Cloé

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Je soupirais. Dans quoi est-ce que ma sœur s'était-elle encore fourrée !? Bien sûr je croyais son histoire, même si je pensais au début que c'était plutôt son cerveau qui avait grillé. Mais lorsqu'elle me montra ses preuves, je ne pus qu'accepter la fatalité. Restait à cacher ses cicatrices, qu'elle avait malencontreusement « effacées » ! Bien sûr, vu que je me débrouillais plutôt bien en maquillage, le lycée m'aidant grandement dans cette tâche, je pouvais reproduire ses cicatrices de tête, mais comme Marie l'avait si bien souligné, cela ne duperait pas les médecins.

Puis je me souvins. Son sablier. L'objet de son malheur. On pouvait forcément faire quelque chose avec ! Elle m'avait bien dit qu'il exauçait tous ses vœux non ?

-Où est ton collier ?

Ma sœur me regarda avec lassitude, se plongeant dans des pensées qui je pensais, étaient sombres. Elle me répondit d'une voix ou perçait le désespoir.

-Ça ne sert à rien, j'ai déjà essayé, je te l'ai dit. Lorsqu'il est noir, plus aucun de mes vœux ne se réalisent.

Elle glissa quand même la main sous son col et attrapa quelque chose. Puis elle me tendit sa paume avec à l'intérieur le collier. Je le pris délicatement entre mes doigts et l'examinait. Ma sœur hoqueta de surprise, reflet de mon étonnement. Le sable était doré. Comment était-ce possible ? Ma sœur m'avait menti !

- Pourquoi tu m'as menti ? Il n'est pas noir ton sable !

Elle fronça les sourcils et tenta de bégayer quelque chose. Puis elle fixa le collier et me l'arracha des mains. Nous contemplâmes, médusées, le sable redevenu noir. Ça c'était bizarre. Très bizarre. Cela voulait-il dire que n'importe qui pouvait utiliser ce pendentif ? Je le lui repris délicatement des mains et le même phénomène étrange se produisit. Bien, j'avais donc encore un vœu à formuler n'est-ce pas ?

Je pensais à mes possibilités : et si je faisais payer à Lucas sa trahison ? Un délicieux sourire sadique apparut sur mon visage. Puis je me rappelais : ma sœur d'abord ! Ce lâche ne méritait même pas que je pense à lui, et encore moins de passer avant Marie ! Je questionnais cette dernière :

- Euh... Et comment ça marche au juste ? Je suis censée formuler quel vœu ? Et pourquoi le sable redevient doré dès que je le prends dans mes mains ?

Elle regarda avec suspicion le pendentif et murmura qu'elle n'en savait pas plus que moi, on répondrait à nos questions à l'enterrement de Victoire.

- Je sais juste qu'il faut dire « je voudrais » et formuler ton vœu. Ah, et ça doit provoquer un sourire aussi. Après, je ne sais pas.

Bon. Ca ne devait pas être si compliqué après tout non ? Par contre, pour trouver quel vœu faire... Je murmurai donc d'une voix étranglé :

-Je voudrais que Marie puisse sortir de l'hôpital aujourd'hui, sans que personne ne pose de question.

Rien ne se passa ensuite et je crus ne pas avoir bien formulé la question. Mais pourtant, le sablier se colora en noir corbeau, et mes doutes disparurent. Si ma sœur disait vrai, mon vœu ne tarderait pas à se réaliser...

Une heure plus tard environ, après que la paperasse fut signée, Marie et moi sortîmes de l'hôpital bras dessus bras dessous. Un joli sourire s'étirait sur ses lèvres. Les médecins avaient décrété qu'elle se portait comme un charme et qu'elle était donc libre de partir. Ils ne posèrent aucune question, n'émirent pas la moindre remarque quant à sa guérison accélérée. Ils conseillèrent tout de même de prendre rendez-vous avec notre médecin si jamais il y avait le moindre souci. Marie et moi savions très bien que ce ne serait pas le cas, mais nous hochâmes la tête comme deux enfants sages.

Bien sûr pour ne pas inquiéter nos parents, j'avais maquillé Marie, reproduisant fidèlement ses anciennes cicatrices. J'étais assez fière de moi, le résultat était vraiment pas mal. Pas trop alarmant, ce qui lui a permis de sortir, mais juste assez rassurant pour ne pas penser qu'elle était un monstre. Elle avait ramassé ses quelques affaires à la hâte, pressée de quitter cet hôpital, symbole de son malheur. Puis nous étions sorties rapidement du bâtiment et avions enfournées mon scooter, libres comme l'air. Tant pis pour le lycée, j'avais autre chose à faire...

Un voeu, un sourire.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant