" When people assume that you're faking your anxiety to get attention "
#SocialAnxiety
Traduction: Lorsque des gens sont convaincus que tu mens ou que tu exagères ton anxiété pour avoir de l'attention
X x X
Depuis ma plus tendre enfance, j'ai toujours préféré rester à l'écart des groupes, à passer mes journées seule à la maison. Ma mère a d'abord cru à une simple timidité et a espéré la voir disparaître avec l'âge. Mais jamais elle n'est partie. Contrairement aux attentes de ma mère, mon anxiété ne s'est pas dissipée, elle s'est accrue. Dès l'âge de 8 ans, j'avais déjà peur de parler au téléphone, j'étais terrifiée. Si vous saviez le nombre de fois où j'ai fondu en larmes lorsque ma mère me demandait, puis me forçait à prendre le téléphone pour appeler mes amis, vous hallucineriez. Je n'invitais donc que rarement mes camarades à la maison et n'organisais presque jamais de fêtes d'anniversaires.
Puis vint ensuite le moment où je m'interdisais d'aller aux toilettes chez mes amis le jour et la nuit ou dans un endroit public de peur que quelqu'un m'entende et rit de moi. Je m'en privais aussi chez moi lorsqu'il faisait nuit, car j'avais peur de réveiller mes parents et donc je dormais à peine de peur de finir par mouiller mon lit.
La peur de manger devant les autres suivit de très près celle des toilettes. Résultat: je ne mangeais que très peu à l'école, surtout devant mes amis, car j'avais trop peur de me ridiculiser. Les seules fois où je mangeais se trouvaient être les moments où je mentais en disant aller aux toilettes. Bien entendu, je n'y allais jamais à l'école. J'allais plutôt dans l'un des couloirs déserts de l'école, mangeais rapidement avant de retrouver mes compagnons. Ils ne m'ont presque jamais vu manger plus d'un jus, quelques fruits ou un minuscule morceau de sandwich.
Puis, vers l'âge de dix ans, la peur des transports en commun arriva et jamais plus je n'embarquai dans un autobus, sauf si j'y allais avec mes camarades. Encore aujourd'hui, à l'âge de 17 ans, j'étais toujours terrifiée d'y monter. Après l'apparition de cette peur, celle de ma famille débarqua à la vitesse de l'éclair. Mes cousins, cousines, oncles et tantes que je voyais souvent ? Cela me prenait au moins une bonne trentaine de minutes avant de réellement me détendre. Même un câlin me terrifiait tant que je n'étais pas encore tout à fait moi-même. Et puis les membres de ma famille que je ne voyais que très rarement ? Oubliez ça, jamais je ne pouvais réellement me détendre, j'étais toujours sur le qui-vive et mes muscles ne se décrispaient jamais. Je passais la majorité de mon temps dans les toilettes durant ces fêtes-là pour mouiller mes mains et mon front toujours moites, puis je me regardais dans le miroir et me traitais de tous les noms, car je n'étais même pas fichue d'être moi-même lorsque j'étais entourée de ma propre famille.
Ma psychologue et mon médecin finirent par déclarer que je souffrais d'une maladie mentale nommée la phobie sociale. Cette phobie, cette peur n'était pas le genre de peur que l'on ressentait lorsque nous devions parler devant la classe (même si cela y ressemblait un peu). Ce n'était pas cette peur que l'on ressentait durant un entretien d'embauche, non. C'était cette peur que l'on éprouvait lorsque nous étions au bord du vide, sur le plus haut bâtiment de New York, ou bien lorsque nous étions face à un ours ou à un loup enragé en pleine forêt. C'était lorsque nous venions de voir une silhouette qui observait notre maison dans la pénombre durant la nuit après que nous eûmes regardé un terrifiant film d'horreur. C'était l'instinct qui entrait en jeu, notre instinct de survie, car notre corps nous pensait en danger. C'était l'adrénaline qui circulait dans nos veines, une dose assez puissante pour que nous puissions nous enfuir du danger, l'adrénaline qui faisait trembler les mains alors que nous ne devions payer qu'un simple repas à la cafétéria. C'était la panique qui apparaissait lorsque l'on entendait un voleur ou un kidnappeur qui crochetait notre verrou de porte d'entrée alors que nous étions seuls dans notre demeure.
Et j'éprouvais cela chaque jour, chaque fois que je devais dialoguer avec quelqu'un que je ne connaissais pas, chaque fois que je devais payer à la caisse, chaque fois que j'entrais dans l'école, seule. Chaque fois que je devais faire quelque chose de normal.
Comment pourrais-je vivre une vie normale alors qu'à dix-sept ans, bientôt dix-huit, je ne pouvais même pas aller me payer un sandwich à la cafétéria sans mourir de peur ?
Donc comprenez ma surprise et surtout ma peur panique lorsque j'appris la décision de ma mère, sa décision de m'inscrire sans mon accord et sans m'en avoir parlé au club de théâtre de mon école. Mais à quoi avait-elle pensé, bon sang ?
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Combat Mental
Teen FictionDepuis son enfance, Blake Williams vit avec un trouble mental s'appelant Phobie Sociale, ou autrement appelé: Anxiété Sociale. Et malheureusement pour elle, plus elle vieillit en prenant conscience de son environnement et de sa différence, plus ses...