Chapitre 14 : « Nouvelles »

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" I wish you understood how hard this is for me..."

#SocialAnxiety

Traduction: J'aimerais tellement que tu comprennes combien c'est dur pour moi...

X x X


Cela faisait maintenant deux semaines que j'avais vécu cette rechute, comme j'aimais l'appelée. Je me sentais encore quelques fois horrible et si fatiguée, que j'avais à peine la force de me lever. C'était comme si tout l'univers s'amusait à aspirer toutes mes forces en dehors de mon corps. Ma mère espérait que le rendez-vous que j'avais aujourd'hui à l'hôpital m'aiderait à aller mieux.

En ce qui me concernait, je ne savais pas si cela m'aiderait. Tout ce que je savais, c'était que je manquerai mes deux derniers cours de la journée et que je ne savais toujours pas si je devais être soulagée, ou si je devais  me sentir stressée. Mon cerveau penchait plutôt pour la deuxième option, même si mon corps semblait plutôt être pour la première.

Pour l'instant, je me trouvais en Éthique et travaillais avec Zoe et Romane sur les entraves au dialogue. J'avais déjà beaucoup de misère à me concentrer dans ce cours-ci, normalement, mais avec le rendez-vous à l'hôpital dans la tête, ma concentration était presque à zéro. Je savais que Zoe et Romane avaient remarqué que je n'étais pas aussi concentrée que d'habitude, mais elles ne disaient rien. Peut-être pensaient-elles que c'était à cause du bruit que les autres équipes produisaient. Je devais avouer que ma classe d'éthique n'était pas la plus civilisée et la plus calme.

-Alors, Blake, nomme-moi deux entraves au dialogue, me dit Zoe, concentrée sur son cahier de notes.

-Pente fatale et généralisation abusive, dis-je mollement tout en regarder nerveusement mes ongles.

Je la vis, du coin de l'œil, hocher la tête avant qu'elle ne se tourne vers Romane pour lui poser la même question. Celle-ci hésita quelques instants, puis en nomma deux autres.

-C'est sûr que tu es prête pour l'examen, Blake, déclara un peu plus tard celle-ci tout en se laissant tomber sur sa chaise en soupirant.

Je haussai les sourcils, ne comprenant pas d'où elle prenait cette affirmation.

-Tu connais toute la matière ! se justifia-t-elle tout en secouant doucement la tête. J'arrive à peine à me rappeler de deux choses, moi.

Je fronçai les sourcils, perdue.

-Je connais peut-être la matière pour l'instant, mais j'oublierai tout à l'examen.

-Pareil pour moi, déclara Zoe. C'est à cause du stress ! J'oublie tout, quand je panique, durant un examen.

Je hochai la tête, la comprenant. Heureusement, elle ne vivait pas le dixième de ce que je vivais au quotidien à propos du stress.

Elle et Romane changèrent rapidement de sujet et tandis qu'elles bavassaient tranquillement dans leur coin, je me remis à stresser à propos de mon rendez-vous à l'hôpital. Je ne savais pas comment cela allait se passer. Ma mère m'avait avertie que je devrai leur confier mes peurs et leur confier comment je me sentais, pour qu'ils puissent mieux me diagnostiquer, après une série de questions et de questionnaires. Le simple fait de savoir que je devrai me confier me faisait trembler des mains.

Je n'étais pas le genre de personne qui aimait se plaindre et se confier aux gens. En fait, je détestais cela, comme je détestais horriblement pleurer. Lorsque je me confiais ou pleurais, je me sentais vulnérable, faible. Les gens pouvaient avoir le pouvoir de m'écraser comme une mouche d'une manière qui m'empêcherait de me relever. J'avais aussi honte de ce que je ressentais, à quoi je pensais. J'avais honte de moi.

Combat MentalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant