Dance of the Knights

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LISE

Je m'accroche à Evan comme à une bouée de sauvetage en pleine tempête. A cet instant précis je me refuse à penser une seule seconde à Julian et aux conséquences de notre acte.  

Ma seule préoccupation c'est Evan. Là peine qu'il ressent me transpercé le cœur. Et j'en suis la cause.

Je suis consciente de l'amour inconditionnel qu'il me porte et je veux lui montrer à quel point je l'aime, moi aussi.

Je ne peux imaginer ma vie sans lui, depuis toutes ces années où son père n'a eu cesse de me dénigrer, d'essayer de nous séparer, pas un instant Evan n'a remis en question son amour pour moi. Même quand Kris s'y est mise. Il a peur de l'avenir, peur de me perdre mais jamais je ne l'ai entendu dire que m'aimer le faisait souffrir.

Cette révélation me fait prendre conscience de mon égoïsme. Toutes ces années je n'ai pensé qu'à moi me comportant en princesse. Mes deux chevaliers servants se pliant à toutes mes exigences, mes envies, mes règles. Même quand Julian est tombé malade la première chose à laquelle j'avais pensé c'est: " comment allais-je survivre sans lui ? "

Bref moi et toujours moi.

La douleur d'Evan m'ouvre enfin les yeux.

Je le caresse, l'embrasse encore et encore. L'orgasme monte en moi, je ne ferme pas les yeux les ancrant aux siens.
Je veux qu'il puisse lire dans mon regard à quel point cet instant compte pour moi. Me tenant par les hanches il m'impose un rythme plus effréné et je ne peux empêcher ma chute.

Il plaque sa bouche sur la mienne pour étouffer mon cri.

Nous restons un long moment lèvres contre lèvres. Il se met à rire contre ma bouche.

- Qui l'aurait cru ?

Oui jamais je n'aurai imaginé que j'enfreindrai toutes les règles que je m'étais efforcée de ne pas transgresser toutes ces années. Règles que je leur ai imposées sans penser à eux.

- Evan ?

- Oui mon amour.

J'essaie de contrôler l'émotion et l'appréhension qui me gagnent.

- Je ne veux pas te faire de mal et savoir que m'aimer te fait souffrir me tue. Je ne peux pas vivre avec cela sur la conscience. Alors si tu préfères que ... enfin...

Il récolte les larmes qui se sont mises à inonder mes joues et pose son front sur le mien.

J'avale ma salive pour essayer de faire descendre la boule d'angoisse qui s'est forme dans ma gorge et continue:

- Qu'on arrête tout, maintenant. Je comprendrai. Je suis désolée: je ne peux pas choisir, c'est au-dessus de mes forces. Mais je ne peux pas vous obliger à rester avec moi jusqu'à ce que la vie décide pour nous. Je veux que tu sois heureux Evan, peu m'importe ce que cela me coûtera.

Après quelques secondes qui me semblent durer une éternité, il se décide :

- Tu es mon bonheur. Renoncer à toi c'est me condamner. Alors oui, je souffrirai de temps en temps, je serai jaloux, angoissé. Je douterai parfois, ok, souvent. Mais, je serai heureux, vraiment. Alors carpe diem.

JULIAN

Lorsque je me réveille, je suis seul. Le bruit de l'eau qui coule me parvient, je m'approche. Les gémissements qui s'échappent de la salle de bain ne me laissent aucun doute.

- Putain ! Ils sont en train de baiser!

Je me retiens de défoncer la porte et d'aller casser la gueule à Evan.

Et Lise et toutes ses règles à la con qu'elle nous jette en permanence au visage: du vent, rien que du vent. Depuis combien de temps jouent ils à ce petit jeu ? Est-ce que toutes les nuits ils attendent que je sois profondément endormi pour s'envoyer en l'air et ensuite arrivent à faire semblant de rien toute la journée ? Ils doivent bien se marrer de mon ignorance. Quel con! Mais quel con!

Je m'assieds sur le bord du lit serrant les draps à m'en faire mal mais cette douleur est insignifiante par rapport à ce que mon cœur endure.

Les plaintes de Lise amplifient, je me plaque les mains sur les oreilles. Après quelques minutes je ne peux tolérer plus longtemps ma colère. Je me lève bien décidé à leur dire leurs quatre vérités.
Je n'entends plus rien, je colle mon oreille à la porte: puéril et inutile: la porte est aussi fine qu'une feuille de papier.
Elle laisse le choix à Evan de mettre fin à notre relation. Et mon avis, à moi, ça n'intéresse personne ? Bien sûr que non déjà qu'ils baisent derrière mon dos...

-  On en parle à Julian ? demande Evan.

Ah tiens, il pensait à moi... Un peu tard, non ?

Lise répond:
- Oui, tu pourrais lui cacher ? "!

- Je ne sais pas, j'appréhende sa réaction. Moi à sa place, je pense que je ne pourrais pas le supporter!

Oh, tu as de l'empathie pour moi Evan, comme c'est mignon. Mais, oui, tu peux avoir peur salaud, quand j'en aurai fini avec toi tu ne pourras plus baiser Lise, ni aucune fille. Tu ne pourras même plus piser.

- On lui dit, il comprendra. "!

- C'est bon Lise, arrête de penser à ma place, pour une fois. Cette fois-ci ce n'est pas toi qui décides. Ils sortent de la salle de bain donnerai un million de Yuans pour avoir mon appareil photo sous la main pour immortaliser leur tête. Ils me dévisagent, je peux lire dans leurs yeux de la peur et... du regret ?

Lise tend la main vers moi, je me reculé, écœuré.

LISE

- Julian on va t'expliquer. tenté-je.

Pas besoin de lui demander ce qu'il a entendu: on peut lire sur son visage comme dans un livre ouvert. La colère et la tristesse se débattent pour savoir laquelle prendra le dessus.

Il nous offre un sourire sans joie ...

- Je ne vois pas ce qu'il y aurait à expliquer : vous vous amusez bien sans moi et ...

Evan l'interrompt:

- Non, c'est de ma faute, j'ai eu mon père au téléphone et comme d'habitude il m'a pourri l'esprit et ...

... et tu as eu besoin de te défouler par une petite baise. lui susurre Julian.

Je préférais qu'il explose. Sa voix mielleuse me fait plus peur que des cris.

Mais il continue sur le même ton:

- Depuis combien de temps ça dure ?

- C'est l'unique fois! Et cela ne se reproduira plus jamais! clamé-je.

- Pourquoi ? Ce n'était pas à ton goût ? Un seul cela ne te suffit pas. Mais non voyons, il t'en faut toujours plus.

Evan intervient:  Julian, si tu veux me casser la gueule, vas-y mais Lise en dehors de ça, c'est entièrement de ma faute.

Julian ricaname:

- Oh non Evan, pas cette fois, je ne te laisserai pas encore la défendre. Elle doit assumer, elle a fait son choix. 

Je panique, mon cœur double sa cadence:

- Non, jamais ! Je... Je n'ai pas choisi Evan, je n'ai, je n'ai choisi personne. Je l'ai consolé, il voulait qu'on arrête tout et je, je ...

C'en est trop pour moi, j'ai eu peur de perdre Evan et ce que j'ai fait pour le retenir risque de me faire perdre Julian. Je me mets à sangloter. Evan veut me prendre dans ses bras, je le repousse.

Je fais un pas vers Julian et ne lui laisse pas le temps de s'écarter: je lui encercle la taille et le serre, inondant son torse de mes larmes. Il essaie de me repousser mais je me cramponne liant mes mains derrière son dos. 



Three Forever ( En Cours De Correction) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant