Hatred Paradox -ASSASSINATION CLASSROOM -

Chapitre 7 : Souvenir

Le souvenir de ce jour était semblable à une douce chaleur, ce qui contrastait fortement avec la température hivernale de ce début de soirée.

***

C'était il y a un peu plus de 3 ans, je me trouvais dans cette ruelle, seule, enfin je le pensais. Ce n'est que lorsque j'avais entendu des rires résonner que je m'étais aperçu qu'un groupe de trois hommes m'avait encerclé. Leurs visages étaient rouge, leurs sourires mauvais et leur démarche bancale : il était clair qu'ils avaient abusés sur la bouteille.

Quand à moi, j'étais sale, fatiguée et affamée. Après trois jours de fugue, mon énergie physique et mentale s'effritait, mais je devais faire abstraction de mon état pour me sortir de cette situation, plus que délicate.

-Qu'est-ce qu'une jolie jeune fille comme toi fait dans cet endroit ? ... Dit l'un des hommes en s'approchant dangereusement. Allez viens, on va te ramener chez toi !

A la vue de son expression dégoulinante de perversité, il était clair qu'il n'avait aucune intention de tenir parole. Et puis, je ne m'étais pas enfuie pour me faire raccompagner par des poivrots au bout de trois jours.

-Laissez-moi...

« Bien sure Hana... Comme s'ils allaient gentiment t'obéir comme des chiens-chiens... » pensai-je après coup.

Mais je n'avais pas le choix. Je ne faisais clairement pas le poids contre quatre hommes adultes, personne de mon âge ne ferais le poids. Je devais trouver un moyen de m'enfuir.

Les hommes resserrèrent leur étreinte, ne me laissant plus aucune chance de partir. L'un d'eux me saisie par le bras et me tira vers lui.

-LACHEZ-MOI !

Alors que j'avais crié ces mots à plein poumon, dans l'espoir d'attirer l'attention de quelqu'un, quelque chose tomba du ciel. Ce n'est que lorsqu'elle heurta l'homme qui se trouvait face à moi, le faisant tomber au sol, que je compris qu'il s'agissait d'un garçon. Celui-ci se redressa, mon agresseur sous ses pieds.

-Alors comme ça on s'en prend à plus faible que soi ?

-Q-Qui t'es toi ? lança l'un des homme encore debout.

-Celui qui vous fera la peau si vous ne fuyez pas hors de ma vue.

Son ton était glacial, tout comme les traits de son visage à ce moment précis. Ses cheveux écarlate, ses yeux doré et sa langue légèrement pointu, lui donnait presque des traits de démon. Mais le plus troublant était qu'il n'était pas adulte, il semblait plutôt avoir mon âge. Comment pouvait-il dégager autant d'assurance face à trois hommes ?

-Kss ! C'est pas un gamin qui va nous faire la leçon ! Allez, rentre gentiment chez tes parents et lai-

Avant qu'il ne puisse finir sa phrase, le garçon fondit sur lui et assena un coup de genoux au niveau de l'abdomen. L'homme s'effondra au sol et son agresseur plaqua un pied sur sa nuque ce qui, dans son état, l'empêchait de se relever, et se retourna en direction du dernier homme, qui me tenait encore.

-Allez jouer les poivrots ailleurs.

La réaction de celui-ci ne se fit pas attendre puisqu'il prit la fuite avec son ami, que le garçon venait de libérer. Le troisième homme était toujours à terre, complètement sonné.

Je relevai la tête vers mon bienfaiteur, qui regardait dans vers l'endroit ou les hommes avaient fuit. Enfin, il tourna la tête vers moi et m'adressa un léger sourire.

-Tu vas bien ?

-O-Oui.... Merci...

Je ne savais pas vraiment quoi ajouter. Après tout, s'il n'était pas intervenu, les choses auraient sans doute mal tournées.

-T'en fais pas, j'ai tout vu depuis le toit. J'habite dans cet immeuble, lança-t-il en pointant l'une des façades qui composait en partie la ruelle.

-Vous avez sauté depuis le toit ? C'est très dangereux !

-J'adore le danger, dit-il alors qu'un sourire étirait ses lèvres.

- Vous êtes stupide surtout !

-C'est comme ça qu'on remercie son sauveur ?

-Si vous vouliez juste vous la jouer, vous auriez dû vous abstenir.

-Me la jouer ? C'est pas moi qui suis à la rue est qui refuse de l'aide par fierté

-.Et quoi ? Il faut que je vous vénère en plus ? Je suis sure que vous aviez repérés les hommes s'approcher et que vous avez attendu le dernier moment !

Les nerfs commencèrent à s'échauffer tandis que nous nous faisions face. Le visage du garçon semblait légèrement surpris et il finit soupirer avant de faire volte face et commença à avancer pour quitter la ruelle. Avant qu'il ne soit trop loin, je m'adressais à lui :

-Attendez, quel est votre nom ?

Le garçon stoppa sa marche et pivota pour m'avoir dans son champ de vision.

-Karma Akabane.

-Hana Nikushimi. Merci pour votre aide, j'ai une dette envers vous à présent, dis-je en m'inclinant respectueusement.

-J'garde ça en mémoire. A plus.

C'est sur ces mots qu'il reprit sa route et disparut à l'angle de la ruelle, me laissant seul avec un homme inconscient à mes pieds.

***

Ce fut ma toute première rencontre avec Karma, le garçon qui aujourd'hui, me sortait par tous les orifices.

Lorsque ces souvenirs resurgissent, je me revois lui faire confiance, comme jamais je ne l'avais fait auparavant. Et même si ces moments du passé provoquaient en moi une profonde haine, je savais que ce sentiment n'était naît que pour cacher la profonde tristesse que je ressentais après la perte de la première personne que j'avais jamais aimé.