Chapitre 28 : « Colère »

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"Bursting out into tears because you can't take it anymore"

#Anxiety   #Depression

Traduction: Éclater en sanglot parce que tu ne peux plus le supporter

X x X

Après une vingtaine de minutes, je finis par réussir à calmer ma respiration et pris conscience du fait que j'étais dans les bras de Raphaël, la tête dans son cou, à sentir son parfum naturel. À un autre moment, j'aurais sûrement réagi et me serais retirée, les joues en feu. Mais c'était différent, et j'avais besoin de réconfort, sinon, j'avais peur de m'écrouler au sol et ne plus pouvoir me relever.

-Comment as-tu su où j'étais ? finis-je par le demander en relevant ma tête pour pouvoir le regarder dans les yeux

Je vis un muscle de sa mâchoire se contracter tandis qu'il serrait les dents, puis il finit par ouvrir la bouche:

-Justina m'a dit où te trouver.

Je me figeai, et la colère s'empara lentement de mon corps. Elle me blessait, m'insultait, puis finissait par m'aider, ou bien par avoir pitié de moi ? C'était quoi son problème ?

Mon nez se plissa, et je me décollai de Raphaël pour me relever et commencer à faire les cent pas.

-Je la déteste, finis-je par dire avant de me retourner vers mon ami

-Je comprends, répondit-il, hésitant. Ce qu'elle t'a fait est inacceptable...

-Mais ? continuai-je, sentant qu'il ne me disait pas tout. Tu essaies de lui trouver des excuses, c'est ça ?

À cette idée, mon cœur se serra et je me sentis triste et même peut-être un peu... jalouse. La préférait-il à moi ?

-Non, pas du tout ! s'empressa-t-il de dire en se relevant pour me faire face. Elle n'avait pas raison de faire ça, et je ne lui pardonnerai jamais ce qu'elle a fait. Simplement, elle a aussi des problèmes, comme toi tu en as.

Il s'avança vers moi et posa doucement ses mains sur mes épaules.

-Je suis de ton bord, d'accord ? Je te demande simplement de garder l'esprit ouvert, de rester toi-même.

Je le regardai quelques instants, puis me détachai lentement de lui.

-Après ce qu'elle m'a fait, je ne crois pas en être capable, dis-je doucement, puis je me détournai de lui, arrangeai ma chevelure, puis sortis finalement des vestiaires des filles.

Je fusillai du regard Justina, puis continuai à marcher, avant de quitter le cours, la cloche venant tout juste de sonner. Je ne savais plus quoi penser. J'avais cette envie en moi de tout détruire, de crier sur tous les toits ma colère et surtout de blesser Justina comme elle m'avait blessé. Mais je n'étais pas comme ça...

Cela me fit penser à ce que Raphaël m'avait dit, mais je savais que je n'étais pas prête à pardonner, même si c'était dans ma nature de ne pas être rancunière. Comment pouvait-on pardonner après ça, après ce qu'elle m'avait fait depuis le début de l'année ?

Je pris toutes mes affaires dans mon casier, puis quittai l'école avant d'embarquer dans l'autobus scolaire. Je passai le trajet jusque chez moi la tête posée sur la fenêtre et la musique jouant à un volume très élevé. Lorsque j'ouvris la porte de chez moi, la colère était légèrement retombée, même j'étais toujours malheureuse et furieuse contre le monde entier.

Combat MentalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant