Chapitre 11 : « Noirceur »

96 19 43
                                    

Ce chapitre se passera surtout dans la tête de Blake, il y aura donc peu de dialogues. Aussi, vers la fin du chapitre, il y aura une scène assez sombre ! Alors les sensibles, veuillez vous abstenir !

X x X

"It's all in your head"

#SocialAnxiety

Traduction: Tout est dans ta tête

X x X

Depuis que mon enseignante m'avait dit qu'elle me verrait bien dans le rôle du personnage principal de la pièce de fin d'année, il y a de cela 4 jours, mon anxiété s'agrippait à ma peau telle une sangsue affamée. J'avais passé mon vendredi et ma fin de semaine dans un état second, étant restée enfermée dans ma tête. Je n'arrivais pas à me calmer, mes pensées bourdonnaient comme des abeilles enragées. J'avais si mal dormi que le simple fait de garder les yeux ouverts m'épuisait. Je me sentais sur le bord de craquer et malgré mes centaines de tentatives à me calmer, rien ne marchait définitivement. L'anxiété revenait toujours au galop, mais de manière encore plus puissante. Je ne savais même pas comment je tenais encore debout.

Je ne voulais pas être le personnage principal. Je ne voulais même pas être un personnage ! Le simple fait d'y penser me donnait envie de vomir et je sentais des sueurs froides glisser dans mon dos. Je n'étais pas assez forte pour faire ça. Je ne pouvais pas ! Le simple fait d'y penser actionnait à la seconde des millions de pensées effrayées et intenses qui me bombardaient le crâne en continu.

Et si tu tombais sur scène ?

Et si tu bégayais ?

Si tu jouais mal ?

Si jamais tout le monde se moquait de toi ?

T'es trop nulle.

T'es incompétente

Tu ferais tout rater.

T'es qu'une moins-que-rien...

Toutes ces pensées, et d'autres encore, me narguaient toute la journée et s'amusaient à me faire imaginer le pire. Dans ces moments-là, j'avais simplement envie de me rouler en boule dans un coin et de ne plus jamais me relever. Je voulais que tout cela cesse.

J'avais passé mes trois cours du lundi avec une tête affreuse. Je sentais les regards de certains du club de théâtre sur moi, mais je n'avais pas l'énergie de leur mentir en inventant une quelconque excuse qui expliquerait mon état. Plusieurs avaient essayé de me parler, mais je n'avais répondu que par des monosyllabes. La fatigue planait autour de moi, mais autre chose planait au-dessus de ma tête; j'avais l'impression de devenir folle. C'était comme si quelque chose me bouffait lentement la cervelle, avant de s'attaquer à mon énergie. Je savais que je n'allais pas bien, mais je n'osais le dire à personne. De toute manière, que pourrait-il faire ? Me dire que tout ira bien ? Des mots ne pouvaient pas empêcher le démon à l'intérieur de moi de me bouffer entièrement.

J'arrivais tout de même à fonctionner un peu, sans les faux sourires et les répliques. J'étais comme un zombie, mais sans les grognements, et avec l'apparence plus humaine. Je ne ressemblais à rien de l'extérieur, car tout se passait à l'intérieur. C'est ainsi que je commençai mon dernier cours, qui se trouvait être Anglais.

Heureusement, nous n'avions pas d'Oral Exam qui était prévu aujourd'hui, car je n'aurais vraiment pas pu m'empêcher de m'écrouler pour de bon. Nous passâmes toute la période à faire quelques exercices dans notre cahier, et durant tout ce temps, je crus vraiment que je pourrais arriver à la maison sans qu'il n'y ait d'effondrement. Une (grosse) collation en arrivant à la maison et tout ira bien ensuite, pensais-je. Mais j'avais tort.

Combat MentalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant