand renie-t-elle son rôle de faucheuse ?
Je sors de la pièce, la laissant carbonisée. Je ne contrôle pas mes pouvoirs. Le feu est bien trop ravageur, et c'est lui qui me possède. Il dicte sa loi et m'empêche de refuser quoi que ce soit. Et la terre ne fait que se plier aux volontés du feu. De mes deux éléments, c'est largement le feu que je préfère contrôler. C'est lui le plus destructeur.
Je me rends, furibond, dans la salle des caméras. Plusieurs démons, succubes, gargouilles et autres créatures s'y trouvent et regardent attentivement les écrans. Lorsque je fais irruption dans la salle, tous se figent. J'aime cette sensation d'être craint. Mais pour l'instant je suis trop en colère pour apprécier ce sentiment.
"Je veux voir Lara Gamin. Tout de suite."
Ils hochent tous la tête comme des imbéciles puis l'image d'une jeune femme dormant paisiblement dans son lit apparaît. Sauf que ce n'est pas la fille que je recherche, j'en suis certain. Celle-ci est blonde et ne semble pas malade du tout. Je pousse un cri de rage, qui glace d'effroi ceux autour de moi. Puis je tourne les talons et sors de la pièce, furibond.
Le pendentif, ou Déonys, je ne sais trop, brouille mes pistes. Ma femme n'est pas stupide : elle sait qu'il faut qu'elle fasse attention. Enfin, je suppose qu'elle le sait. Elle peut être tellement naïve parfois... Mais aussi très susceptible. Et dictée par ses instincts. Voilà qui fait d'elle une adversaire facile à combattre mais difficile à contourner.
Je me rends dans la salle de trône, le seul endroit où je me sens à l'aise quand je suis énervé. Ou je me rends quand je veux être seul. Lorsque j'y arrive, je m'enferme à double tour et vais m'asseoir sur le trône. Seulement cette fois-ci je n'arrive pas à me calmer. Cette histoire me met sur les nerfs. Savoir que le pendentif est à portée de main et pourtant si inaccessible... Cela me met hors de moi. J'ai juste envie de briser tout ce que je vois, tout ceux que je vois.
Et lorsque je suis ainsi, seule une femme avait le don de me calmer. Seule une femme pouvait m'apaiser avec ses mots semblable à des baisers, ses phrases telles des caresses. Cette femme qui a changée sans que je n'y puisse rien. Cette femme que j'aime toujours, malgré le fait que je refuse de me l'avouer.
Déonys.

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Un voeu, un sourire.
ParanormalneUne bande d'amis qui s'amusent. Des adolescents un peu éméchés, mais quelle importance ? Les secondes qui défilent. Le temps qui se suspend. Et une, deux, trois victimes. Et un collier qui réalise tous les voeux les plus fous. En échange ? Juste un...