La Ligue des Ombres: La pierre du Phoenix

Prologue

Elle ne pensait pas que cela arriverait si vite... Elle pensait avoir quelques années devant elle avant qu'une telle attaque ne survienne. Elle n'avait pas assez bien jugé la récente activité de la Ligue des Ombres aux Etats-Unis. Elle aurait dû être plus réactive et plus effrayée... Elle s'était dit que ce n'était qu'un fait restreint et isolé qui ne prendrait de l'ampleur qu'après de longues années. Elle avait simplement décidée, par mesure de précaution, de déménager dans l'état de l'Illinois et d'acheter une propriété proche de Chicago. Cette mesure n'avait pas été suffisante et elle s'en rendait compte à présent. Son accouchement, avait peut être participé à sa naïveté et à sa perte de prudence. Il semblait qu'elle et les autres s'étaient trop habitués à leur relative sécurité et n'avaient pas assez prêté attention aux signes annonciateurs de la tempête à venir.

Cela devait faire quelques secondes que les coups de feu s'étaient arrêtés. Tous ses hommes de main venaient de se faire tuer et la dizaine d'assaillants qui avaient survécu étaient rentrés dans la maison pour venir prendre ce qu'ils étaient venus chercher. Elle pouvait voir à travers les caméras de surveillance que ces derniers portaient des combinaisons par-balles et des casques, le tout en noir. Ces casques, lisses, leur recouvraient intégralement le visage. Il n'y avait aucun espace entre ces casques et leurs combinaisons. C'était une nouveauté. La Ligue des Ombres devait avoir trouvé de nouvelles ressources pour produire de tels équipements. Elle comprenait pourquoi ses hommes de main n'avaient pas fait le poids. Elle aurait du avoir peur mais elle se trouvait dans un état second et s'était déconnectée de la réalité. Elle ne pensait qu'à ses erreurs et ses choix qui l'avaient amené à cette situation précise. Elle pensait aussi à son fils, qu'elle ne pourrait probablement pas voir grandir...  Elle avait tellement voulu un enfant. Elle voulait l'éduquer, lui apprendre la vie et surtout l'aimer... Au moins elle espérait que son fils serait épargné par cette guerre. 

Avec la mort de ses hommes de mains,  il ne restait dans la maison plus qu'elle et son fils. Elle ne s'était pas échappée. Elle savait qu'ils la trouverait où qu'elle aille, alors autant en finir. Elle ne voulait pas d'une vie de fugitive. C'était au moins ce qui lui avait permis de comprendre son déménagement à Chicago. Elle avait déjà vécu de nombreux déménagements dans son enfance. Cela s'était calmé à partir de ses 18 ans, lorsque la Ligue semblait avoir complètement disparue. Mais ce n'était pas le cas et son déménagement à Chicago, cette attaque des hommes en noir montraient que la fuite allait être nécessaire à nouveau. Elle ne souhaitait pas une vie de déménagements perpétuels et de crainte permanente pour son fils. Elle n'avait plus de famille, d'amis, et son mari avait disparu depuis plusieurs mois... Ce type de vie impliquait une certaine solitude. Elle voulait que son fils aie une vie ordinaire avec tout ce qu'elle n'avait pas eu ou perdu. 

Son fils, âgé de seulement quelques mois, était caché dans un petit espace sous le plancher. Les hommes en noir ne le trouveraient pas. Sur les écrans de son bureau, elle pouvait voir l'avancée des assaillants.  Il ne restait plus que quelques minutes avant qu'ils n'arrivent jusqu'à elle. La propriété moderne dans laquelle elle se trouvait comptait deux étages, avec de vastes espaces. Cela permettait aux hommes en noir d'inspecter rapidement chaque pièce. Elle devait faire vite. Elle saisit le téléphone fixe qui se trouvait à sa droite et composa un numéro. 

- Police de Chicago, j'écoute, répondit une voix au timbre monotone. 

- Des hommes se sont introduit chez moi et sont armés... dit-elle sans attendre. Ils ont déjà tué mon personnel... 

- Votre adresse madame, demanda immédiatement l'agent de police, alarmé. 

- Si je ne m'en sort pas, répliqua-t-elle sans l'écouter, je veux que vous sachiez que mon fils, se trouve caché sous le plancher de mon bureau. Trouvez-le et prenez soin de lui, s'il vous plait...