Chapitre 37 ou 2 jours plus tôt

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Chapitre 37 :

   Ce soir, cela faisait trois jours que Joyce était partie, je me sentais ridicule mais surtout déprimé de ressentir un tel manque en son absence. J'étais surtout mortellement inquiet et si son oncle n'avait même pas voulu l'entendre avant de la tuer ? Je déglutis péniblement.

   Je sortais de la maison de Casa pour faire un tour avec Bella dans le refuge.

   Bella était la sœur que tout homme aurait évité : elle se mêlait de ma relation avec Joyce, elle me tapait dessus sans raison et me forçait à faire mille et une tâches quand elle en avait l'occasion. Mais je ne l'aurais échangé pour rien au monde.

   Je croisais Tim qui reparaît une tente avec un petit garçon, les mères veuves étaient légions au refuge et peu de résistants étaient autorisés à venir alors c'était à nous d'aider ces dames pour leur apporter le plus de confort possible.

   Casa était la mère de la rébellion, j'en étais la tête et Arabella le cœur, il était caché derrière une armée de fibres corporels mais il faisait fonctionner le tout en poussant les autres à agir. Arabella avait déjà dit que Tim, le conseil et moi n'étions que ses pions et qu'elle était la vraie chef de la rébellion, Joyce avait répondu par un rire amusé qui avait atténué mon indignation.

   Je me souviens de ma peur quand j'avais présenté Joyce à Bella. Elle, toujours prompte à dire ce qu'elle voulait dire, aurait pu ne pas aimer Joyce et lui faire beaucoup de mal avec ses mots... Mais elle l'avait de suite adopté, elle m'avait dit plus tard avoir été conquise pas la jalousie de Joyce quand je lui avais dis que Bella était une proche amie et par la possessivité soulagée quand Bella lui avait présenté son mari.

- Ça c'est la réaction d'une femme qui ne te lâchera pas en soulevant ton masque, avait elle dit.

   Et elle avait raison. J'avais été heureux comme un gamin au fur et à mesure qu'elles tissaient des liens.

   Je traversais le refuge pour entrer dans l'infirmerie d'Arabella. Elle était dans son modeste bureau à regarder Yoz dormir dans son berceau. J'entrais sans toquer.

- Willy j'en peux plus, dit elle après s'être levé et en se cognant plusieurs petites fois la tête sur mon torse.

   Elle faisait cela depuis notre enfance, je lui avais déjà demandé si elle me prenait pour un mur, elle m'avait répondu que j'étais trop bavard pour un mur.

- On a plus de matériel pour le premier soin.

   Elle arrêta de se cogner contre moi en soupirant et resta collé contre moi, je posais mon menton sur son front. J'eus une pensée qui me fit sourire, avec Joyce ces gestes auraient une toute autre signification.

- Tim a utilisé jusqu'à la dernière pièce pour ça, tout devrait arriver demain mais n'en utilise pas trop pour l'instant nous en aurons besoin quand la guerre ouverte éclatera.

   Elle grogna une réponse puis se décolla de moi. Elle prit son sac pendant que Yoz s'agitait dans son berceau.

- Occupe toi de ton neveu je dois aller voir une patiente.

- Tu m'as demandé de venir avec toi.

- Non ma nourrice est ma patiente, je n'ai personne pour garder mon fils hormis son très compétent oncle.

   Elle partit sans attendre la réponse, elle n'en avait pas besoin, elle connaissait mon attachement pour mon neveu. Je le pris dans mes bras et parti rejoindre Tim.

- Je suis sûre que tu étais au courant, l'accusais je.

- Pas ma faute si elle nous mène à la baguette, répondit il.

- Nry la super nounou, fit Argon en arrivant.

   Argon savait que j'avais un lien avec Bella mais pensait que c'était juste le fait que Casa nous ai en partit élevé tout les deux.

- Cet enfant doit être le seul qui ne soit pas le tiens !

- Tu n'es pas sûre, fit il avec un clin d'œil.

- Tu me cherches Petit Cœur ? Demanda Tim en utilisant un surnom de longue date.

    Argon gloussa puis appela les deux hommes qui faisaient le tour du refuge. Je reconnu de suite le messager qui devait revenir avec le mot de Joyce.

- La lettre, ordonnais je.

   Je plaçais mon neveu dans les bras d'Argon, il était l'un des rares hommes à qui j'aurais confié cette petite vie qui m'était si précieuse.

"Cher Nry,

    Partie en expédition diplomatique pour me trouver un allié parmi la famille de ma mère je ne m'attendais pas à ce que ma visite soit ponctuée par une menace de mort contre eux.

            Je t'aime,

                J. Weelord"

   Je souris en l'imaginant, exaspérée par ma menace.

- Nry, fit l'homme qui accompagnait le messager. Je suis le capitaine Damian Avlone, émissaire du prince Ivan.

   Avlone était le militaire par excellence, ses cheveux blonds courts et son maintient rigide paraissaient étrange dans un lieu plutôt familiale et même féminin.

- Ivan m'a seulement donné un message pour son armée mais il vous salue et vous assure qu'il considère déjà sa cousine comme sa sœur.

- Il a une sœur au moins ? Demanda Argon.

- Oui, la princesse Élisa, fit il avec un léger, presque infime, sourire idiot.

   Je me doutais de ce que ressentait ce militaire pour sa princesse, je le comprenais que trop bien.

- Tu as parlé de l'armée, quand arrive-t-elle ?

- Vous êtes déjà au courant ?

- Oui. C'est moi qui est eut l'idée de solliciter votre venu, répondis je en souriant.

   Je mettais de moins en moins la partie inférieur de mon masque, c'était plus facile pour surprendre Joyce d'un baiser.

- L'armée arrive dans quelques heures, il me faudrait un bateau pour aller à leur rencontre avant qu'ils ne rencontre Langley senior et Garslow.

- Ma présence pourrait ne pas plaire, Tim ou Argon t'accompagneront.

- Monsieur Nry je vous remets au nom de mon prince le commandement de l'armée d'Aslande.

- Et je l'accepte mais appelle moi Nry, on a pas de monsieur ici.

- Alors appelez moi Damian.

   Nous serrâmes une poignet de main fraternel pour souder la coalition puis Damian partit avec Argon, Tim n'avait pas finit sa tente.

EN RÉÉCRITURE tome 1 : Nry le rebelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant