Chapitre 15 ou l'étrange Walter

785 45 2
                                    

Chapitre 15 :

Jusqu'à mon anniversaire mes jours et mes nuits furent identiques aux précédentes. Le jour j'évitais Jaden et Théo au maximum, Walter venait de temps en temps dormir sur une chaise de mon jardin car il affirmait que c'était l'unique endroit où on le laisserait cuver tranquillement son alcool. Inquiète de le voir dormir des heures au soleil j'avais fais demander une toile qui jetait une grand ombre sur ma petite table et ses chaises. Walter vint malheureusement plus fréquemment et disait en taquinerie au chevalier et à son frère que cette attention le marquait comme mon favori. Mais ce n'était que de la taquinerie, il ne me courtisait pas.

La nuit Nry et moi prenions des repères la plupart des nuits autour des maisons que nous prévoyions de cambrioler. En dix semaines nous en avions vidé six, cela aidait beaucoup aux finances de la rébellion. Même si l'idée était à moi j'avais tout de même quelques scrupules.

À causes des cambriolages, nombreux furent les courtisans invités à venir séjourner au palais. Et les courtisans aimaient parler et se plaindre. Je dus subir les heures de lamentations de la comtesse Hardy mais je trouvais que c'était mérité pour l'avoir cambriolé. Même si vers la fin de son monologue j'étais tenté de lui dire que cette nuit là le comte Hardy dormait dans la chambre de la nourrice de leur fille.

Père était furieux car à chacun de nos cambriolages nous laissions une carte "Jo & Nry" il faisait patrouiller dans la Belle-Ville presque autant de soldat que dans la ville délaissée.

Ce midi-là, après ma promenade je retrouvais Cody au fond du jardin et ne fus pas surprise de voir qu'il n'était pas seul.

- Walter je me suis laissé dire que tu avais une maison avec au moins dix lits douillets.

- C'est exacte. Mais ton père connaît ma présence ici, je lui laisse croire que je te courtise.

- Et pourquoi ne pas le faire ? Demandais je avec curiosité.

- Es tu intéressé par ma personne ? Fit il en levant un sourcil interrogateur.

- Non mais il est dans ton intérêt de le faire, non ?

- Non. Tu sais aussi bien que moi que les efforts de Théo et Jaden ne marchent pas sur toi pourquoi m'embêterais je à faire pareil dans ce cas ?

Il se leva et s'approcha de moi très près, trop près.

- Je ne suis pas comme eux, je n'ai pas besoin de te courtiser, je sais que tu tomberas si je le décide.

- Le goujat ! Ce n'est pas parce que toutes les femmes de taverne tombent sous ton charme que c'est mon cas ! Je n'ai que faire de ton visage angélique car je vois le monstre que tu es !

- Un monstre ? Fit il en fronçant les sourcils.

Catastrophe ! J'avais trop parlé. Je reculais légèrement et baissait la tête. Je cherchais mais que répondre après cela ?

- Je sais que les idiots comme Théo trouvent ma malignité monstrueuse mais je ne pensais pas que toi aussi. Serais tu aussi sotte que le disent les gens du palais ?

- Non... Je parlais de... De ta manière de traiter les femmes.

- Elles ne se plaignent pas, fit il avec un sourire.

- Moi je me plains, répondis je en croisant les bras sur ma poitrine pour me donner un air important.

Walter posa ses mains sur mes joues et se pencha pour me murmurer à l'oreille.

- Si elles ne se plaignent pas c'est que je peux leur faire plaisir. Serais tu intéressés ?

Après avoir passé plus de cinq mois avec des hommes sans éducation je compris le sous-entendu.

EN RÉÉCRITURE tome 1 : Nry le rebelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant