« Ne m'approche pas ! »
J'avais criée ces mots dans un mouvement de recule alors que Karma avait essayé de s'approcher de moi. C'est comme si une alarme s'était déclenchée dans mon esprit quand je l'avais vu s'avancer dangereusement alors que nous venions de sortir de l'eau.
-Du calme, pourquoi tu t'énerves ? demanda-t-il en m'adressant un petit sourire.
Je fixai cette tronche de tomate tout en remettant mes idées en ordre. Le bruit de notre fou rire résonnait encore dans mon esprit, comment j'avais pu me laisser aller à ce point ? Il m'avait trahi. Abandonné. Jeté comme si je ne valais rien. Je devais me reprendre et arrêter ce petit jeu ridicule auquel Karma me faisait participer depuis mon arrivé.
-Je n'ai plus le temps de jouer, dis-je en me relevant.
Je m'approchai de l'arbre et m'apprêtai à saisir mon sac et ma veste, c'est là que je senti un bras me saisir par la taille et me tirer en arrière, jusqu'à ce que mon dos ne percute le torse, encore humide, de Karma. Un murmure s'immisça alors dans le creux de mon oreille :
-Tu sais, tu m'as beaucoup manqué princesse.
Pendant un instant, une décharge me traversa la colonne vertébrale et je me senti rougir. Je donnai un coup de coude à Karma avant de me dégager et de prendre la direction de la forêt.
-Je t'ai déjà dit d'arrêter avec ce surnom débile. Tu as de la chance que je sois pressé, lançai-je sans me retourner pour ne pas qu'il voit ma gène occasionnelle.
Pendant ma route vers les portes principales du lycée, je repassai inlassablement ce moment dans ma tête : cet instant ou j'avais de nouveau ressenti du bien être et de la confiance en regardant Karma.
Pourquoi avais-je rie ? Pourquoi devrais-je toujours accepter ses petits jeux ? Pourquoi semblais-t-il montrer des regrets ? Et surtout, pourquoi avais-je envie de m'effondrer en larme à ce moment précis ?
J'avais l'impression d'être perdu face à un dilemme enfantin. Je haïssais ce type. Je l'avais haï durant chaque jour, pendant deux ans. Pour pouvoir lui faire payer, j'étais même tombé dans le piège de Kimochi. Alors pourquoi étais-je aussi perdu ?
C'est à cet instant qu'une petite voix se mis à résonner dans mon esprit :
« Tue-le... C'est simple non ? ... Tue les gens que tu détestes... Si tu ne peux pas... Je le ferais pour toi...»
Serait-ce ma conscience ? Ou ma fatigue ?
Je secouai la tête et essayai de faire le vide dans mon esprit, j'avais l'impression de devenir complètement folle.
Je traversai le couloir qui menait au hall, encore un peu humide du plongeons forcé dans la piscine. Heureusement, la plupart des élèves des autres classes étaient soit en cours, soit repartis chez eux.
Alors que traçais vers la sortie, je percutai quelqu'un de plein fouet au détour d'un couloir. Fatigué et essoufflé, je tombai au sol.
-C'est pas possible, en plus d'être con vous êtes bigleux ?? crachai-je avant de lever la tête.
C'est là que j'aperçue le garçon que j'avais percuté. Celle-ci me fixa quelques instants avant de me tendre galamment la main.
-Désolé, je ne t'avais pas vu.
Je saisis sa main et me relevai, c'est là que je vis la tache que j'avais faite à sa chemise avec mon uniforme encore humide...
-Je crois que c'est à moi de m'excuser finalement, lançai-je en pointant la tâche. Heureusement que ce n'est que de l'eau.
Je relevai la tête vers son visage et quelque chose me frappa : à son regard, il semblait dégager la même assurance que ce crétin de Karma.
-J'en ai une de rechange. Tu n'as rien ? Enfin... à part ton état bien sure...
-De toute façon, je passe une semaine de merde, alors une couche de plus ou de moins ne changera pas l'odeur...
Le jeune homme haussa les sourcils, sans doute surpris pas cette expression, peu poétique.
-Tu es la nouvelle de la classe E, non ? Nikushimi ?
-Oui, mais je préfère qu'on m'appelle Hana.
-Je vois, je suis Gakushû Asano, le président du conseil des élèves.
-Asano ? Comme le proviseur ?
-Oui, c'est mon père.
-Je vois, désolé mais je suis un peu pressée... dis-je en voyant mon escorte arriver au loin.
Il ne manquerait plus que toute cette école soit au courant de mon statut de détenue en conditionnelle...
-Je ne te retiens pas plus longtemps
-Merci, et encore désolé pour ta chemise, lançai-je en franchissant la porte principale au pas de course.
Arrivé devant la voiture, les deux molosses me regardèrent, intrigués.
-Ne cherchez pas, encore une journée de merde, dis-je avant de pénétrer dans le véhicule.
***
Arrivée dans ma chambre, mon premier réflexe fut de me faire couler un bon bain. Après avoir laissé dissoudre la bombe de bain vanille qu'avait offert l'hôtel et relevée mes cheveux en queue haute, je plongeai enfin mon corps dans l'eau chaude. Une fois installée, je poussai un soupire d'aise en fermant les yeux : enfin un vrai moment de détente...
Si j'avais su que cette première semaine de cours serait aussi rude, j'y aurais sans doute réfléchi à deux fois avant d'accepter une mission aussi tordue.
Tandis que mon corps se détendait sous le parfum vanillé de la légère mousse blanche qui recouvrai l'eau, je repensai à ce que ma conscience m'avais soufflé avant que je ne quitte l'école :
« ...Tue les gens que tu détestes... »
Pourquoi cette pensée s'était-elle immiscée dans mon esprit ? Etais-je vraiment prête à tuer par haine ? Bien sure que non.
Aussi insupportable soit-elle, une personne reste un être conscient et je n'aurais nul droit de juger si elle est digne de vivre ou non. Pour Koro-sensei, c'était, bien entendu, totalement différent. Si, en assassinant un poulpe, on pouvait sauver des milliards d'être humains innocents, le choix était vite fait.
Finalement, mon esprit dévia sur Karma. Encore une fois.
Je me recroquevillai dans la baignoire et posa ma tête sur mes genoux, le regard perdu à la surface de l'eau. Quelques mèches chocolat en profitèrent pour retomber sur mon visage.
Pourquoi avait-t-il dit que je lui avais manqué ? Qui nous avaient séparés par lâcheté ? Qui m'avait envoyé croupir en prison ? Il avait tous les tords mais il semblait être dans le déni total. La preuve en est qu'il faisait comme si rien ne s'était passé, comme si j'avais juste fait une escapade aux Maldives pendant deux ans.
Je décidais finalement d'abréger ce moment de détente puisque la seule chose qui bloquerai mes pensées serait une bonne nuit de sommeil et un week-end, bien mérité...
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Hatred Paradox -ASSASSINATION CLASSROOM -
Fanfiction"Alors que je pénétrais dans ce qui semblait être ma nouvelle salle de classe, un visage familier m'interpella : ces cheveux rouge vif... ces yeux dorés... cet air mélangeant arrogance et nonchalance.... En une fraction de seconde, la profonde haine...