Chapitre 29 : « Un pas en avant »

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"If you don't get it off your chest, you'll never be able to breathe."

#Anxiety  #Depression

Traduction: Si tu ne l'enlèves pas de ta poitrine, tu ne seras jamais capable de respirer.

X x X

Depuis l'annonce de la soirée, l'enthousiasme chez les dernières années se faisait sentir un peu plus chaque jour qui passait. Lorsqu'il ne resta que deux jours avant cet évènement, la joie était à la limite du débordement. Mais j'étais sûre que c'était surtout parce que les vacances arrivaient à grands pas.

Le club de théâtre s'était proposé pour commencer à faire l'inventaire des objets que nous aurons besoin pour cette soirée et on s'occupait aussi, avec la direction, de faire un plan de la soirée. Tout cela se passait à l'heure du dîner, depuis déjà deux jours. Personnellement, j'aimais bien faire ça, puisque je pouvais ainsi ne pas avoir le malheur de croiser Justina dans les corridors ou dans la cafétéria. 

Depuis notre conversation dans les toilettes, elle m'avait laissée tranquille et je ne prenais même pas la peine de la regarder lorsque je passais proche de sa personne. Elle me laissait maintenant de marbre, même si une infime partie de moi s'inquiétait de savoir qu'elle se mutilait, comme moi. Avait-elle déjà essayé de passer à l'acte ? Se sentait-elle comme moi ? Elle aussi se demandait-elle, des fois, si elle méritait vraiment de vivre ? Se demandait-elle si elle était vraiment utile dans ce monde ? Pleins de questions à son propos me bombardaient le crâne, mais je les chassais rapidement de mon esprit. Pas question que je pense à elle. Je n'étais pas prête à lui pardonner, pas après ce qu'elle m'avait fait, mais je savais que si jamais elle venait vers moi pour avoir de l'aide, je l'aiderais sans hésiter et sans arrière-pensées. 

Pour l'instant, j'essayais simplement de ne pas trop penser à elle. Je voulais plutôt me concentrer sur mes derniers examens avant les vacances. Sans oublier Raphaël. J'avais remarqué qu'on s'était beaucoup plus rapproché et que sa proximité m'enchantait, comme elle m'effrayait. Quelques fois, lorsqu'il ne me regardait pas, j'en profitais pour l'observer, et l'envie de passer mes doigts dans sa belle chevelure couleur ivoire me démangeait. Était-elle aussi douce qu'elle semblait être ? J'avais aussi envie de m'approcher de lui, de sentir ses bras m'entourer, me sentir en sécurité, savoir que je comptais réellement pour quelqu'un qui n'était pas de ma famille. Savoir que quelqu'un m'aimait. Mais chaque fois que ces envies se faisaient ressentir, je les chassais de mon esprit. Je ne voulais pas gâcher notre amitié, car j'étais sûre qu'il n'éprouvait pas cela pour moi.

Comme chaque matin depuis qu'il avait commencé à neiger, j'enlevai mon manteau d'hiver, pris le temps d'enlever la neige fondue sur mon sac d'école, puis les rangeai tous les deux dans mon casier avant d'ouvrir mon agenda pour savoir ce que j'avais.

-J'ai tellement hâte aux vacances, entendis-je Zoe chougner

-Moi aussi, répondis-je avant de commencer à prendre mes affaires pour le cours d'histoire.

-Tu fêtes Noël chez toi ?

-Oui, et le 26, j'irai chez l'une des sœurs de mon père pour fêter Noël avec sa famille. Pour le Nouvel An, c'est avec la famille de ma mère que je le fêterai. Et toi ?

-Pareil, souffla-t-elle, chaque année, c'est la même chose ! As-tu un petit copain ? Que veux-tu faire dans la vie ? Oh, mais regardes-toi, comme tu as grandi ! Bla bla bla...

Je ris doucement tout en secouant la tête. C'était vrai que certaines questions étaient constantes chaque fois qu'on voyait la famille pour les fêtes.

Combat MentalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant