Hatred Paradox -ASSASSINATION CLASSROOM -

Chapitre 5 : Tête à tête.

La journée avait bien commencé puisque nous avions cours toute la mâtinée avec Koro-sensei. Malgré l'absence de Karma, quelque chose me tracassait : je n'arrivais toujours pas à trouver de plan infaillible. A chaque fois que j'avais une idée, c'est en visualisant le plan en action que je trouvais quelque chose qui n'allait pas. Il faut dire que notre cible était très rapide et que, je dois l'admettre, j'étais un peu rouillée.

En sachant que la faiblesse la plus exploitable de Koro-sensei était son incapacité de nager (comble pour un poulpe quand même), l'attirer dans une source d'eau sans qu'il ne puisse s'enfuir semblait plus que compliqué.

Alors que je regardai notre prof en train de siroter un cocktail qu'il avait ramené des Maldives, une pensée me vint à l'esprit.

« Si sa peau se liquéfie au contact d'un liquide contenant, même en partie, de l'eau, et qu'il peut boire un cocktail sans aucun soucis, ça veut sans doute dire qu'il n'est pas composé à 100% de cette muqueuse jaune... »

Je soupirai sur ma table. Ca me faisait une belle jambe de déduire un truc pareil, alors qu'on ne pouvait l'attaquer que de l'extérieur...

Alors que je cogitais pour trouver le plan parfait, la voix de Koro-sensei m'interpella :

-Hana, si tu venais nous faire part de tes capacités en résolvant ce problème ?

-Oui m'sieur, dis-je en me levant avant de me diriger vers l'avant de la salle.

Arrivé devant le tableau, il ne me fallut pas longtemps pour résoudre cette équation. Après tout, avec ma mémoire à long terme infaillible, c'est comme si j'avais un prof personnel constamment à mes côtés.

-Très bien, tu n'as fais aucune faute ! Maintenant il est l'heure d'aller déjeuner les enfants !

Toute la classe poussa un soupir de soulagement et les élèves commencèrent à ranger leurs affaires. Je fis de même en retournant à ma table.

-Salut ! lança une voix dernière moi.

Je me retournai et fis face à Hiroto Maehara, un des garçons avec qui j'avais sympathisé la veille.

-Salut, comment ça va ?

-Bien... euh je voulais savoir si tu faisais quelque chose pendant la pause déjeuné ?

-Pas grand chose,... peut être bosser un peu sur le plan... Pourquoi ?

-Eh bien je voulais savoir si tu voulais qu'on aille en ville pour déjeuner, répondit-il en se grattant nerveusement l'arrière de la tête. Tu sais, puisqu'on a deux heures de pause aujourd'hui je me suis dit qu'on pourrait faire un peu connaissance.

Après quelques secondes d'hésitation, j'acceptai finalement son offre. Après tout, me focaliser sur ma mission ne serait pas, à la longue, très productif. Et puis je n'avais pas encore eu l'occasion d'aller en ville.

Après avoir réunis mes affaires, je rejoignis Maehara et nous prirent la direction du centre ville. Pendant le trajet, ce dernier se retourna vers moi.

-Alors dit moi, pourquoi tu as rejoins cette classe ?

-Pour la même raison que vous, faire la peau à Koro-sensei, répondis-je en lui souriant

-Nan... Enfin, pourquoi est-ce que le ministère t'as choisi ?

Je posai un doigt sur mon menton pour réfléchir mais rien ne me vint. Quand j'avais demandé à monsieur Karasuma, il m'avait juste répondu que je pourrais m'intégré facilement de part mon âge et monter un plan, de part mes compétences de visualisation. Sauf que je n'étais sans doute pas seule au Japon, ou même dans le monde, à avoir ces facultés. Alors pourquoi prendre le risque de relâcher une criminelle quand il y avait surement des centaines de candidats avec un casier vierge ? Après un instant de réflexion je fini par répondre :

-Eh bien, je suppose que c'est grâce à mes facultés de mémorisation et ma proximité avec l'école...

-Oh et tu te rappelles vraiment de tout ?

-Ca dépend de mon état au moment des faits mais concrètement, oui.

-Et genre, même le jour de ta naissance ? demanda-il avec un regard empli de curiosité.

Je lâchai un petit rire devant son air interrogatif.

-La mémoire d'un enfant n'est pas active à sa naissance, lançai-je en lui rendant son sourire. Mon plus vieux souvenir remonte à mes 3 ans.

Maehara lâcha un petit rire et la discussion continua jusqu'à notre arrivé au parc. Là, nous nous étions assis et avions continués de discuter. Il m'avait notamment raconté comment Nagisa avait mis à terre un professeur remplaçant tyrannique en quelques secondes.

-Et bien, si on m'avait dit que ce gringalet avait autant de cran, j'me serais sans doute méfier plus tôt ! lâchais-je en riant.

-C'est vrai que Nagisa est plein de surprise, on est tous resté sur le cul ce jour là ! D'ailleurs j'aurais bien aimé voir la tête de Karma, dommage qu'il sèche régulièrement.

Alors que j'ouvrai la bouche pour répondre que c'était bien fait pour lui, une voix s'éleva près de nous :

-Alors ? On parle de moi ?

Nous sursautâmes tous les deux en constatant que Karma était apparu derrière le banc sur lequel on était assis, comme si il sortait des buissons.

-Ah Karma, tu nous as fait peur ! Qu'est ce que tu fais là ? Lanca Maehara en se retournant.

Je me retournai à mon tour et vis son éternel air satisfait, qu'il affichait quand il était fière de sa connerie.

-J'me promène. J'ai entendu mon nom, qu'est-ce qu'il se passe ? dit-il en plantant son regard dans le mien.

Il était hors de question que je me laisse déstabiliser pas cette tronche de tomate. Je soutins donc son regard avec un sourire tout en répondant.

-Eh bien tu vois, Maehara m'a gentiment invité à faire connaissance et me racontait la fois ou Nagisa avait mis la pâté à un prof remplaçant.

Pendant un instant, je cru voir son sourire se réduire un peu, avant de revenir à la normal.

-Ah oui, ce gros lard ! J'le sentait pas, c'est pour ça que j'suis pas venu, répondit-il en faisant le tour de banc pour nous faire face. Maehara, je peux te dire un mot ?

Le principal concerné lui lança un regard étonné avant de finalement le suivre, quelques mètres plus loin. Je les regardais depuis le banc mais ne pouvais rien entendre.

Qu'est-ce qu'il pouvait bien lui raconter à mon sujet ? Parce que oui, il y avait toutes les chances pour que je sois au cœur de la conversation.

Il n'y avait pas des milliers de raison pour lesquelles cette ordure avait pris à part la seule personne qui s'était intéressé à moi : il voulait m'isoler. La question maintenant était : pourquoi ?

Après tout, c'est moi qui suis sensé le haïr et lui faire payer pour sa lâcheté et non l'inverse. Il m'avait déjà abandonné aux mains de la police alors pourquoi m'en faire baver encore plus ?

Je n'eu pas l'occasion de réfléchir plus puisque Maehara revint vers moi tandis que Karma s'éloignait dans le parc.