Chapitre 37- Phase 1: Poker

35 6 6
                                    

Nous étions tous les trois élégamment habillés. Moi avec mon costume résistant au feu, et sans le masque bien sur. Emma d'une fine robe rouge éclatante, et Antoine d'un smoking italien très chic. On devait tout cela à Marie bien sur et surtout au slogan d'une multinationale connue: "vous vous y prenez à la dernière minute ? C'est pas grave ! Vous pouvez recevoir tous les vêtements que vous voulez en moins d'une heure !". Nous avions donc reçu ces vêtements en moins d'une heure, nous permettant d'exécuter notre plan. Désormais, il nous fallait être convaincants. Nous fîmes rapidement quelques répétitions. Je prenais un air condescendant, charmeur et un peu...débile. Emma se tenait droite, détendue et souriante, peut-être même un peu trop, et Antoine, l'air sévère, sérieux, las et aigri, qui lorsqu'on le connaissait ne lui correspondait pas du tout. Il nous fallait être dans nos rôles.

Nous entrâmes séparément dans le casino. Antoine et Emma en premier, et moi quelques minutes plus tard. Comme précédemment, tout n'était que lumière et bruit. Des milliers de personnes étaient affairées à des centaines de machines fluorescentes, table de poker, de black-jack, etc... Je ne montais pas l'escalator. Je passais devant l'accueil, une rangée de machines et m'arrêtais à une...table de poker. Emma et Antoine s'y trouvaient déjà.  La partie ayant déjà commencée et pleine, j'attendis la fin de la partie. Antoine se débrouillait plutôt bien. Il avait dit y jouer régulièrement sur Internet.

J'avais appris à jouer au poker au lycée avec mes amis. En y pensant, cela faisait longtemps que ne les avais pas revu. Mais j'étais souvent avec Emma et mes amis avaient fini par se lasser. Ils s'étaient éloignés un par un. Mais même si je repensais à ces moments passés avec eux, je ne regrettais en rien mon rapprochement avec Emma. En y pensant, depuis que la pierre m'avait octroyé ses pouvoirs nous nous étions énormément rapproché. C'était le seul point positif de ces dernières semaines d'ailleurs. Cela faisait désormais quatre mois que nous vivions comme des fugitifs. J'avais plus vécu de choses, de sensations, d'action durant ces quatre mois que durant tout le reste de ma vie. 

Cela m'avait fait grandir, mûrir. Cela m'avait aussi ouvrir les yeux. Il y avait des choses bien plus importantes dans la vie que ne plus avoir de batterie sur son téléphone, ou être privé de sortie. Je savais qu'il fallait avoir vécu une seule chose dans une vie pour la voir comblée: l'amour. L'argent peut aider bien sur, mais ce n'est pas le plus important. Les amis peuvent aussi contribuer au bonheur, mais pour donner un sens à une vie, il n'y a rien de mieux que l'amour. Tu te sens bien n'importe où tant que la personne que tu aimes est à tes cotés. 

Les parties de poker, duraient dans ce casino en moyenne vingt minutes avec dix personnes au maximum. Après, selon la partie, celle-ci pouvait durer un peu plus longtemps. Toutes les informations étaient notés sur le site du casino. Apres vingt-cinq minutes la partie se termina. Ce fut un homme grisonnant et obèse qui gagna la parti grâce à un bluff. Cependant Antoine ne perdit pas beaucoup. Il s'était bien débrouillé. 

Il fallait qu'un des dix joueurs quitte la table pour que je puisse jouer moi-aussi. Mon vœu fut exaucé. Un homme se leva brusquement, l'air indigné, et partit en proférant des injures. Je pris sa place, prenant un air irrité. Je me mettais dans la peau d'un riche coléreux et impulsif.

- La mise, demanda le "dealer".

- Mille dollars, dis-je le plus facilement du monde en déposant une liasse de billets sur la table.

On m'échangea les mille dollars en jetons. Je plaçais les colonnes de jetons devant moi, sur la table verte.  Certains joueurs me regardaient avec un air dégoutté: j'étais pour eux un gosse de riche qui jetait son argent par la fenêtre. Dans ma tête je me disais qu'ils ne devaient pas valoir mieux. Antoine ne me jeta même pas un regard alors qu'Emma me fixait. Je lui fis un clin d'œil appuyé. Elle détourna le regard en rougissant. Elle jouait merveilleusement bien son rôle: la fille banale, timide, qui aime les "bad boys" mais qui vivait dans une famille qui l'oppressait. 

La Ligue des Ombres: La pierre du PhoenixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant