Karma s'installa face à moi et pris quelques instants pour reprendre son souffle.
-Pourquoi être aussi essoufflé ? Tu es habitué à courir pourtant...
-Tu comptes juste cracher ta haine ou il y a une vrai raison à ma venu ? dit-il en s'accoudant à la table, avec son sourire en coin qui me donnait toujours autant envie d'écraser sa tête contre un mur.
Je soupirai pour reprendre mon calme, il est vrai qu'avec ce que j'avais à encaisser, j'étais légèrement irritable.
-J'aimerais que tu répondes sérieusement à la question que je vais te poser. Après ça, tu pourras partir.
-Si je réponds à ta question avec sérieux, tu devras en faire de même avec la mienne, lâcha-t-il en s'adossant au fond de la banquette.
-Karma, commence pas ...
Je m'accoudais à la table et soupirai en passant ma main dans mes cheveux. Je ne me souvenais pas que Karma était aussi épuisant, peut être était-ce un effet du traitement ...
-UNE question... cédais-je
-Oui M'dame !
Je pris une grande inspiration. D'un côté, j'avais peur de sa réponse, mais de l'autre, je devais savoir si Kimochi m'avait changé, si j'étais vraiment en train de perdre ma personnalité.
-Trouves-tu que quelque chose ai changé par rapport à avant ?
Il réfléchit quelques secondes avant de répondre :
-Eh bien, comme je te l'ai dit, il se peut que tu ais pris un peu de poids...
-JE NE PARLE PAS DE ÇA ESPÈCE DE CRÉTIN !! Crachais-je avec colère alors que le sourire de cette tronche de tomate s'élargissait.
Karma me fixa quelques secondes avant de lâcher un petit rire.
-Ça va, détends toi !
Il était évident que son insolence, elle, n'avais pas changée d'un pouce.
-Je ne peux pas répondre à cette question.
-Huh ?
J'avais relevé la tête et m'étais mise à le fixer, attendant la suite de sa réponse.
-Pour que je puisse comparer celle que tu es, à celle que tu étais, nous devons être dans les mêmes conditions qu'il y a deux ans. Hors, tu refuses de t'ouvrir à moi parce que tu me hais. Donc, je ne pas répondre à ta question.
Son résonnement tenait la route, je me sentais bête de ne pas y avoir pensé. Bien sure que j'avais changé à ses yeux puisque notre lien avait été anéanti il y a deux ans.
-Je vois, ça me parait logique... soupirai-je
-N'oublie pas que tu dois répondre à une de mes questions. Et avec sérieux.
-Je t'écoute...
-Pourquoi penses-tu avoir changé ?
Sérieusement, comment avais-je fais pour ne pas voir un piège aussi gros ? Si je devais répondre avec sincérité à sa question, je devrais tout lui dire sur Kimochi et mes injections. Malheureusement, les enjeux étaient trop gros.
-Désolé mais je ne peux rien te dire, ma vie en dépend... soupirai-je sans trop réfléchir.
Ce n'est qu'après coup que je me rendis compte que j'en avais peut-être déjà trop dit. Peut-être penserait-il que j'exagèrais dans mes propos, c'est en tout cas ce que j'espérais.
Le visage de Karma se figea et il se redressa en plantant son regard doré dans le mien.
-Hana, dit moi ce qu'il se passe.
Son ton, glacial, me fit frissonner. Il semblait être devenu froid et haineux et son sourire avait laissé place à une mâchoire crispée. Mon cœur ne cessait de tambouriner dans ma poitrine alors que je n'osais plus faire le moindre mouvement. Il fallait que je rattrape le tir, et je n'avais que quelques secondes pour réfléchir.
-Tu vois, c'est moins marrant quand c'est les autres qui se foute de ta gueule... lâchai-je avec un sourire en coin et m'affalant mon dossier.
Il se contenta de lâcher un rictus, qu'il remplaça très vite par un sourire en coin. Maintenant, il pensait que ma réponse était une simple vengeance. Je l'avais échappé belle, ça m'apprendra à en dire trop...
-Et la VRAI raison?
Alors que je m'apprêtais à lui répondre, mon portable sonna.
C'est l'appel d'Okuda qui me ramena à la réalité : j'avais violée ma mise en conditionnelle. Comme une idiote, une GROSSE idiote. J'allais être ramenée en prison, sans seconde chance. C'était l'une des conditions de ma mise en liberté surveillée, condition que j'avais négociée avec Karasuma.
Je pris tout de même l'appel, sous le regard interrogatif de Karma, consciente que mon escorte écouterait la conversation.
-H-Hana ?
-Okuda, je suis désolé...
Elle semblait paniquée, sans doute sous la pression des deux molosses.
-J-Je ne vois pas de quoi tu parles. T-Tu pourrais me dire où tu es partis ?
Je m'en voulais de lui infliger ça, si elle s'était retrouvée dans ce parc, c'est parce que j'avais été trop idiote.
-Ecoute moi, tu n'es pas en danger. Je vais me rendre.
-O-Ok
Je m'apprêtai à la rassurer de nouveau et à donner ma localisation quand Karma, qui avait contourné la table, m'arracha le téléphone des mains et le balança sur sa banquette, hors de ma portée.
-Qu'est-ce qui tourne pas rond chez toi?? Lançai-je en essayant de passer par dessus la table pour atteindre l'appareil.
Sans crier gare, il saisi mon poignet et plaqua sa main libre au dessus de mon épaule. Ainsi, je me retrouvai coincée entre lui et le mur.
-Pourquoi veulent-ils te renvoyer en prison ?
-C-C'est de ma faute, j'ai violé ma conditionnelle. Lâche-moi maintenant !
-Ils savent où tu es ?
-J'allais leurs dire, maintenant lâche moi ! Répétai-je, en vain.
J'essayai de le repousser avec ma main libre et au bout d'un moment, il s'éloigna sans lâcher mon poignet. Il commença à me tirer de force alors que j'étais incapable d'opposer la moindre résistance.
-Q-Qu'est-ce que tu fous ? Où est-ce qu'on va ?
Sans me répondre, il m'entraina à l'extérieur et longea la rue. J'arrêtai finalement ma résistance inutile et me laissai conduire à travers la ville. Au bout de plusieurs minutes, il s'arrêta devant un cinéma.
-Tu crois que j'ai que ça à faire ? Laisse-moi partir !
Il ignora mes plaintes de plus belle et s'engouffra dans le bâtiment avant de passer devant le guichet, vide aux heures de projections. Il leva la tête quelques instants pour jeter un œil au programme et pénétra dans une salle isolée.
Il s'agissait de l'une des salles de projections, vide puisqu'elle n'était pas en activité. Seul la lumière de quelques led bleu éclairaient les sièges et le bas de l'écran géant.
Karma m'entraîna au fond de la pièce et lâcha finalement mon poignet avant de se retourner pour me faire face. Sa silhouette était sombre et teintée par la faible lumière bleuté de la salle, c'est là qu'il s'avança et, sans me laisser le temps de réagir, passa ses bras autour de ma taille pour m'enlacer...
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Hatred Paradox -ASSASSINATION CLASSROOM -
Fanfiction"Alors que je pénétrais dans ce qui semblait être ma nouvelle salle de classe, un visage familier m'interpella : ces cheveux rouge vif... ces yeux dorés... cet air mélangeant arrogance et nonchalance.... En une fraction de seconde, la profonde haine...