Chapitre 4 : Rencontre nocturne.

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Finalement, la journée c'était fini sans encombre puisque Karma avait pris la liberté de sécher les cours de l'après-midi. Et comme un rayon de soleil après une averse, mon mal de tête avait disparu en même temps que lui.

J'avais aussi fait la connaissance d'Irina Pouffanovich (alias « Bitch-sensei »), tueuse professionnelle accessoirement reconvertie en prof de langue. Elle m'avait d'ailleurs invité à suivre des « cours de séduction » avec une autre élève de la classe, Tôka Yada. Offre que j'avais, bien entendu, décliné.

Une fois seule dans ma chambre d'hôtel (mes deux molosses dormant dans la chambre d'à coté) je décidais de prendre une douche en faisant le point sur la journée :

-J'avais retrouvé Karma mais je ne pouvais rien lui faire puisque j'avais menti au procès en niant la connaitre.

-J'avais mis en ordre quelques idées pour monter un plan mais les choses semblaient plus compliqués que prévu puisque la vitesse de Koro-sensei rendait les possibilités de fuite quasi' illimités.

-J'avais interrogé quelques camarades sur leur points forts et en avait profité pour sympathiser. Ils m'avaient même proposé un karaoké le soir même mais j'avais interdiction de quitter l'hôtel hors cadre scolaire.

Finalement, cette journée avait été plutôt pas mal et tout ce que j'espérais était que Karma continu à sécher les cours pour que je puisse me concentrer sans avoir les mains qui me démangent.

Une fois la douche expédiée, je décidais de me coucher. Et ce n'est qu'après m'être écroulé sur le lit que je pris conscience d'une chose :

« Bordel, il est tellement confortable... »

J'avais oublié la sensation de dormir sur un vrai martelât moelleux. Comme quoi, les gens ne se rendent pas toujours compte de la chance qu'ils ont de pouvoir dormir dans un tel luxe. De là, il ne fallut pas longtemps pour sombrer dans le sommeil.

***

Nous étions dans la salle de classe, seuls. Je ne savais pas vraiment comment c'était arrivé mais nous l'étions. Les tables étaient réunies comme dans une salle de réunions et, par les fenêtres, nous pouvions apercevoir le ciel se teinter de rouge. Face à moi, Karma me fixait depuis l'autre bout de la salle.

-Tu as peur, Princesse ? Lança-t-il avec un sourire mauvais aux lèvres.

Déjà à l'époque, je détestais ce surnom qu'il avait pris l'habitude de me donner, mais là, je sentais mon sang froid se réchauffer à vitesse grand V. Malgré la situation plus que tendu, je savais que se n'était que de la provocation. Après tout, je l'avais fréquenté régulièrement pendant plus d'un an.

-Peur ? Désolé mais tu es le seul de nous deux à connaitre ce mot.

Karma éclata de rire tandis que je me levais pour me diriger vers la porte. C'est là que mon corps se figea.

« C'est quoi se merdier ? Pourquoi je ne peux pas bouger ? »

Alors que je commençais à paniquer intérieurement, je senti son regard de nouveau posé sur moi :

-Pourtant tu as eu peur cette nuit là, non ? Je l'ai entendu dans ta voix quand tu suppliais qu'on t'aide.

Sa voix était amer et pleine de confiance et son sourire s'élargis de plus belle. Il monta sur les tables et parcouru la distance qui nous séparait en même temps qu'il parlait :

-Mais il y a un autre mot que j'aimerais te faire découvrir....

Arrivé à ma hauteur il s'accroupi pour que nos visage sois quasiment face à face et alors que je me retrouvais comme paralysée, il approcha ses lèvres de mon oreille :

-Tu sauras bientôt ce qu'"obéir"  signifie.

Tandis que j'essayais en vint de reculer, je remarquai enfin le couteau qu'il avait dans la main droite. Mais contrairement à ceux que l'on m'avait remis, celui-ci était un vrai. Karma approcha la lame de mon cou et alors que je me décidais à appeler à l'aide ... mes yeux s'ouvrirent.

***

Ce n'est que lorsque je pris conscience que j'étais dans ma chambre d'hôtel que mon pou commença à se calmer. Je me relavai et fixai mes mains, comme pour revenir à la réalité.

-Un ... rêve ? Marmonnai-je en retrouvant petit à petit mon calme.

Je relevai finalement la tête pour inspecter ma chambre : il faisait encore nuit. Je me levai et m'empressai de me passer de l'eau sur le visage. Alors que je fixais mon reflet dans le miroir, les derniers mots de Karma me revinrent :

« Tu sauras bientôt ce qu' "obéir" signifie.»

Après quelques instants, je me repris finalement en main. Après tout, ce n'était qu'un rêve, rien de plus. Je m'essuyai rapidement le visage et pris le portable d'emprunt que l'on m'avait confié pour regarder l'heure : presque 3h du matin.

Alors que je m'apprêtais à le ranger pour essayer de me rendormir, une sonnerie attira mon attention et un visage apparut sur l'écran.

-Qu'est-ce que ? ...

-Bonjour, mon nom est Ritsu.

-B-Bonjour... ? Bafouillai-je dans l'incompréhension

-Je suis une intelligence artificielle et je fais parti de la classe E ! Est-ce que tu va bien ? Tu fais une drôle de tête.

-Oh, c'est juste qu'on ne m'avait pas prévenu que... Attend, tu peux voir ma tête ?

-Oui, ton téléphone est équipé d'une caméra frontale, répondit-elle avec un grand sourire.

-Ah oui, bien sur....

Ce fut la seule réponse que je pus apporter dans mon état. Personne ne m'avait prévenu qu'une intelligence artificielle faisait partie de la classe. Qu'est-ce qu'ils pouvaient encore me cacher ?

-Je voulais t'informer que j'avais transmis le numéro de cette ligne à tous tes camarades pour qu'ils puissent te joindre quand ils le voudront. C'est bien ta ligne personnelle ?

-Euh oui, le temps de ma mission en tout cas.

-Je vois, toi non plus tu ne viens pas de cette école ?

-Non, je suis en liberté exclusive pour tenter d'assassiner Koro-sensei.

-Tu étais en prison ? Pourquoi ça ?

-C'est une longue histoire,... et puis je suis un peu fatigué, esquivai-je.

-Je comprends, je te laisse finir ton cycle de sommeil. En tout cas je suis contente de te rencontrer Princesse !

-Oui toi au-... Attends, comment tu viens de m'appeler ?

-Oh, c'est Karma Akabane qui m'a dit que tu préférais que l'on t'appelle ainsi. Est-ce qu'il a eu tort ?

Pour ce qui est de provoquer les autres, je devais avouer que cette ordure avait presque une aussi bonne mémoire que moi... Néanmoins, je pris une profonde respiration pour garder mon calme.

-Oui, appelle-moi juste Hana, ok ?

-Bien reçu ! A demain Hana !

Tandis que l'écran revint à la page d'accueil, je posai mon portable sur la table de nuit et m'allongeai sur le lit, fixant le plafond.

Pourquoi inversait-il les rôles ? J'avais l'habitude qu'il me taquine mais maintenant qu'une profonde rancœur s'était immiscée entre nous deux, par sa faute, il n'avait aucune raison d'attirer mon attention. Et même si un jour je consentais à lui pardonner, ce n'est pas de cette façon qu'il me convaincra.

Finalement, je n'avais pas réussi à me rendormir et le matin arriva. Mais ce que je ne savais pas c'était que cette journée promettait d'être bien plus pénible que la précédente.

Hatred Paradox   -ASSASSINATION CLASSROOM -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant