La Ligue des Ombres: La pierre du Phoenix

Chapitre 5- Prophéthie

Les gens regardaient avec envie les vitrines, s'embrassaient, se tenaient la main, promenaient leurs chiens, s'engueulaient, etc... Il faisait chaud  et certains faisaient la queue devant les marchands de glace. Ces gens remplissaient les trottoirs et formaient une masse compacte.

Emma et moi fumes les premiers à se faire engloutir par la foule. Il était difficile de se faufiler entre les couples, les familles. Nous avançâmes péniblement mais il en était de même pour celui qui nous poursuivait. Tout en courant, nous nous accroupîmes afin qu'il ne puisse nous retrouver. Emma continuait courir à droite mais finit par tourner à droite sur un passage piéton. Nous fûmes obligé de sortir de la foule pour traverser. Je regardai derrière moi. L'homme était toujours là et balayait la foule de son regard. Il finit par nous repérer mais il avait perdu du terrain. Le feu était rouge. Une voiture failli nous renverser mais freina brusquement. Le chauffeur klaxonna et fit un bras d'honneur à travers sa vitre.

Emma ne ralentit même pas, continuant à courir. Nous nous faufilâmes cette fois dans la foule du trottoir d'en face.

- On va bientôt tourner à droite dans une ruelle. Suis moi de près, dit-elle sans se retourner.

Après avoir parcouru vingt mètre en nous frayant un passage Emma tourna brusquement à droite. Nous étions dans une petite ruelle très étroite. Deux personnes maximum pouvaient marcher côte à côte. Des poubelles étaient renversées. Des chats errants reniflaient les sacs éventrés.

- Putain Emma, j'en peux plus, soufflais-je à bout de force. Je ne sais même pas comme j'ai fait pour arriver ici. T'imagine...j'ai pas bougé un seul muscle depuis un mois...et je fais un marathon. Je pense que je le dois uniquement à la Pierre encore une fois....Quand on y pense c'est elle qui nous a mis dans la merde, mais elle fait aussi que me sauver la vie...

-Ah ah t'as raison, dit-elle en rigolant. Tu es le meilleur coureur de tous les comateux.

Je m'assis sur le sol, d'une propreté douteuse.

- On va où maintenant ? demandais-je.

- J'ai de la famille pas loin, répondit-elle en restant debout. C'est pour ça que je connais le coin. Certes on l'a semé mais il faut quand même qu'on s'éloigne Matt. Ce serait plus prudent.

- Oui oui, t'as raison. C'est à dire comme famille ? demandais-je.

- Un cousin, répondit-elle en souriant. Il est super sympa tu verras. Son seul et plus grand défaut par contre c'est son humour donc fais pas gaffe à ses blagues... De toute façon je crains qu'il soit notre seul échappatoire pour aujourd'hui. Je ne connais personne d'autre par ici...

- Oui, moi non plus...

Je me relevai en m'appuyant sur le mur. Emma m'aida a me tenir debout. J'avais des crampes dans tous mes muscles. J'avais l'impression d'être un pantin en bois. Nous sortîmes de la ruelle, passâmes devant plusieurs hôtels pour arriver dans une rue plutôt mal entretenue.
Emma, s'arrêta devant une maison coincée entre deux immeubles dont la façade était en piteux état.

- Ne t'inquiète pas, l'intérieur est beaucoup mieux que l'extérieur, me rassura-t-elle Donc, il s'appelle Antoine, il travaille dans l'informatique, et il n'a pas de copines, ou de copains. C'est tout ce que tu dois savoir.

- Ok, dis-je en rigolant. Il devrait être ravi de la description détaillé que tu viens de lui faire.

Elle sourit puis monta les quelques marches qui menaient à la porte d'entrée. La sonnette pendait mollement sur le mur, retenue par deux fils. Elle ouvrit la porte. Nous rentrâmes sans toquer. Emma ne devait sûrement jamais prévenir son cousin lorsqu'elle venait le voir.Je refermais la porte derrière moi. L'intérieur était dans le noir complet. Je ne distinguais même pas mes pieds. Je tendis l'oreille : il n'y avait aucun son.