Chapitre 1 ou ma paisible vie

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Chapitre 1 ou ma paisible vie :

Malgré une forte toux qui gâcha ma matinée je pus sortir de ma chambre. Un garde m'ouvrit la porte, je le saluai d'un hochement de tête souriant. Comme à chacune de mes trop rares sorties j'observais le long du couloir des portraits ancestraux, des bustes historiques et des miroirs qui avaient vu mes plus belles ancêtres des siècles précédent.
La seule absente était ma mère, l'intendant prétendait qu'étant morte avant que mon père ne devienne roi elle n'avait pas le droit de se trouver dans le couloir des rois et reines de notre pays. Je supposais, pour ma part, que sa vue attristait mon père.
Je m'appelais Jocelyne Weelord, fille unique du bon roi de notre pays, Wellan, de taille respectable, se situant au nord du continent notre pays vivait principalement de ses terres fertiles et de son artisanat de forgeron inimitable dans tout le continent. Chaque dirigeant savait que c'était auprès de mon père qu'il pouvait marchander les meilleures épées et boucliers.
Il y avait dix sept ans de cela, alors que je n'en avais pas cinq, mon grand père et mes trois oncles trouvèrent la mort alors qu'ils rentraient d'un dîner hors de la capitale causée par un conducteur ivre et de mauvaise condition climatique. Du jour au lendemain mon père, le quatrième des quatre princes avaient du supporter conjointement le deuil de toute sa famille et le trône. Malgré son manque de préparation mon père était devenu un roi bienveillant et je l'adorais en partie pour cela.
Je ne pouvais pas sortir du palais à cause de mon corps fragile mais quiconque me parlait de l'extérieur m'en parlait avec entrain. Un ministre louait mon père pour ses nouveaux bâtiments publics, une servante me vantait la diminution constante du taux de criminalité depuis dix sept ans. Un simple marchand de passage me parla des nouveaux bateaux offert par mon père pour les marchands. Cela me rendais triste de ne pouvoir voir cela par moi-même mais il m'était impossible de m'éloigner de ma chambre et de mon médecin. Cela m'épuisait déjà de marcher jusqu'au bureau de mon père.
Le chemin était long mais je me faisais un devoir de passer le voir une fois pas semaine au minimum.
Quand je fus arrivée, le garde de droite toqua et m'annonça.
- Entre Jocelyne ! S'exclama mon père.
J'obéis mais dès que ce fut fait je vis que mon père était de méchante humeur.
- Bonjour ma chérie, fit il néanmoins en se levant pour m'embrasser sur le front.
- Bonjour père, allez vous bien ? Avez vous un problème ? Puis je vous aidez à le résoudre ?
- Si seulement, soupira-t-il.
- Parlez, l'incitais je.
Nous prîmes place l'un en face de l'autre, il demanda un café et mon chocolat.
- Un bandit sévit en ville.
Je fus hautement choqué.
- Comment est ce possible ? Quel honteux personnage ! Pourquoi embêter une ville si tranquille et prospère ?
- Hélas, ma chérie je ne sais pas. Il y a deux jours j'ai fais passer une loi contre l'ouverture trop tardive des bars, cela favorise les comportements dangereux de ceux qui ont trop but. Le rebelle pousse les honnêtes hommes à se battre contre l'armée de protection. Nry, c'est le nom qu'il se donne, c'est idiot, ce n'est même pas un vrai nom.
- C'est calamiteux, le peuple n'est pas en sécurité si un vilain personnage est aidé d'alcooliques.
- Oui. C'est pour cela que le temps qu'ils dégrisent les hommes sont en prison.
- C'est extrême mais nécessaire, je suppose. Sont ils bien logé ?
- Bien sur même si dans leur état d'ébriété actuel ils ne doivent pas s'en rendre compte.
- Vous êtes un bon roi mon père, lui souris je. Aujourd'hui je vais suffisamment bien pour dîner dans la grande salle avec vous ce soir, puis je ?
- Bois ton chocolat, nous verrons ce soir si tu vas toujours aussi bien.
- Oui père.
Je n'osais pas lui parler de ce que je voulais. Dirait il que je suis capricieuse ? Je ne savais pas ce qu'il en penserait mais il résolu mon dilemme en me demandant ce qui n'allait pas.
- Père, je... Je me demande si le Dr Prescott était vraiment un bon médecin. Si il ne se jouait pas de nous.
Mon père se pencha vers moi avec sollicitude.
- Pourquoi de telles interrogations ma chérie ?
- Il est mon médecin depuis dix ans et je ne guéris pas, ma maladie est constante et j'ai même l'impression que cela s'aggrave. Père ! Il y a des jours où je n'arrive même pas à sortir de mon lit, qu'à donc mon corps pour être perpétuellement aussi fatigué ? Il m'est horrible de me dire qu'avec une telle faiblesse je ne puis aider mon prochain comme vous le faites si bien.
- De mauvaise pensée ma chérie, le Dr Prescott fait tout ce qu'y est en son pouvoir pour trouver ta maladie c'est pour cela que tu n'as pas l'impression de guérir, c'est parce qu'il ne sait pas encore quoi te donner pour guérir.
On nous apporta nos boissons.
- Alors que me donne-t-il ?
- Des vitamines, ce sont des composants qui se trouvent dans les fruits, tout les matins il te donne l'équivalent de vingt fruits.
- C'est beaucoup, commentais je en avalant quelques gorgées de mon chocolat.
- Mais utile, sinon tu ne sortirais jamais de ton lit.
Un garde entra et annonça un chevalier. Après avoir reçu l'accord de mon père le garde le fit entrer. Théophile avait une grande confiance en lui, c'était le chevalier le plus prometteur de la jeune génération d'après ma camériste. Le connaissant depuis mon enfance je n'étais pas sensible à ses airs de preux chevalier comme elle mais je reconnaissais qu'il avait beaucoup d'allure dans son armure étincelante.
Théo m'intimidait presque autant que Walter mais ce dernier n'était ni chevalier ni guerrier, c'était un intellectuel imbus de sa personne. Il était aussi mystérieux que puisse l'être un homme qui disparaissait la moitié du temps. Sous mes interrogations une servante avait répondu, un sourire rêveur au lèvres, qu'il avait beaucoup de rendez-vous amoureux. Il ne s'en cachait pas, Théo non plus, mais Théo ne disparaissait pas tout les soirs. J'en trouvais Walter presque vulgaire.
- Chevalier Eastwood, salua mon père.
- Mon roi, fit il de sa voix très grave.
Je m'étais déjà faites la réflexion qu'il aurait put être conteur dans une autre vie.
- Joyce on ne te voit pas souvent, me sourit il en prenant ma main pour la survoler d'un baise-main. Je suis chanceux de te croiser.
- Théo tu n'as qu'à venir me voir dans mon jardin, le réprimandais je gaiement. J'y suis presque tout les jours.
J'aimais les plantes et la nature mais à cause de mes problèmes de santé je ne pouvais pas descendre dans les jardins royaux alors, pour mes quinze ans, mon père avait fait construire au dessus de mes appartements un jardin remplit de mes fleurs et de mes arbustes préférés, un jardinier m'apprenait à en prendre soin. Le lieu était isolé mais la vue y était magnifique. Je vivais dans la tour Sud, je voyais le soleil se lever et se coucher sur une étendu à perte de vue de feuillu et de conifère. La capitale était au nord, je ne la voyais pas de mon jardin mais le peintre officiel de la cour, Kila, m'en faisait une peinture chaque printemps.
- Je viendrais, princesse, si je trouve Will ou Jaden je leur proposerais de m'accompagner.
Je souris, Jaden était plus jeune que moi d'un an, c'était le petit frère de Théo et mon meilleur ami, même si je désapprouvais le temps qu'il passait avec Walter. Je ne voulais pas qu'il le corrompre. Walter était un élégant, il avait lui même choisi son surnom, Will, car il trouvait son prénom trop vieux jeu pour lui. Comme je ne l'aimais pas je l'appelais Walter, et il n'appréciait pas.
- Viens juste avec Jaden, Walter n'est pas obligé de venir.
Théo remit à mon père une lettre cachetée puis sortit.
- Aurais tu des griefs contre Will ? Demanda mon père dès que la porte fut refermée.
Il ne toucha pas à la lettre.
- Je ne l'aime pas, il se proclame philosophe, tacticien et savant car il connaît un peu le monde, est malin et sait faire un peu de chimie, fis je avec une moue boudeuse pour alléger ma remarque.
Mon père fronça les sourcils, Walter était le fils unique de son ami et mentor James Langley. Il l'appréciait autant qu'il appréciait Théo. Une fois, il m'avait même dit que si un seul homme pouvait réunir toutes les capacités de Walter et Théo, il me le ferrait épouser. Je ne lui en voulais pas de vouloir choisir pour moi, il voulait choisir son héritier et avec mon isolement contraint je ne pouvais rencontrer personne. Actuellement j'étais juste contente qu'il hésite entre les deux, ce qui me donnait du temps avant l'inévitable.
- Walter est plus intelligent que cela mais hélas un roi doit savoir tenir une épée et Walter a les armes en horreur, soupira mon père. Théo est chaque jour un peu plus savant.
Je compris le sous-entendu mai malgré tout je ne voulais pas de Théo non plus, je sentais en lui une agressivité contenu qui me mettais légèrement mal à l'aise. Je n'étais pas dupe nous plus, Théo se voulait savant pour supplanter Walter dans la course au trône. Étonnement Walter paraissait faire son possible pour ne pas être le futur roi tout en gravitant autour du pouvoir. Si mystérieux.
Je n'aimais pas les mystères.
Dès que j'eus finis ma tasse mon père me la prit.
- Vas te reposer, je tiens à dîner avec toi ce soir.
Je lui souris puis lui souhaita une bonne après-midi.
Arrivé dans ma chambre je me trouvais trop épuisé pour monter les marches vers mon jardin, je dormis.

EN RÉÉCRITURE tome 1 : Nry le rebelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant