Combat Mental

Chapitre 13 : « Masque »

"It's hard to answer the question "What's wrong ?" when nothing's right."

#SocialAnxiety

Traduction: C'est difficile de répondre à la question « Qu'est ce qui ne va pas ? » quand rien ne va.

X x X

Nous étions mercredi, deuxième jour après de ma crise, et je ne voulais toujours pas aller à l'école. Pas que je voulais y aller normalement. Ce sentiment était simplement plus fort que d'habitude. J'étais réveillée depuis maintenant deux heures et mon esprit n'arrêtait pas de me jouer des tours. Il s'amusait à jouer en boucle des scènes où il m'arrivait des choses horribles et inimaginables mentalement parlant. Il s'amusait à imaginer le pire pour ensuite me le montrer pour me faire paniquer. Ou bien était-ce moi ? Était-ce moi qui inventais ces scénarios et arrivais à me convaincre que ceux-ci étaient possibles, qu'ils pouvaient arriver ?

-Tu descends prendre ton déjeuner ? me dit mon père tout en cognant à ma porte. 

Je lui répondis par un simple « oui » pour lui montrer que j'étais réveillée, puis soupirai fortement tout en fermant les yeux.

Bien entendu, puisque je n'avais pas du tout envie d'aller à l'école, j'avais l'impression que tous mes membres pesaient une tonne. Ce n'était certainement pas une coïncidence. je comptai jusqu'à trois dans ma tête, puis me donnai un élan pour sortir du lit et mis ensuite lentement mon uniforme, qui traînait sur ma chaise de bureau.

Je ne me rappelais plus du reste. Lorsque j'étais sortie de ma chambre, je fus comme transportée dans une sorte de brouillard et lorsque je repris finalement conscience, je me retrouvais dans le bus scolaire, les écouteurs sur les oreilles. Je fus légèrement surprise d'apprendre que la panique ne m'avait pas sortie de cette brume, mais je ne cherchais pas à savoir pourquoi, voulant plutôt reposer le plus possible mon esprit avant d'arriver à l'école. Je fis donc jouer la musique Ride de ZZ Ward et regardai ensuite d'un regard éteint à travers la fenêtre de l'autobus.

Malgré moi, je sentis mon pied taper silencieusement au rythme de la musique et je fus ensuite transportée dans un monde où j'étais libre et où je sauvais le monde des méchants.  La plupart du temps, mes rêves ressemblaient à cela; je me sentais alors aimée et utile, ce que je n'arrivais pas à sentir dans le monde réel. Je rêvais secrètement de faire quelque chose de bien pour le monde entier pour ensuite savoir que les gens me respectaient. Je ne recherchais pas la gloire ni la célébrité, je voulais simplement que les gens soient fiers de moi, qu'ils me montrent qu'en fait, j'étais peut-être utile à quelque chose.

Le bus arriva finalement à l'école et lorsque je débarquai, je fus surprise par une pluie fine. La plupart des gens s'enfuyaient lorsqu'ils sentaient la pluie, mais moi, je rêvais d'y rester plongée. Je ne le faisais pas, bien entendu, parce que les gens m'auraient pris pour une folle, et pourtant j'en avais envie. C'était comme si avec ces gouttelettes, je pouvais être lavée de toutes ces saletés qui traînaient dans ma tête pour une courte période de temps.

J'arrivai rapidement à mon casier et mon cœur s'emballa lorsque je vis Zoe qui me saluait de la main. Je rangeai lentement mon manteau dans on casier et cachai ensuite mon gros pansement au poignet avec un manuel. J'avais trouvé une excuse pour cela avec ma mère hier, mais ce que celle-ci ne savait pas, c'est que ce n'était pas celle que l'on avait choisie ensemble. Ma mère ne comprenait pas que les adolescents pouvaient comprendre de nombreuses choses en regardant simplement, alors une réponse vague sur le fait que je ne m'étais que blessée allait simplement les rendre soupçonneux.

-Tu te sens mieux ? me demanda-t-elle tout en me serrant dans ses bras.

J'étais rendue habituée à ses marques d'affection quelque peu exagérées, donc lorsqu'elle me touchait ou me donnait des câlins sans m'avertir, je me figeais à peine.