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- Retrouvez là. Où je vous en tiendrais comme responsable, sale vermine ! Vous n'êtes qu'une bande d'incapables !

Je n'en peux plus. Même si je sais que cette personne a le médaillon, je ne peux pas la détecter. Je ne sais pas qui elle est. Le médaillon est invisible à mes yeux. Ma femme y avait pensé, bien entendu...Et mon informateur est amnésique... Enfin, un marché est un marché, et bien que certaines personnes pensent que je ne suis pas du genre à honorer mes échanges, je tiendrais tout de même celui-ci. Cette personne contre le garçon. Enfin, ce n'est pas la personne qui m'intéresse. C'est son collier. Ce collier que je n'ai jamais réussi à recopier, même après des années d'effort...

Je m'assis en soupirant sur mon trône de rouge pourpre et contemplais ma salle du trône. Les colonnes de marbre rouge se succédaient avec un écart parfait. Mais à quoi cela servait-il d'avoir un palais si je n'étais pas le roi ? Rien du tout. C'est pour cela que j'avais besoin du médaillon et des pouvoirs qu'il recelait. Ainsi, je pourrais devenir...le maître du monde. J'éclatais d'un rire franc et sadique, mais des coups frappés à la porte m'interrompirent. Je plissais les yeux et rugissait de mécontentement. Qui osait donc perturber ainsi mes pensées joyeuses ?

- Entrez, et si vous n'avez pas une bonne excuse, préparez-vous à trépasser sombre imbécile !

Une jeune femme entra, le sourire aux lèvres. Ses cheveux châtains étaient savamment bouclés et relevés en un chignon élégant. Je me détendis subitement et poussait un soupir qui se voulait excédé. Elle avança entre les colonnes de rubis, aussi fière qu'une reine. D'ailleurs, son prénom ne signifiait-il pas cette idée délicieuse ? Lorsqu'elle parvint à mes pieds elle fit une moue boudeuse et montra sa robe avec ses mains. Ses prunelles brunes me lançaient des éclairs.

- Je t'ai dit que je détestais le rouge ! C'est trop sanglant !

Elle me détailla des pieds à la tête et ajouta, une lueur d'amusement dansant dans ses yeux.

- Tu as mauvaise mine.

Je serrai les dents et mes poings se contractèrent légèrement. Elle savait comment faire mal. Toutefois elle était vraiment trop mignonne quand elle s'énervait. Tellement mignonne que je décidais de ne pas la torturer pour qu'elle retire immédiatement ce qu'elle venait de dire sur moi. Je pris un air apitoyé et désolé et lui répondais, en évitant volontairement sa remarque sur mon physique :

- Pourtant il te sied mieux que le noir... Tu ne voudrais tout de même pas du blanc j'espère ?

Je passai une main dans mes cheveux noirs épais et époussetai mon costume gris foncé. Cette fille allait me rendre dingue à la longue. C'était une vraie lanceuse de piques acérés. Une vraie perle. Pas étonnant que je n'ai eu aucun mal à ce qu'elle se soit retrouvée chez moi en si peu de temps, elle n'arrêtait pas de râler ! Je comprenais mieux pourquoi ils n'avaient pas voulu d'elle de l'autre côté... Mais si je l'avais réquisitionnée auprès de mes pires ennemis, c'est parce qu'elle me rappelait sa mère. Enormément.

Je me perdis dans mes pensées, pensant encore et toujours à elle. Un ange déchue, incomprise de tous à cause de son physique mi-démon, mi-ange. Je me souviens qu'elle avait fait alliance avec moi, et que s'était ensuivi bien plus. J'avais toujours aimé son corps, son tempérament de feu, légèrement sadique et autoritaire. Elle avait de longs cheveux bruns, dont j'aimais tellement sentir le parfum de menthe. Ses magnifiques yeux marrons qui recelait un mystère que j'avais tenté tant de fois de déchiffrer... J'eus un nombre incalculable de maîtresses lorsqu'elle était partie, mais jamais aucune d'entre elles ne ravivèrent l'éclat du désir que j'eus éprouvé pour seulement deux femmes dans ma vie.

Leurs noms traçaient des lettres au fer rouge dans ma mémoire. Violette et Déonys, marron contre blanc. La seconde avait gagné. Et elle avait détrôné la première avec une effusion de liquide sanguinolent.

Je fus tiré de mes pensées par la jeune femme qui tapait du pied d'un air agacé et qui tenait le long de son corps un pistolet. Je contemplais ensuite le trou dans ma chemise et maugréais : cette petite peste m'avait tiré dessus ! Je n'avais même pas entendu le bruit de la détonation tellement ma mémoire s'était empressé de m'engloutir. Elle déclara d'un air hautain que le blanc lui irait bien mieux que mon ignoble rouge.

Puis elle éclata de rire, un rire sadique et sauvage, à vous faire froid dans le dos. Elle tourna les talons et s'en alla, me laissant seul avec un souvenir d'une femme morte et une folle envie de l'étriper. Oh, et j'oubliais ! Une balle logée en pleine poitrine.

Un voeu, un sourire.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant