"Je le haïrais toute ma vie, autant que je l'aime encore..."
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Crève-cœur.
J'ai cru pendant un moment échapper à l'enfer, mais tout n'était qu'illusion. Cette croyance n'était que poussière, et à l'instant même où il m'a prise dans ses bras, j'ai su. J'ai su que tout allait recommencer, et que cette fois serait la dernière. Mon corps ne serait plus qu'un objet de désir, et de torture à la fois. Mes jours seraient désormais comptés, ainsi que la date de ma fin. J'avais déjà tout prévu, lorsque mes pieds ont frôlé le sol de notre ancien appartement, qui n'a pas changé depuis tant d'années. Je savais qu'à peine après avoir ré-ouvert mes cicatrices aux poignets, je serais libre. Mais malheureusement pour moi, Alban avait tout préparé, tout. Il ne voulait pas risquer le fait que je lui échappe, encore une fois. Non. Cette fois, il était prêt à en finir, et à me faire payer le prix de toutes ces années de silence. L'épreuve s'annonçait rude, et mortelle. Un allé tout droit vers les enfers. Mais y aurait-il un retour, encore ? Je peine à y croire.
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Des gouttes de sueurs coulent sur mon front, lorsque l'angoisse s'empare de moi. Je n'ose pas ouvrir les yeux, de peur d'affronter son regard. Si ça se trouve, il est encore devant la porte de ma chambre, en train de m'observer dormir. Je ne peux pas me lever, tellement mes muscles sont lourds, et ma tête, bancale. Je respire alors un bon coup, avant de bouger un bras vers le côté droit de mon lit. Mon coeur s'active de plus en plus, à chaque millimètres que franchit ma main. Lorsque mes doigts touchent le creux qu'a formé son corps, je soupire. Il est parti.
— Merde, je murmure tout bas.
Sans plus tarder, j'ouvre les yeux, pour contempler la porte blanche qui se dresse devant moi. Alban n'est pas là, en train de m'observer. Il m'a laissé seule dans ce trou terré, sans nourriture, ni eau. Les muscles tremblants, je pose instinctivement mes pieds à terre. Puis je tente de me lever, en me tenant fermement aux rebords du lit. Lorsque j'arrive au bout de celui ci, et donc en face de cette fameuse porte, je m'élance sur la poignée, mais je tombe de suite à terre. Mon genou me fait encore terriblement mal. Une douleur intense s'élance dans les pores de ma peau, comme si on m'enfonçait quelque chose de pointu à même la chair.
Les larmes aux yeux, je lève mon bras, en direction de cette maudite poignée en fer. Dès qu'un de mes doigts la touche, j'essaie en vain d'actionner le mécanisme qui permet de l'ouvrir, mais rien ne marche. Il l'a fermé à clé, ce salaud !
— Putain de merde, je grogne entre mes dents.
Soudainement, j'entends le bruit d'une porte claquée. Je rampe instantanément vers mon lit, à toute vitesse. Puis je m'aide de mes draps, pour grimper dessus. Dans un mouvement vif, à m'en déchirer tout les muscles, je tire les draps sur moi, en essuyant rapidement mes larmes. Je tente vainement de me calmer, mais rien ne marche. Plus j'entends ses pas s'approcher, plus mon cœur se brise dans ma poitrine.
Lorsque j'entends la clé s'insérer dans la serrure, un cri de stupeur traverse le barrage de mes lèvres. Je pose soudainement ma main sur celles ci, essayant de fermer les yeux. Je vois subitement de la lumière traverser le cadre sombre de ma chambre, suivit d'une silhouette. Je respire un bon coup, avant de resserrer ma prise sur la taie de mon oreiller.
Je crois suffoquer, lorsque sa main froide et robuste touche ma peau. Au contraire d'hier soir, il est doux et délicat, effleurant ma joue avec profondeur. Mon rythme cardiaque baisse la cadence, et mes muscles se détendent d'un seul coup. J'ouvre les yeux avec peine, pour le voir m'observer avec ardeur. Brutalement, il s'accroupit au bord du lit, afin d'être à ma hauteur.
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FIGHT FOR US 2
RomanceFACE À FACE La défaite est cuisante pour Smith. Le chagrin et la colère le rongent, mais malgré tout, il commence une nouvelle vie. Une vie saine et meilleure, au sein de son équipe de pompier-volontaire. Lucie ravage encore son esprit, surtout depu...