Chapitre 31- Confessions

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- Allez-y dites-moi, si ce n'est pas trop douloureux pour vous, demandais-je.

Je savais que parler de la mort de son mari ne devait pas être évident, mais je devais être au courant.

- Je vais le faire maman, murmura Morgane à sa mère.

Marie aquiesca.

- Il y a quelques semaines, avant que je ne sois enlevé, sur la paume de mon père serait apparue une tête de mort. Selon ma mère, cette marque est l'un des symbole de l'Ombre. Lorsqu'elle s'introduit dans la tête de quelqu'un cette marque apparaîtrait dans sa paume. Elle peut alors lui insuffler des sentiments comme une pure terreur, ou encore des idées afin de contrôler une personne. Elle apparaîtra au début dans ses cauchemars, puis dans la vie réelle à travers des hallucinations jusqu'à que la personne en question devienne fou ou à fasse ce que l'Ombre veut. Tout dépend de ce qu'il veut faire de la personne.

- Ça veut dire que je vais devenir fou ? demandais-je interloqué.

- On n'en sait rien, tout dépend de ce qu'il veut faire de toi, affirma-t-elle.

- Et...qu'est-il arrivé à ton père ? dis-je, inquiet. 

- Après quelques jours, il s'est suicidé...dit Marie. L'Ombre n'a pas eu ce qu'elle voulait de lui, alors elle s'est vengé en prenant le contrôle total de son corps... Il s'est tranché les veines...

- Je suis désolé...Je sais que ce doit être très douloureux pour vous, et je ne veux pas paraître insensible ou impertinent, mais pourquoi vous...

- Pourquoi, Elle ne m'a pas tué moi aussi ?

- Oui, dis-je.

- Parce que l'Ombre ne peut prendre le contrôle d'un seul esprit à la fois. Autrefois, lorsqu'il avait plus de pouvoirs, il pouvait contrôler des centaines de personnes, mais aujourd'hui...dit Marie, au bord des larmes. Et comme tu es le suivant...

Je ne su qu'ajouter. Emma me regardait, étonnée et inquiète. 

- Merci pour avoir répondu à mes questions, les remerciais-je. Je vais prendre l'air.

Emma me suivit lorsque je sortis de la maison. Morgane, depuis le salon, ouvrit le passage secret. Nous sortîmes de l'immeuble miteux. Nous marchâmes en silence. Nous finîmes par atteindre un petit parc de jeu pour enfants. Nous nous assîmes sur l'un des bancs. Cet endroit donnait froid dans le dos. Les balançoires, se balançaient doucement alors qu'aucun enfant ne jouait...

- Tu aurais du me le dire tout de suite, me reprocha enfin Emma.

- Je sais, répondis-je. 

- Comment après tout ce que j'ai fait pour toi, tu ose me cacher des choses ? continua-t-elle, visiblement irritée. Je...je ne suis pas que ta petite-amie dans ton ça. J'ai aussi mon rôle à jouer, toute cette histoire, j'ai décider d'y participer. Je veux savoir qui est cette Ombre et empêcher qu'elle continue de faire du mal autour d'elle. Tu oublie que tu n'est pas seul ! Antoine par exemple, il pourrait être très utile, mais tu ne pense...qu'à toi. 

- Comment tu peux dire ça ? répliquais-je. Tu crois que j'ai fais tout ça juste pour moi ? Là, c'est toi, comment tu peux dire ça...

Elle me regarda. Elle vit qu'elle m'avait blessé, mais je savais que moi aussi, j'aurais pu mieux agir envers elle, comme envers Antoine. 

- Ce n'est pas ce que je voulais dire, finit-elle par dire. Je m'exc...

Je la serrai dans mes bras. Elle n'avait pas à s'excuser. Je comprenais ce qu'elle voulais dire. 

- Je suis désolé, dis-je. J'ai tendance à tout garder pour moi, c'est mon principal et pire défaut et sans toi, je serais mort depuis longtemps. Je t'en prie pardonne-moi toutes mes erreurs et continue à m'aider...

- Je te le promet, répondit-elle, calmée et rassurée par ma franchise. Je te soutiendrais coûte que coûte, malgré les obstacles, si tu me dis toujours la vérité...

- Promis.

Dans ses bras, je me sentais chez moi. Où que j'aille, je savais que si elle serait là, je serais heureux. Et j'avais sous-estimé sa personne au profit de ma fierté. On était tous dans cette merde, on on allait s'en sortir, ensemble. Je ne pouvais y arriver seul. Je lui racontai mes cauchemars, la conversation que j'avais eu avec mon frère au sujet de l'Ombre, tout ce que lui avais caché pour la protéger. Je venais de me rendre compte, que la seule façon de la protéger était de rester honnête avec elle. Lorsque j'eus finit, elle me regarda avec un grand sourire.

- J'ai un bouton sur mon nez ou quoi ? demandais-je.

- Non, mais ce que tu viens de me dire est une super nouvelle.

- En quoi être possédé par un psychopathe peut être une bonne nouvelle ?

- Tu te rappelles du tremblement de terre ? 

- Oui, bien sur...

- Et tu viens de me dire qu'après l'avoir poignardé, tu l'as entendu crier, puis après ton réveil, la terre s'est mise à trembler. Il n'y a qu'une seule explication logique à ces événements. Tu as réussi à faire réellement mal à l'Ombre et cela a eu des répercussions sur la terre elle-même. Elle doit avoir un tellement grand contrôle, que tu as fragilisé son pouvoir.

En tout cas cette option était plausible et aussi plus qu'optimiste. Un regain d'enthousiasme m'envahit.

- En tout cas j'espère que ce que tu dis est vrai... Il faudrait qu'on en parle avec Marie, peut-être qu'elle sait quelque chose sur ce sujet. Si seulement on savait comment combattre cet ennemi...

- On y arrivera, me promis Emma, optimiste. Si nous sommes ici, je pense qu c'est pour rendre le monde meilleur, et on y arrivera.

Je souris en pensant à cet optimisme démesuré. C'était une grande qualité de voir les bons cotés des plus mauvaises choses. Nous partîmes à contrecœur du parc, toujours vide en direction de l'appartement. Nous rentrâmes dans l'appartement dévasté, au rez de chaussez. Nous fîmes couler l'eau de la salle de bain, arrêtâmes le robinet. La baignoire se décala nous laissant descendre les escaliers.

Nous toquâmes à la porte Léa vint nous ouvrir. Tout le monde était assis devant la télévision, comme hypnotisés.

- Qu'est-ce qu'il y a de si intéressant ? demanda Emma.

- Venez voir, répondit Antoine sans détourner le regard.

Nous déposâmes nos vestes sur le porte-manteau et nous essayâmes sur le peu de place qu'il restait sur le canapé. Nous prîmes en cours de route la news de Fox News, mais nous comprîmes immédiatement l'enjeux. 

"...Mr Wartsiff aurait été assassiné dans son propre bureau dans le siège de Wartsiff Entreprise, la plus grande entreprise de New York en termes de nouvelles technologies, dit le présentateur, qui ne pouvait cacher sa peur devant un acte aussi barbare. Son corps aurait été retrouvé sur la table de son bureau, mort d'asphyxie et de coups mortels sur tout le corps et...je viens d'apprendre qu'il y aurait aussi tout le personnel qui viendrait d'être retrouvé...décédé, dispersé dans tout le bâtiment. Ce serait un massacre. Et plus étrange encore, des écritures ensanglantées auraient été retrouvées sur le corps lui même du PDG, disant: " Tu crois avoir gagné mais ce n'est que le début de ta défaite. Le Phénix est destiné à mourir, tout comme ses fidèles, et cela arrivera plus tôt que tu ne le pense". Ce fait-divers, sera surement encore pour longtemps celui le plus marquant de NYC. Nous vous tenons au courant des avancées. Nous ferons demain, une minute de silence à 11h30 en hommage à ces personnes sauvagement assassinées. Bonne soirée et au revoir."



La Ligue des Ombres: La pierre du PhoenixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant