Chapitre 3 ou l'attente de l'aventure

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Chapitre 3 ou l'attente de l'aventure :

Si Nry avait bien un talent c'était celui de l'euphémisme. Ma fièvre était horriblement douloureuse et un autre médecin que le Dr Prescott s'occupa de ma fièvre et de mes hallucinations. Cela dura trois jours.
Le dernier jour avant le retour d'Nry je pus prendre un chocolat dans mon jardin avec Théo.
Je finissais de me couvrir puis je montais. Théo était déjà là mais il n'était pas seul. Walter et Jaden était présent aussi. Je fus agacé de remarquer que Walter faisait une bonne tête de plus que mes deux amis quoique Jaden était plus grand que son frère aîné. Je pris place entre les deux frères. Par l'escalier extérieur à ma chambre on nous apporta nos boissons.
Je regardais mon chocolat, je n'osais pas le boire tant que je n'en saurais pas plus, cela me répugnait d'y toucher. Car pour l'instant cela se passait comme Nry l'avait prévu, je me sentais encore épuisée par ma fièvre mais je ne ressentais plus cet épuisement physique qui avait été mon quotidien.
Walter me regardait avec attention. Je me rappelais que c'était l'un des observateurs les plus réputés du pays, il ne devait pas découvrir que je ne voulais pas boire ce qui avait bien l'air d'un poison.
Je remarquais qu'ils avaient tous demandé un alcool.
- Puis je goûter ? Leur demandais je.
Après que Théo ai expliqué la différence entre deux types d'épée à son frère sous l'œil ennuyé de Walter.
- Aucun d'entre nous n'a prit la même chose. Si tu goûtes tout Joyce tu seras ivre, me déconseilla gentiment Jaden.
- Moi je veux voir, peut être sera-t-elle un peu plus vivante si elle boit un peu. Par quoi veux tu commencer ? Me demanda Walter. Mon whisky, la bière de Théo ou le vin rouge de Jaden. En tant que femme tu devrais préférer le vin.
Les oreilles de Jaden prirent une teinte plus chaude, étant le plus jeune il était habitué de voir ses aînés remettre sa virilité en doute.
- Lequel est le plus fort ?
- Moi, sourit il.
- Alors le tien en dernier. Lequel est le moins fort ?
- La bière de Théo, même si le vin n'est pas très haut au dessus.
- Will a besoin d'être toujours le plus fort en tout, soupira Jaden.
- Seulement dans les domaines qu'il maîtrise, poursuivis Théo. Quand il n'est pas le plus fort il méprise la discipline.
Théo parlait de ce en quoi il était le meilleur, les armes, ce que Walter méprisait souverainement.
- Walter si tu n'avais pas les armes en horreur, serais un chevalier ?
- Non, je laisse ça aux preux justiciers ici présent.
Il avait parlé au pluriel. J'attrapais le bras de Jaden.
- Tu t'es décidé finalement !
- Oui, Will et mon frère sont enfin d'accord sur un point. C'est chez les chevaliers que j'ai ma place.
Depuis toujours Jaden faisait tout comme Walter et Théo voulaient. Comme ils n'étaient jamais du même avis la vie de Jaden était passablement compliquée.
Je gouttais la bière, c'était affreusement amer, ma mine répugnée amusa mes amis. Puis le vin rouge, c'était largement meilleur même si je n'aurais pas sus dire ce qu'il y avait dedans comme mon père savait le faire en une gorgée. Quand je goûtais le whisky de Walter je toussais fortement, c'était tellement brûlant que je n'avais sentis aucun goût. Je me servis un grand verre d'eau.
- Plaisanteries mises à part, sais tu ce qui c'est passé le premier jour de ta maladie ? Demanda Jaden.
- Oui un garde m'a dit qu'Nry était dans l'enceinte du palais.
- C'est exacte, il s'est enfui rapidement, continua Théo. Il a tenté d'ouvrir les prisons.
- Comment le savez vous ? Vous l'avez vu partir et vous n'avez rien fait ?
- Non, il s'est bien joué de nous, cela faisait trois heures que nous le cherchions quand il s'est présenté à des gardes en patrouille dans la ville. Il a dit aux gardes de venir nous prévenir qu'il n'était plus au palais et que nous le cherchions pour rien. Ils étaient à pied et lui à cheval il leur fallut le temps de rentrer.
- Il doit rire là ou il est, commenta Walter. Il devrait être heureux que ce ne soit pas moi qui soit chargé de le trouver, fit il avec hauteur. Joyce, que penses tu de ce fou ?
Qu'est ce que j'en pensais ? Ou qu'est ce qu'on m'incitait à penser ? Je n'avais de réponse pour aucune de ses deux questions.
- On dirait un enfant qui joue car il n'a rien d'autre à faire, plus vite les chevaliers l'auront attrapé mieux ira le pays.
Walter plissa les yeux. J'eus des sueurs froide. Savait il qu'Nry était venu me voir ? avais je l'aie coupable ? Son regard scrutateur me mettais dans tout mes états.
Il finit son verre de deux longues gorgées puis se leva et partit.
Je passais le reste de l'heure avec les deux frères. Puis leurs obligations de chevalier et d'apprenti-chevalier les obligèrent à partir à leur tour.
Je mis ma robe grise pour jardiner avec monsieur Conydail, il nous restait encore quelques heures avant la nuit.
- Vous ne leur avez pas dit pour la visite du révolutionnaire ?
Je fus tellement abasourdi que j'en fis tomber ma petite pelle.
- Comment ?
- Ne vous inquiétez pas, c'est Nry qui m'a placé ici.
J'observais mon jardinier. Il n'avait rien d'un fauteur de trouble s'opposant au pouvoir en place dans l'unique objectif de causer des problèmes.
- Mais vous êtes ici depuis deux ans ! Père m'a dit qu'Nry n'était qu'un petit brigand qui ne se battait que depuis quelques semaines.
- C'est faux, Nry existe depuis cinq ans. Personne dans la révolution ne connaît son vrai nom hormis peut être la vieille Casa ou sa pupille. Elles et Nry se posaient des questions sur vous alors ils ont fait partir l'ancien jardinier et m'ont envoyé à la place. Comme vous le savez je suis venu de l'Est du pays ou mon neveu y est le chef des rebelles même si officiellement je ne fais pas partit de la rébellion. Votre père ne sait rien et m'a trouvé parfait pour ce poste, Nry aussi. Alors je suis arrivé ici et puis quand j'ai dis à la vieille Casa que vous ne savez rien de ce qui ce passait réellement c'est elle qui a convaincue Nry de venir vous voir.
- N'avez vous pas peur que je vous dénonce ?
- Non je vous connais et surtout vous me connaissais, suis je un criminel ?
- Non.
Ces nouvelles informations remettaient en cause bien des choses. Outre le fait qu'il soit en activité depuis cinq ans Nry avait aussi plusieurs personnes qui travaillaient avec ou pour lui.
- Nry m'a dit de vous dire qu'il viendra ce soir deux heures avant minuit. Mettez la culotte longue que je vous ai laissé dans le débarras et couvrez vous bien.

J'étais tellement pressé de me coucher que ma camériste me demanda en souriant si je n'avais pas un rendez-vous secret. Je lui dis que les seuls jeunes hommes que je connaissais était tous dans les bonnes grâces de mon père. Que je n'avais pas besoin de secret.
Elle partit en me laissant mon chocolat. Je fis comme mes deux précédents chocolats celui de la fin de mon dîner et celui que je n'avais pas bus quand les garçons étaient venu me voir : je le versais sur un petit arbuste que j'avais mis dans un pot et laissé au bord de la fenêtre de ma chambre. Tant que je n'étais sûre de rien je préférais faire ainsi.
Je mis la longue culotte que Conydail m'avais laissé, elle était tellement grande que j'utilisais un foulard pour la faire tenir sur mes hanches. Face au miroir mon reflet m'embarrassais, depuis l'adolescence je ne portais que des robes.
Je mis ma combinaison blanche puis mon corset le plus résistant et enfin j'enfilais un long manteau d'hiver que je n'avais pus porter qu'une seule fois.
Et je patientais. Je jetais de fréquent coup d'œil à mon horloge.
Plus qu'une heure.
Plus qu'une demi heure.
Plus qu'un quart d'heure.
Plus que dix minutes.
Plus que deux.
J'étais si impatiente de sortir que je marchais de long en large dans mon salon quand enfin on toqua doucement à la porte menant au jardin.
J'ouvrais avec empressement, son foulard bougea comme s'il souriait légèrement.
- Allez vous mieux ?
- Je fus plus malade que jamais mais maintenant je veux sortir !
- Une promesse est une promesse, fit il en me montrant mon ruban attaché à la garde d'une de ses dagues. Allons y ! Vous avez beaucoup à voir.
Il s'effaça pour me laisser monter jusqu'à lui. C'était dangereux, peut être même mortel, il était fort probable que je m'apprêtais à foncer tête la première dans un piège mais, dieux ! Que c'était excitant.

EN RÉÉCRITURE tome 1 : Nry le rebelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant