Chapitre 6 ou le repair d'Nry

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Chapitre 6 :

   Je ralenti ma déambulation pour regarder l'horloge de ma chambre éclairée d'une unique bougie.
   Avec ma nouvelle force je ne supportais plus de ne pas pouvoir m'élancer d'un pas alerte, de devoir attendre quelqu'un même si j'étais pressée de voir Nry. Je m'arrêtais devant la fenêtre, mon regard s'accrocha au masque de Sophie. La voir raviva encore une fois les souvenirs de la veille.
   Je l'attrapais, je le mis devant mon visage puis je me plaçais en face du miroir. Il était à ma taille. Son père avait du le faire plus grand que sa petite tête pour qu'elle puisse le porter de longues années. Je voulus pleurer mais me retient en entendant toquer.
On toquait à ma chambre, la servante était elle de retour ? Impossible normalement.
- Qui est ce ? Demandais je d'une fausse voix ensommeillé.
- Nry, sors.
Il était en avance, tant mieux.
   J'ouvrais la porte et le saluais. À la lueur de l'unique bougie il vit ce que j'avais dans la main.
- Vas tu le porter ? Demanda-t-il doucement.
- Je ne sais pas. Je veux l'avoir pour me souvenir de cette enfant courageuse mais je ne sais pas si j'en ai le droit.
- Pour des personnes comme nous, des personnes sans avenir certain, il est utile d'avoir des symboles.
- En as tu un ?
- Je suis le symbole des autres.
   Ce trait d'orgueil me rappelais quelqu'un.
- Mon symbole personnel fut le choix de mon pseudonyme. Mon oncle s'appelait Henry et il fut tué pour avoir tenté de protéger le précédent roi. J'étais jeune, je n'arrivais pas à prononcer la syllabe "-hen" je disais "n" d'où le nom d'Nry. Le meurtre de mon oncle représente ma perte d'innocence. Celui de Sophie c'est ta perte d'innocence. Porte ce masque pour te souvenir du « pourquoi tu te bats ».
   Il me prit le masque et me l'attacha en évitant d'y coincer des cheveux cette fois. Il me détacha ma natte.
- Il n'y a que les princesses pour avoir de si jolie natte laisse les libre.
   Il me caressa les cheveux pour défaire ma natte. L'intimité du geste me fit rougir mais grâce au masque sur la moitié d'une joue et la totalité de l'autre, il ne pus pas le remarquer, heureusement.
Voir mes cheveux détachés derrière mon masque médit soupirer, ce n'est pas lui qui allait devoir démêler les noeuds.
   Il souffla la bougie puis m'attrapa la main et nous sortîmes dans le jardin. Comme la veille je descendis sur son épaule mais cette fois je montais derrière lui sur son étalon noir.
   Il galopa en direction du sud est, au bout d'un moment je vis la ville mais de loin, nous nous en éloignons.
- Casa n'est pas en ville ?
- Elle y est bannie. Temps que ton père sera roi elle ne pourra y revenir.
- Elle peut entrer discrètement.
- À quoi cela lui servirait-il ? Elle est très bien où elle est... C'est à elle de décidé ce que tu as besoin de savoir sur elle.
   Son cheval hennit en sautant un tronc d'arbre tombé. C'était une créature puissante et racée.
- C'est un beau cheval pour un rebelle, commençais je intriguée.
- N'est pas ? Ragan était l'acquisition de ton ami Walter De Langley mais je l'ai réceptionné en chemin, un si parfait étalon ne pouvait uniquement servir pour ramener un ivrogne à bon port. Je suis sûre que je dois être un meilleur maître que Langley.
Malheureusement il était à craindre que Walter s'était acheté cet étalon uniquement pour que l'élégance de l'animal s'ajouta à la sienne pour séduire.
- Cody m'a dit que l'on avait de la chance que Walter ne s'intéresse pas à la révolte. Quand penses tu ?
- Il a raison, confirma Nry. C'est un ennemie trop imprévisible et malin. Il est dans ton entourage direct, ma seule crainte à ton égard est qu'il devine ton changement.
Autour de nous les arbres commencèrent à s'espacer, j'entendais la mer. Nous avions fait le tour de la ville pour arriver au niveau des falaises.
- Il a bien faillis, avouais je. J'ai vu Sir Tynan à l'infirmerie. Ce monstre se vantait de ce qu'il avait fait et Walter à réussit à mentir aisément pour lui ! Je crains aussi qu'il soit le pire. Mais ce qui me blesse c'est d'avoir découvert que mon ami Théo, Théophile Eastwood un chevalier, participe au massacre.
- Tout les chevaliers participent.
Quelle horreur.
- Les apprentis chevaliers aussi ?
- Tu penses au cadet des Eastwood ? Un chemin d'intellectuel s'ouvre à lui mais il pense que si il devient comme son frère il aura enfin l'attention de ton père.
- Tu en sais plus que moi sur mes proches, soupirais je.
- J'ai un puissant réseau d'informateur.
   Nry fit ralentir Ragan puis il le stoppa. Nous étions devant une petite chaumière décrépie collée à la falaise. Nous descendîmes et Nry me proposa galamment de le précéder. Dans la chaumière il n'y avait qu'une vieille femme qui tricotait devant la cheminée.
- Casa ? Demandais je.
- Non ma petite, fit une voix de jeune homme.
   La grand mère se retourna et je vis que c'était un jeune homme déguisé et armé jusqu'aux dents.
- Salut Nry depuis quand tu passes par l'entré des visiteurs ?
- Salut Jack. Je te présente Jo, notre nouvelle recrue.
- Depuis quand tu ramènes toi même une recrue, interrogea Jack en me regardant avec un sourire qui montait lentement. Je vois c'est cette Jo là. Les gars parlaient ce matin d'une fille qui portait ton foulard, ça a surprit tout le monde.
- Les gars devraient se taire.
Jack s'esclaffa mais ne dit rien d'autre, pauvre Nry, être le chef faisait aussi de lui la cible des commérages.
   Nry s'approcha de Jack, il fit un signe impatient au gardien de se lever puis il poussa son rocking-chair. Il attrapa un bout du tapis en dessous et le releva d'un coup. Il y avait une trappe, il l'ouvrit puis sauta.
- À ton tour Jo, fit il quelques mètres plus bas.
   Je me penchais pour voir, on ne voyait rien.
- Tu es sûre ? Je ne vois rien.
- Normal, aller. Nous sommes attendu.
   Je ne pouvais pas sauter dans le vide, je ne pouvais pas sauter sans savoir la distance à laquelle m'attendre.
   Jack résolu mon manque de courage (ou d'inconscience ?) en me poussant.
Je criais le temps de la chute, c'est à dire moins de deux secondes. Je passais entre deux tissus noir puis j'atterri sur un matelas en plume. J'ouvrais les yeux pour découvrir qu'ici il y avait des torches pour éclairer le passage. Je regardais Nry avec embarras, son masque et son foulard m'empêchaient de connaître sa réaction. Se moquait il de moi ? Impossible de le savoir.
Nry me tendit la main pour m'aider à me relever puis pris une torche au mur et me fit signe de sa main libre de le suivre.
   Nous marchâmes quelques minutes, le tunnel n'était large que pour une personne et à peine assez haut pour la haute taille d'Nry avant de nous retrouver dans un tunnel plus important. Les falaises devaient être creusées comme une véritable fourmilière car je vis plusieurs entrée de tunnel depuis celui-ci.
Au bout d'un moment nous commençâmes par voir des personnes isolées occupés à divers tâches avec des enfants endormit dans des tentes de fortune, ils saluaient Nry avec chaleur.
   Puis nous arrivâmes dans une une immense grotte à l'air marin, il y avait beaucoup de monde, tant de monde se cachant des chevaliers et de mon père.
Nry nous dirigea vers un renfoncement qui isolait ses occupants du reste de la grotte. Deux hommes et une femmes discutaient devant, nous ne pouvions pas voir ce qu'il pouvait bien avoir derrière eux, un rideau blanc servait de porte. A notre approche les deux hommes esquissèrent un hochement de tête avant de passer derrière le rideau. La femme se tourna vers nous avec le sourire.
- Nry ! Tu en a mis du temps. J'ai crus que mon fils arriverait avant toi.
- Jo, je te présente Arabella, le médecin en chef et derrière elle son infirmerie.
- Bonsoir madame, souris je.
Arabella était belle, d'une manière plus sensuelle que parfaite. Ses longs cheveux d'un bruns chaleureux et ses grand yeux noisette étaient rendue plus brillant par sa grossesse, elle devait être proche du terme.
- Jo, je te rencontre enfin, me sourit elle en me prenant les mains.
Elle m'attira contre elle pour me chuchoter à l'oreille.
- Excusez cette familiarité Votre Altesse mais soyez le bienvenue ici.
Elle me lâcha les mains avec un clin d'œil.
Elle savait qui j'étais, Nry le lui avait dit. Elle était très belle et apparement importante pour Nry au point de lui confier le secret de mon identité.
- Un homme va venir avec une belle entaille au coude droit pourras tu regarder ? Je crois que c'est infecté.
- Je n'ai pas le temps, ni le matériel, fit elle avec hauteur.
- Bella, soupira-t-il avec lassitude. Ton nouveau médecin arrive dans deux semaines et ton infirmerie est prioritaire dans le budget, je ne peux pas faire grand chose d'autre.
- Un seul médecin ? Commença-t-elle. Il devait y en avoir trois ! Comment veux tu que l'on s'occupe des petits bobos de tout le monde alors que nous ne sommes que cinq et que vous trouviez tous si amusant d'aller vous faire perforer les organes en ville ?!
- Ce n'est arrivé qu'une fois, s'impatienta Nry.
- Et j'espère que c'était douloureux, siffla-t-elle.
- Tu as oublié les médicaments anesthésiants évident que c'était douloureux, s'énerva-t-il en appuyant sur le mot « oublié ».
La familiarité dans leurs échanges m'intrigua, était il le père de son enfant ?
- Je n'ai pas oublié, je n'en avais plus. Augmente le budget, termina-t-elle.
Nry fit un pas vers elle mais elle leva une main vers lui et une sur son ventre.
- Je suis épuisée alors ne commence pas à vouloir jouer au chef avec moi.
- Tu devrais aller te coucher, finit il par dire avec solicitude. Tu peux accoucher d'un jour à l'autre.
- Quand mon unique nouveau médecin arrivera, persiffla-t-elle avec un regard malicieux.
Il grogna d'impuissance avant de le faire signe de le suivre.
Je souris à cette femme, elle manipulait Nry sans le moindre scrupule et il se laissait totalement faire, elle me plut. Dans ce monde d'homme j'avais besoin de voir que des femmes se rebellaient aussi.
Elle me fit un clin d'œil avant d'entrer dans son infirmerie.
Nous traversâmes d'un pas rapide l'immense abri pour reprendre un autre tunnel. Nry finit par décolérer en poussant un soupire.
Au bout de quelques minutes l'odeur du sel de la marin investi totalement mon nez.
Je vis au bout du tunnel, avec surprise, la mer. Je ne l'avais pas vu depuis mes quatre ou cinq ans avec ma grand-mère qui adorait la mer.
   Nous étions dans un trou de la falaise, un trou suffisamment grand pour la petite maisonnette qui était sur notre gauche. Elle ressemblait beaucoup à celle de Jack... À moins que ce soit l'inverse.
Rien n'était allumé dans la maison, y avait il vraiment quelqu'un ? On fut plongé dans le noir quand en s'approchant de la maison Nry éteignit sa torche.
- La maison n'est pas visible depuis la mer mais dans toute cette obscurité même une simple bougie pourrait se remarquer.
   Nry toqua. Un homme aussi grand que lui ouvrit et le laissa rentrer puis me regarda et interrogea Nry du regard.
L'intérieur était éclairé même si je pus voir que toute les fenêtres étaient parfaitement fermées.
- La princesse.
   Il me laissa entrer avec une courbette respectueuse avant de refermer.
   J'en fus surpris, n'étais je pas la fille de celui qui était la source de leur malheur ? D'abord Arabella et maintenant cet homme.
- Retire ton masque Jocelyne. Ici tu es en lieux sûre, fit une voix de femme, vieille mais distinguée.
   Je me retournais pour voir un autre homme aux allures guerrières et à côté de lui une vieille dame aux cheveux totalement blanc et aux yeux du plus profond des noirs. Elle était plus âgée de dix-sept ans mais je la reconnue, grâce au portrait d'elle que j'avais dans mon boudoir, à côté du portrait de ma mère.
- Grand-mère ! Fis je dans un sanglot de joie alors qu'elle m'ouvrait les bras.

EN RÉÉCRITURE tome 1 : Nry le rebelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant