*POV Asano*
Alors qu'il attendait l'arrivé de l'infirmière sur le lit, Asano ne cessait de se repasser la scène qui venait de se dérouler. Avec un peu de recule, il finit par comprendre les raisons de son geste et déterra, par la même occasion, une rancœur longtemps oublié dans un coin de son esprit.
Hana était aussi forte que naïve, tout comme elle. Elle ne se laissait pas marcher sur les pieds et savait déstabiliser les autres, tout comme elle. Et enfin, elle ne voyait pas le rouquin comme un élève brillant ou comme un enfoiré de première qu'il ne fallait pas vexer par peur de représailles. Hana était, intérieurement, le portrait craché de cette fille. Celle dont il était tombé amoureux il y a plus d'un an, avant de devoir la trahir la protéger de son père.
Asano crut pouvoir oublier, se plongeant dans la bataille pour mettre son géniteur en laisse et venger la souffrance qu'il avait dut infliger à son premier amour.
Le rouquin relava le regard vers l'infirmerie totalement vide, le ramenant à une triste réalité, celle d'un élève assidu mais éternellement seul, ne possédant que des amitiés d'intérêts. Personne pour venir s'inquiéter de son état. Personne pour lui dire sincèrement « Je serais toujours là pour toi ».
Avec le temps, il s'était résigné à cette vie pauvre en bonheur pour se concentrer sur la réussite et l'argent, tout comme son père, qui l'avait incité à « anéantir toute trace de sentiments et d'empathies » car « ceux qui arrivent au succès n'ont pas le temps d'aimer ».
Depuis le jardin d'enfant, Asano avait toujours été un élève en retrait, se démarquant par ses scores parfaits et cherchant désespérément l'estime de son père. Il se fichait de se faire des amis et passait son temps libre à étudier pour un simple « bravo mon fils » de son géniteur. Arrivé au collège, la pression s'était faite plus forte puisqu'il savait qu'il serait renié définitivement à la moindre erreur qui pourrait entacher l'emblème des « Asano ».
Il avait toujours fait bonne figure, passant pour un élève exemplaire et intouchable, ne connaissant pas le mot souffrance. Jusqu'à ce jour, ou une voix féminine et pleine d'entrain lui avait confiée : « Dans la vie, soit tu es le roi de toi-même, soit tu es le pantin des autres. Un jour tu te réveilleras et tu prendras conscience qu'on ne forge pas le bonheur dans de l'or et qu'on ne peut être satisfait d'une vie remplie de compliments venant de personnes hypocrites qui n'hésiteraient pas à te lâcher au moindre pépin. La pression sociale est un poison, bien plus dangereux quand elle vient d'une personne en qui on croit... »
C'est ainsi que le rouquin avait compris l'importance de l'amour mais avait vite dut se raviser face aux menaces de son père, alors qu'il se décidait enfin à relâcher toute cette pression inutile :
« Le contrat est simple mon fils, si tu ne te reprends pas en main dans les plus bref délais, je détruirais sa vie et je la traînerais là au tu ne pourras pas la protéger. Je n'ai pas perdu mon temps à éduquer un fils pour qu'il devienne un bon à rien faible et entache notre nom. Tu es un Asano, et tu agiras comme tel tant que mon cœur battra et que ta vie m'appartiendra... »
C'est à partir de ce moment que sa haine avait fait naître un unique objectif, celui d'écraser son géniteur et de remplacer son « bravo mon fils » par un « à vos ordre, maître ».
*Fin POV Asano*
*POV Karma*
Lourde. C'est ainsi que l'on pourrait qualifier l'ambiance de la classe E, seulement quelques heures après l'annonce qu'avait fait leur camarade Hana. En effet, le midi même, la brune avait annoncé son départ, avant de se faire escorter sans plus d'explication. Quand à Karma, il était revenu un peu plus tard avec une exclusion d'une semaine et n'avait pas dit un mot depuis, se contentant de jouer à la console au fond de la classe.
Si le rouge était revenu malgré son exclusion, c'était surtout dans l'espoir que Koro-sensei, qui portait beaucoup d'importance au bien-être de ses élèves, trouve un moyen de convaincre Hana de revenir sur sa décision. Pour lui, il était tous simplement hors de question que la brune lui échappe de nouveau, qui plus est, en emportant une telle rancœur envers lui.
Finalement, les élèves repartirent à la fin des cours et Karma se retrouva seul avec son professeur dans la salle de classe. Après un instant de flottement, le poulpe prit la parole.
-Bien, je pense qu'il est temps d'intervenir, déclara-t-il en s'approchant du rouge.
-Y'a rien à faire, Hana refuse toute aide et c'est sa décision....
-Voyons Karma, je t'ai connu plus déterminé, surtout quand la vie d'un camarade est en jeu...
-Explique, exigea-il après s'être redressé.
-La petite Okuda est venu me voir ce matin et m'a confié ses inquiétudes vis-à-vis d'Hana. Elle m'a expliqué qu'elle lui avait demandé d'examiner un traitement qui semble lui être destiné...
"La seringue..." pensa-il en se remémorant ce qu'il avait vu dans a chambre de son amie.
-Et qu'est-ce qu'elle a trouvée ? Demanda le rouge.
-Un composant très spécial qui a pour effet de transformer n'importe qui en zombie docile, répondit le poulpe d'une voix grave.
Sans plus de discours, Karma se leva d'un bon, mais avant qu'il ne puisse franchir la porte pour sortir, il sentit les tentacules de son professeur s'enrouler autour de son torse et ses bras, l'immobilisant par la même occasion.
-Lâche-moi face de poulpe ! Cracha-t-il en essayant de se débattre.
-Inutile de foncer tête baissée, notre objectif est d'extrader Hana sans attirer l'attention pour que nous puissions avoir un maximum de temps.
-Et vous avez un plan ?
Koro-sensei libéra finalement son élève puis lui dévoila la marche a suivre pour évacuer Hana dès la tombé de la nuit afin de la mettre en sécurité. Tout ce qu'il pouvait désormais espérer était que la brune n'oppose pas trop de résistance.
Au final, Karma se fichait bien que sa belle le déteste puisque il serait difficile de faire encore empirer les tensions entre eux. Après tout, la souffrance engendrée par cet amour en sens unique ne serait rien en comparaison d'une vie entière de culpabilité.
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Hatred Paradox -ASSASSINATION CLASSROOM -
Fanfiction"Alors que je pénétrais dans ce qui semblait être ma nouvelle salle de classe, un visage familier m'interpella : ces cheveux rouge vif... ces yeux dorés... cet air mélangeant arrogance et nonchalance.... En une fraction de seconde, la profonde haine...