Three Forever ( En Cours De Correction)

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Quitter l'enfance...

Lise

Après ce baiser, il y a déjà deux ans, la vie a repris son cours normal...

Enfin pour nous, car plus le temps passe, plus notre lien se renforce et plus il y a de personnes pour qualifier notre relation de bizarre, anormale.Nous grandissons sans nous soucier de tout cela. Quand nos « camarades » d'école se moquent de nous, s'attaquent à l'un d'entre nous, les deux autres sont toujours là pour le défendre.

Notre relation se nourrit de tout cela pour nous souder encore plus.

Nous ne sommes pas seuls : ma maman est notre plus grande alliée ; elle veut être une bonne mère et pour elle cela signifie juste : rendre sa fille heureuse et mon bonheur n'est total que lorsque je suis entourée de mes deux acolytes comme elle aime les appeler. Elle les adore ses fils de substitution. Elle trouve toujours une idée pour qu'ils soient avec moi le plus possible : les récupérer deux soirs par semaine pour que nous fassions nos devoirs ensemble ; nous récupérer à la piscine et trainer pour ramener les garçons.

Papa joue le jeu aussi : c'est lui qui nous accompagne le plus souvent pour nos matchs de football puis Nora (la maman de Julian) et maman nous rejoignent après leur cours de Pilate, et ils nous emmènent manger et au cinéma, au bowling et nous rentrons pour manger le plus souvent chez les parents d'Evan.
France nous accueille toujours comme si nous sommes de la famille mais plus le temps passe plus je peux sentir la désapprobation d'Eric.

Le père d'Evan ne m'aime pas. Il ne me parle pas. En fait, il fait simplement comme si je n'existais pas. J'ai vite compris que quand nous sommes là-bas nous devons éviter nos messes basses, de nous tenir la main si nous voulons éviter les regards et les remarques de reproche. Je passe donc, le plus souvent possible, mon temps avec Kris la plus jeune sœur d'Evan, elle a un an de moins que nous et elle est ma seule amie.

Evan

— Nous avons décidé qu'il était préférable pour nous tous que maman et moi nous nous séparions quelques temps.

Ces mots mettent un temps fou à atteindre mon cerveau.

 — Ce n'est aucunement de votre faute, ajoute maman.

Elle passe de l'un à l'autre avec un regard tellement larmoyant que je sens mon estomac se nouer douloureusement.

— Oui je sais c'est uniquement la mienne ! aboie mon père.

— Je n'ai jamais dit ça ... réplique maman d'une toute petite voix, les larmes coulant le long de ses joues.

Il quitte la pièce nous plantant là.

Le lâche.

Kris se précipite dans les bras de maman pour pleurer. Clara lâche comme si cela ne lui faisait rien :

— Je me demandais quand vous alliez enfin nous l'annoncer, ...

Elle s'y est préparé... elle savait. Je lui en veux de ne nous avoir rien dit.

— ... bon je peux aller rejoindre Lex maintenant ? Et je dors là-bas comme s'était prévu ! Cette "discussion" ( elle adore mimer les guillemets) m'a déjà mise en retard !

Et elle se précipite dans le couloir, la porte d'entrée claque... J'aimerais aussi fuir mais Kris pleure à gros sanglots et maman me sonde par-dessus son épaule.

— Ecoute Kris s'est temporaire cela ne changera rien à notre vie...

Tu parles ! En plus, en disant cela elle a détourné les yeux...

— ... Allez va prendre ton bain.

— Pourquoi tu as menti à Kris ?! je ne peux m'empêcher de demander après le départ de ma petite sœur.

— Evan...

— Vous allez divorcer ?

— Je... Je ne sais pas, les choses peuvent s'arranger.

— Maman ne me ment pas Et là elle me déballe tout. Elle avait besoin de tout dire à quelqu'un qui ne la jugerait pas et elle m'a choisi moi : un gamin de quatorze ans.

— Ton père a une maîtresse depuis deux ans ! Tu te rends compte deux ans et je ne m'étais rendue compte de rien ! Deux putains d'années pendant lesquelles il a mené une double vie ! J'aurai peut-être pu lui pardonner s'il m'en avait parlé dès le départ ! Mais non il a attendu d'être « amoureux » (voilà je savais d'où Clara tenait cette manie). Il ne peut aimer deux femmes en même temps, quel con : personne ne le peut ! Et c'est moi qu'il a décidé de ne plus aimer !

Elle éclate en sanglots et moi je me précipite dehors, il fallait que je m'éloigne le plus possible de cette maison !Digne fils de mon père, je suis aussi lâche que lui, je ne peux supporter le chagrin de ma mère, la trahison de mon père.

Mais c'est son « personne ne le peut » qui résonne en moi.

Cela fait plus d'un an que je me suis rendu compte que je suis amoureux de Lise, quand j'en avais parlé à Julian il m'avait avoué que lui aussi...

Nous avons ri puis sérieusement il m'avait dit : — Tu crois qu'elle choisira lequel d'entre nous ? J'avais répondu : — Les deux !

Julian avait acquiescé : — C'est sûr ! Quelle chance elle a !

C'était une évidence elle nous aime tous les deux, notre trio était indissociable ! Nos premiers baisers, notre complicité chaque jour plus grande en est la preuve.Maintenant un doute horrible s'insinue lentement en moi, emplissant mon cœur et ma tête...

— Personne ne le peut !